Le Forum économique mondial (World economic forum) a publié jeudi son rapport annuel 2017 sur la parité portant sur 144 pays, dans lequel il affirme que les inégalités entre les femmes et les hommes se sont creusées pour la première fois cette année, après 10 ans de progrès. Dans cette étude, le Maroc est classé 136ème, soit un rang perdu par rapport à l'année 2016 (137ème). Le WEF note, toutefois, des progrès dans la réduction du fossé entre les sexes au niveau de la participation au marché du travail et dans la participation politique. Par ce classement en termes de l'indice mondial d'écart entre homme et femme, le Maroc est malheureusement devancé par pas mal de pays arabestels la Tunisie (117ème), le Bahreïn (126ème), le Koweït (129ème), l'Egypte (134ème) et le Qatar (130ème)... La région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) abrite également quatre des cinq pays les moins bien classés au monde en matière d'émancipation politique: le Koweït (129ème), le Liban (137ème), le Qatar (130ème) et le Yémen (144ème). En somme, poursuit la même source, la région MENA est la moins bien classée de l'indice, avec un écart moyen entre les genres qui s'établit à 40%. A l'inverse, l'Afrique subsaharienne enregistre des performances remarquables en termes d'égalité Homme-Femme. Dans cette région, des pays comme le Rwanda (4ème), la Namibie (13ème), l'Afrique du Sud (19ème), le Burundi (22ème) et le Mozambique (29ème) occupent le haut du tableau. Au niveau mondial, l'Islande est le pays le plus égalitaire du monde depuis neuf ans, ce qui fait partie de la tendance des pays nordiques à performer particulièrement bien, avec une note globale de 0,878. Elle est suivie par la Norvège, la Finlande, le Rwanda, la Suède, le Nicaragua, la Slovénie, l'Irlande, la Nouvelle-Zélande et les Philippines qui forment le top 10 du classement. Il faudra 100 ans pour combler l'écart global entre les sexes « Tandis que les femmes du monde entier comblent le fossé dans des domaines critiques tels que la santé et l'éducation, les inégalités entre les sexes persistent sur le marché du travail et en politique », soulignent les rédacteurs du rapport mondial sur l'écart entre les sexes, ajoutant qu'il faudra, compte tenu des taux de changement actuels, encore 217 ans avant d'atteindre la parité entre les sexessur le lieu de travail et 100 ans pour combler l'écart global. Autre élément soulevé par l'étude : les femmes représentent moins de 50% des leaders dans chaque secteur analysé - et dans certains domaines, tels que l'énergie, l'exploitation minière ou la fabrication, la représentation des femmes est nettement inférieure, les femmes occupant moins de 20% des postes de direction. Le taux de progrès pour les femmes a également été lent: au cours de la dernière décennie, la proportion de femmes leaders a augmenté d'un peu plus de 2% en moyenne dans les industries. Les Trois industries dans lesquelles le leadership des femmes dépasse 40% sont les soins de santé, l'éducation et le secteur à but non lucratif. Malheureusement, comme le note également le Rapport mondial sur l'écart entre les sexes, les industries historiquement dominées par les femmes ont tendance à payer moins que celles qui ont une représentation masculine plus élevée. Lorsque les femmes entrent en grand nombre dans une profession, les salaires tendent à diminuer par rapport aux autres industries. « Bien que le Rapport mondial sur l'écart entre les sexes d'aujourd'hui démontre les progrès accomplis au cours de la dernière décennie, il est clair que nous avons encore un long chemin à parcourir, surtout en ce qui concerne la participation économique. Encourager plus de leadership féminin est l'un des leviers pour augmenter l'égalité des sexes dans la main-d'œuvre », souligne le WEF. A. CHANNAJE