L'Assemblée nationale française a approuvé, jeudi, des accords relatifs « à la gestion concertée des flux migratoires et au co-développement » entre la France et la Tunisie, le CongoBrazzaville, le Bénin et le Sénégal. La veille, huit associations d'aide aux immigrés avaient appelé les députés à refuser ces textes « déséquilibrés, conclus essentiellement à l'avantage de la France pour servir ses objectif de renforcement des contrôles migratoires ». Malgré l'appel lancé par huit associations d'aide aux immigrés, l'Assemblée nationale a approuvé, jeudi, quatre accords de gestion concertée des flux migratoires signés par le Bénin, le CongoBrazzaville, le Sénégal et la Tunisie. Ces textes ont été adoptés par la majorité des députés français. Ce n'est pas la première fois que le Parlement statue sur cette coopération. Le premier du genre, avec le Gabon, était entré en vigueur en septembre dernier. Ces accords comportent trois volets : l'immigration professionnelle, la lutte contre l'immigration irrégulière et l'aide au développement solidaire. Cependant, ils peuvent varier selon les pays. Au Sénégal par exemple, la lutte contre l'immigration clandestine est affichée comme une priorité. Des accords jugés « déséquilibrés » Pour Act-Up Paris, l'Association des travailleurs maghrébins de France, la Cimade, le collectif Haïti, le Gisti, le Mrap, la Plateforme d'associations franco-haïtiennes et l'Union des associations latino-américaines en France, ces textes sont « déséquilibrés » et se font « au détriment des droits des migrants ». Notamment, ceux concernant le volet consacré à la réadmission des personnes en situation irrégulière. Il permettrait « le renvoi des personnes vers des pays qu'elles ne connaissent pas, sans garantie suffisante de respect des droits fondamentaux », avaient indiqué, mercredi, les associations dans un communiqué de presse. Elles jugent par ailleurs « inacceptable de subordonner l'aide au développement à la maîtrise des flux migratoires ». Une mesure qui inquiète certains députés opposés à ces accords. Selon RFI, des élus ont critiqué la notion de co-développement qu'ils estiment « trop floue ». L'UMP monte au créneau Les déclarations des associations n'ont pas plu à l'UMP. « De quel droit (…) peuvent-elles s'ingérer dans la politique des pays source d'immigration ? », s'est indigné, mercredi, le porte-parole du parti politique au pouvoir, Frédéric Léfebvre. « Ce comportement aux accents colonisateurs de la part d'associations qui n'ont pas de dimension internationale est tout simplement inacceptable ! Ces pays sont assez grands pour juger de ce qui est bon pour eux et pour leurs ressortissants », avait-il déclaré dans un communiqué de presse. Depuis 2008, quatre accords ont été signés avec le Cap Vert, l'Ile Maurice, le Burkina Faso et, le Gabon et cinq sont actuellement en négociations, au grand dam des associations.