L'Afrique a été en 2008 un centre d'intérêt au Maroc au regard de la panoplie de rencontres continentales et internationales organisée sur son sol tout comme l'implication croissante du royaume dans les projets de développement du continent. Le retrait du Maroc de l'Organisation de l'Union africaine (OUA) en 1984, sur fond de la crise du Sahara, n'a pas acculé le pays à un repli ou encore un « recroquevillement » à l'égard du continent surtout depuis 2001, mettant en route, de surcroît, une politique multidimensionnelle qui s'est révélée fructueuse tant au niveau politique que sur le plan de positionnement économique. En juin 2008, la ville impériale de Marrakech, au centre du pays, avait abrité la conférence commerciale d'Afrique et d'Amérique du sud en présence de 53 pays africains et 12 d'Amérique du sud. La rencontre s'est assigné le rôle de « point de départ » pour baliser une coopération entre les deux régions dont le volume d'échanges ne dépasse guère 0,11 pour cent du commerce mondial. Le Maroc avait accueilli également les travaux du comité exécutif de l'Organisation des cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLUA) dont le siège permanent a été inauguré en novembre à Rabat. L'Union africaine de la mutualité (UAM) avait choisi, à son tour, le royaume chérifien pour sa deuxième assemblée générale tenue en présence d'une trentaine de pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique sous le signe « Tous unis pour une Afrique plus mutualiste ». La ville de Tanger, au nord du pays, était, elle, sous les feux de la rampe en accueillant, fin novembre, le premier forum social méditerranéen sur le thème «Forum du Sud pour une Méditerranée nouvelle ». Cette rencontre était marquée par la présence très médiatisée du Premier ministre zimbabwéen désigné, Morgan Tsvangirai, également figure emblématique de l'opposition, qui a reçu le « Prix Medays 2008 » décerné par l'Institut Amadeus, organisateur du forum. Avec l'Afrique subsaharienne, le Maroc s'est lancé dans une grande offensive commerciale surtout que les échanges se situent à peine aux alentours de 425 millions de dollars. Une batterie d'actions a été menée par les autorités marocaines pour promouvoir les relations économiques et commerciales avec les partenaires africains. Les domaines des finances, des transports, des télécommunications, des travaux publics, de l'énergie et des mines s'érigent en fer de lance pour la politique africaine commerciale du Maroc. Dernière « offensive » en date, la première banque privée marocaine « Attijariwafa bank », qui a annoncé en novembre dernier le renforcement de sa présence dans cinq pays africains en y devenant majoritaire dans cinq établissements bancaires. La banque marocaine a dû débourser quelque 2,8 milliards de dirhams (350 millions de dollars) à la banque française Crédit Agricole SA pour racheter ses parts dans les banques africaines ciblées (Congo, Côte d'ivoire, Cameroun, Gabon et Sénégal). En 2009, le Maroc sera encore une destination « très africaine ». Il abritera la cinquième édition du sommet « Africités » de la gestion locale auquel 5000 participants devront prendre part.