Le Maroc adopte une approche globale en matière migratoire qui comprend, outre la dimension humaine, une approche sécuritaire ayant permis le démantèlement de 80 cellules de trafic d'êtres humains et l'avortement de 50.000 tentatives d'immigration clandestine en 2017, a indiqué, mardi à Rabat, le directeur de la Migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, Khalid Zarouali. Cette approche sécuritaire vise à resserrer l'étau sur les réseaux criminels qui s'activent dans le trafic d'êtres humains, a souligné M. Zarouali qui s'exprimait lors des travaux du 35ème Forum des présidents des parlements d'Amérique centrale et des Caraïbe (FOPREL), notant que plus de 3.000 réseaux actifs dans ce domaine ont été démantelés depuis 2004. La région du Sahel et du Sahara est devenue un terrain de chasse favori des réseaux criminels dont les activités se croisent avec celles des réseaux terroristes dans la région, a mis en garde le responsable marocain. Outre leur participation à la contrebande de cigarettes et de cocaïne et à la prise d'otages, les organisations terroristes sont devenues également actives dans le trafic d'êtres humains, qui constitue une source importante de financement avec 175 millions de dollars générés chaque année, a-t-il précisé. Le Maroc est déterminé à faire face à ces réseaux criminels actifs en matière de trafic d'êtres humains, en renforçant le contrôle de ses frontières terrestres et maritimes et en mettant à la disposition des centres de surveillance les compétences et équipements nécessaires, a-t-il souligné. À cet égard, M. Zerouali a noté que le Maroc est le seul pays de la région à avoir sécurisé ses frontières, faisant savoir que le Sahara marocain est la seule région du Sahel et du Sahara qui n'a enregistré aucune activité terroriste. Il a, à cette occasion, souligné l'importance de la coopération internationale pour faire face aux défis sécuritaires liés au trafic d'êtres humains, ajoutant que le Royaume coopère avec ses partenaires régionaux pour adopter une stratégie unifiée de contrôle des frontières, basée sur la coopération Nord-Sud. Les mesures de sécurité concernant le phénomène de trafic d'immigrants ne prédominent pas l'approche globale adoptée par le Maroc depuis son lancement d'une nouvelle politique d'immigration et d'asile, a-t-il affirmé, faisant savoir que les autorités compétentes ont accepté plus de 23.000 demandes sur 24.000 au total dans le cadre de la deuxième phase de régularisation de la situation des immigrés qui se trouvent au Maroc. Le Maroc encourage le retour volontaire des migrants dans un cadre qui garantit leurs droits et veille à faciliter leur intégration dans leurs pays d'origine, a-t-il dit, relevant, dans ce sens, que le Royaume a supervisé le retour volontaire de plus de 22.000 migrants. Le 35ème FOPREL prévoit plusieurs sujets portant sur la présentation d'exposés autour de l'expérience marocaine en matière de l'immigration, le respect des droits de l'Homme, la gestion des flux migratoires du point de vue sécuritaire, la situation de la migration intra-régionale en Amérique centrale, le Mexique et les Caraïbes, et l'adoption de la déclaration parlementaire conjointe sur "le rôle des parlements devant la migration intra-régionale", ainsi que les résolutions émanant de la 35ème session du Forum. Créé en 1994, le FOPREL vise à renforcer la mise en place et l'harmonisation des législations des pays membres, et à élaborer des mécanismes de consultations entre les présidents des institutions législatives des pays membres pour faire face aux défis auxquels la région fait face. Le FOPREL, que le Maroc a rejoint en 2014 en qualité d'observateur, connaît la participation des présidents des parlements des 10 pays membres d'Amérique centrale et des Caraïbes, à savoir le Guatemala, le Belize, le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, le Costa Rica, la République dominicaine, le Mexique, le Chili et Porto Rico.