L'affaire Rubygate revient de nouveau sur la scène judiciaire italienne. La mort récente d'Iman Fadil, l'ex-mannequin d'origine marocaine, 34 ans, témoin clé dans le scandale de prostitution des folles soirées libertines « Bunga-Bunga » organisées par Silvio Berlusconi, l'ex chef du gouvernement italien, dans sa villa d'Arcore; est un vrai mystère. Dans une conférence de presse, tenue lundi 18 mars par le procureur général de la ville de Milan, les traces de Cadmium et d'Antimoine trouvées dans le sang d'Iman, est largement supérieur à la normale. Le magistrat a clairement souligné que la piste d'un homicide volontaire est loin d'être ignorée. De son côté, la presse italienne parle de crime parfait. Celui ou celle qui a introduit les substances radioactives dans le corps d'Iman, n'est pas un amateur. Il devrait certainement s'agir d'un professionnel ayant une profonde connaissance en la matière. Qui aurait alors intérêt à la tuer ? Et pour quelle raison on a attendu plusieurs jours avant d'annoncer sa mort ? Imane est décédée le 1er mars dans la clinique Humanitas de Rozzano, à la porte de Milan, et ce n'est que deux semaines après, qu'elle a été communiquée. Aux yeux de la magistrature, ce silence incompréhensif est un acte douteux qui peut avoir des effets sur la structure hospitalière de la clinique. Avant sa mort, Iman n'a pas cessé non plus de parler d'empoisonnement. Elle avait raconté aux membres de sa famille et à son avocat de défense, de sentir des douleurs atroces au ventre. Quant à Silvio Berlusconi, de son côté, il nie toute relation avec Imane, alors que cette dernière connaissait parfaitement la villa d'Arcore où elle s'était rendue à plusieurs reprises. Le marathon Rubygate continue et il faut attendre le résultat de l'autopsie pour mettre les choses au clair. Si jamais la thèse d'un empoisonnement se confirme, l'ancien président du conseil italien, le secrétaire général actuel du Parti Démocratique Italien (PDI), l'ancien patron du club de foot AC Milan et propriétaire de plusieurs chaînes de télévision, « il cavalière » comme on le surnomme, sera de nouveau dans le collimateur de la justice. Affaire à suivre….. A. Lahfari