C'est aujourd'hui que se lève le rideau sur la 7ème édition du festival national de Louthar, cet instrument de musique à cordes, authentiquement marocain. Ainsi, durant trois jours (du 21 au 23 décembre), la ville de Settat se parera aux couleurs de ce rendez-vous culturel festif dans la joie et la concorde. Il ne pouvait en être autrement quand on sait que ce festival draine tout un beau monde depuis déjà sept ans. En fait, Louthar a, de tout temps, accompagné l'évolution de cette culture si profonde et tant révélatrice de la richesse du patrimoine culturel marocain. Cet instrument est tellement enraciné dans notre société, aussi disparate quelle puisse l'être, qu'il occupe une place de choix. Dans toutes les régions du Royaume, les populations accordent une grande importance au Louthar, instrument quasiment présent dans toutes les occasions, toutes les rencontres aussi entre amis ou quand on ressent le besoin d'être avec soi. Se laisser aux battements de son cœur aux rythmes des sons produits par les cordes du Louthar. Pour comprendre la portée de cet événement, il faut souligner que ce festival a pour objectif principal de réhabiliter le Louthar en tant que moyen populaire d'expression musicale, mais aussi vecteur de la culture traditionnelle issue du Maroc profond, de nos campagnes et de nos régions. Le Festival ambitionne également de préserver le patrimoine immatériel de notre pays ; de rendre hommage aux vétérans de Louthar ; de faire découvrir la musique traditionnelle telle que chantée dans nos champs. Il s'agit aussi de développer un espace culturel ouvert aux musiciens et artisans utilisant le Louthar de se produire et de se manifester dans le respect de la diversité des régions. Il est question également d'offrir une opportunité aux jeunes amateurs de Louthar de développer leurs talents de musiciens utilisant cet instrument. Enfin, le festival entend promouvoir la solidarité par la rencontre des populations des différentes régions et d'assurer à la ville de Settat et à toute la région une animation culturelle et artistique annuelle et régulière. Organisé par l'association « Maroc Profond pour la préservation du patrimoine », le festival a la particularité de combiner le spectacle à la mise en valeur du patrimoine. L'événement est, en effet, une occasion non seulement pour rendre hommage à certains artistes et Chioukhs de Louthar, mais aussi de permettre à des jeunes amateurs de cet instrument traditionnel de connaître les fondements de la musique populaire engagée et de renouer ainsi avec leur identité culturelle et leur patrimoine national. Pour cette année, un vibrant hommage sera rendu à Kachbal wa Zeroual et Cheikh Ahmed Ouled Kadour, ces trois grands Chioukhs de Louthar. Pour les organisateurs, c'est un devoir aujourd'hui de « veiller à la revalorisation de cet instrument et, à travers lui, toute une partie de notre patrimoine culturel et artistique, afin de perpétuer une tradition nationale transmise de génération en génération, dans un esprit d'ouverture et de partage entre les différentes régions du Royaume ». Partant, cette manifestation est une opportunité aussi bien pour les chercheurs que pour les fans de cet art ancestral de se rencontrer, de se concerter et de se ressourcer dans le but de revisiter ce patrimoine culturel. Il y a fort à faire et à transmettre, sachant que ce genre artistique marocain n'est pas l'apanage de la seule région de la Chaouia. En effet, chaque région a ses Chioukhs de Louthar. C'est pour cette raison que ce festival est animé par des artistes venus de toutes les régions du Royaume. Wolondouka Sidibé