Jack Layton avait annoncé lors d'une conférence de presse le 25 juillet 2011, qu'il combattait un deuxième cancer et qu'il prenait congé de la vie politique jusqu'à la rentrée parlementaire le 19 septembre 2011. La fin de sa déclaration pendant la conférence de presse ressemblait à un testament politique. « S'il y a une chose, une seule chose que j'ai tenté d'amener en politique fédéral, c'est cette idée que l'espoir et l'optimisme devraient être au cœur de notre engagement. » Jack Layton se disait alors optimiste pour l'avenir de son parti : « Je sais que le NPD va remplacer le gouvernement conservateur d'ici quelques années. » Il aura simplement manqué de temps pour vérifier cette prédiction. Jack Layton est né le 18 juillet 1950 à Montréal et il a grandi à Hudson au Québec. Il a étudié à l'Université McGill et a milité pour la construction de coopératives de logements pour étudiants. Inspiré par la position du fondateur du parti Tommy Douglas en faveur des droits de la personne pendant la Crise d'octobre, il s'est joint au NPD en 1970. Il a poursuivi des études en investissement étranger et en politique publique à l'Université York et a obtenu un doctorat en 1984. Il s'est ensuite dirigé vers l'enseignement. La politique est une affaire de famille chez les Layton, car son arrière-grand-père, qui était aveugle, a mené avec son épouse dans les années 30 la campagne sur les pensions d'invalidité à l'intention des non-voyants. Son grand-père Gilbert Layton a été ministre dans le gouvernement de l'Union nationale de Maurice Duplessis, mais il a démissionné pour une question de principe. Enfin, son père, Robert Layton, a été député conservateur avec le gouvernement Mulroney. Avant de se lancer en politique fédérale, Jack Layton a occupé le poste de conseiller municipal à Toronto, où il a été élu pour la première fois en 1982. Il sera réélu cinq fois. Il a succédé ensuite à Alexa McDonough comme chef du Nouveau parti démocratique en 2003. Sous sa direction, les néo-démocrates ont réorienté leur discours sur l'écologie et les changements climatiques ainsi que sur des préoccupations sociales comme le logement, la santé, les garderies. Le parti a repris lentement du poil de la bête sous son leadership et a remporté 19 sièges lors des élections de 2004, puis 29 sièges en 2006 et 37 en 2008. Lors d'une élection partielle à Outremont en 2007, Jack Layton a accueilli un premier député du NPD au Québec en la personne de Thomas Mulcair. Il s'agit du premier néo-démocrate élu au Québec depuis l'élection dans Chambly en 1990 de l'ex-président de l'Association pour la protection des automobilistes, Phil Edmonston. Jack Layton annonce le 5 janvier 2010 qu'il lutte contre un cancer de la prostate. Il est ensuite opéré en mars 2011 pour une fracture à la hanche, ce qui ne l'empêche pas d'être sur la ligne de départ lors du déclenchement des élections générales le 26 mars 2011. Le grand bond en avant pour son parti survient le 2 mai 2011, lorsque le NPD fait élire 103 députés, dont 58 au Québec, pour devenir l'opposition officielle pour la première fois depuis sa fondation. Les Québécois sont séduits par cet homme qui transmet un message positif, qui est dénué de cynisme et qui fait une campagne électorale malgré la maladie sous le thème « Travaillons ensemble ». Lorsqu'il s'est présenté à la presse parlementaire, amaigri et la voix éteinte le 25 juillet, pour annoncer qu'il devait retirer de la politique pour combattre la maladie, il apparaissait probable que ce fut son dernier combat. Dans l'esprit des Québécois, il restera le bon « Jack »; le politicien avec lequel, selon les sondages de la dernière campagne électorale, ils auraient aimé prendre une bonne bière fraîche. En fin d'après-midi lundi, la famille de Jack Layton a émis un communiqué afin de demander « qu'au lieu de fleurs, des dons soient faits à l'Institut Broadbent pour faire vivre les idées et les rêves de M. Layton. » Agence QMI