Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a adressé des messages indirects au nouvel envoyé personnel du SG des Nations Unies, Horst Köhler, au sujet de la partie qui assume la responsabilité première dans le conflit du Sahara. M. Bourita, qui s'exprimait jeudi devant la commission des Affaires étrangères à la Chambre des Représentants à l'occasion de la présentation du budget sectoriel de son département, a en effet averti M. Köhler, assez subtilement, à ne pas tomber dans les mêmes erreurs commises par son prédécesseur Christopher Ross. Une façon de dire à l'envoyé personnel du SG de l'ONU de ne pas se tromper d'interlocuteur dans la recherche d'une solution viable à ce conflit artificiel qui s'est enlisé en raison des prestidigitations algériennes. Le ministre des Affaires étrangères a clairement souligné que si l'Algérie ne venait pas à assumer sa pleine responsabilité dans le conflit, il n'y aura aucune voie de règlement. Cet avertissement est particulièrement révélateur et de la fermeté du Maroc et de son souci de voir l'instance onusienne désigner enfin les vraies parties au conflit pour cesser de tourner en rond et pouvoir avancer réellement. Il ne faut pas perdre de vue qu'en refusant d'admettre que l'Algérie est partie directe au conflit, Christopher Ross avait largement joué le jeu d'Alger, fait perdre du temps et de l'argent à l'ONU et contribué à la complication de la situation, allant jusqu'à faire exposer l'ensemble de la région à l'instabilité. Pourtant, via sa courageuse et néanmoins sérieuse et crédible proposition de large autonomie, le Maroc avait bien ouvert la voie devant un règlement politique effectif et définitif du conflit, conformément aux recommandations du Conseil de Sécurité. Le droit et la morale voudraient, en effet, que l'Algérie assume ses responsabilités au regard de son implication directe dans la naissance du conflit et dans l'entretien de la tension. Si le Maroc a accepté le dialogue, ce n'est pas pour négocier la marocanité du Sahara, mais pour asseoir une solution politique à un conflit régional dans lequel la responsabilité de l'Algérie est pleinement engagée. Partant de là, par sa démarche et par l'action de sa diplomatie, le Maroc ne fait que contrer l'activisme hostile à son intégrité territoriale par une Algérie qui se sert du Polisario comme cheval de Troie, ni plus ni moins. Jamal HAJJAM