Le Maroc s'apprête à lancer son premier satellite d'observation militaire et sa mise en orbite sera effectuée le 8 novembre prochain depuis la base spatiale de Kourou, en Guyane française. Selon le quotidien espagnol El Pais qui est à l'origine de l'information, relayé par de nombreux médias européens, maghrébins et africains, ce premier satellite baptisé Moroccan EO Sat1, qui sera lancé à l'aide d'une fusée Vega d'Arianespace, est l'oeuvre de l'entreprise française Thales Alenia Space, avec Airbus Defence and Space. Le Maroc deviendra ainsi le troisième pays d'Afrique, après l'Egypte et l'Afrique du Sud, à avoir son propre satellite d'observation. Le contrat avait été signé en toute discrétion en avril 2013 lors de la visite de l'ancien président français François Hollande à Rabat. Le montant du contrat des deux satellites s'élève à 500 millions d'euros selon le quotidien français La Tribune, une somme confirmée par le HuffPost Maroc. Les deux satellites permettent de prendre des images du territoire à très haute résolution et sont capables de prendre quotidiennement 500 images et de les envoyer à la station au sol toutes les six heures. Le lancement par le Maroc d'un satellite de renseignement militaire vise à renforcer les dispositifs mis en place par le Royaume pour lutter contre le terrorisme, l'immigration clandestine, le trafic de contrebande, ainsi que la piraterie dans le Golfe de Guinée, croient savoir deux experts internationaux interrogés par l'agence Anadole relayée par Al Ahdath Al Maghribia. Ces experts dans les affaires sécuritaires et militaires, Abderrahmane Mekkaoui et Mohamed Akdid, estiment que le Maroc n'est pas le seul concerné par ces problématiques qui inquiètent tous les pays d'Afrique du Nord qui devraient donc en profiter, ainsi que que les autres pays africains sachant que la piraterie maritime est devenue un véritable fléau pour le continent. L'Europe n'est pas en reste puisque le vieux continent souffre également de l'immigration clandestine et, surtout, de la menace terroriste. C'est pourquoi ce satellite est un gage de sécurité non seulement pour le Maroc, mais aussi pous ses voisins africains et européens. Cependant, et comme il faut s'y attendre à chaque fois que le Maroc avance dans n'importe quel domaine, à fortiori dans le domaine militaitre, la réaction de l'Algérie ne se fait jamais attendre et elle est toujours fébrile. Ainsi, dès que l'information a circulé, l'Algérie a mis en état d'alerte tous ses systèmes de contrôle et de défense. Les services sécuritaires algériens ont, en effet, répliqué à l'initiative marocaine en renforçant leur dispositif de surveillance électronique. Des radars mobiles et fixes, des caméras infrarouges et des moyens aériens ont été déployés tout au long des frontières avec le Maroc. Ce dispositif renforce le projet de construction d'un mur également doté de capteurs électroniques et d'autres technologies hautement sophistiquées. Le 360.ma rapporte par ailleurs, se basant sur des écrits de presse, que l'Etat major des armées algériennes a mis en place une commission des télécommunications et des technologies de l'Information, composée de hauts gradés militaires et de responsables du ministère de l'Intérieur, pour superviser le dispositif de surveillance électronique. Ces mesures dont l'utilité est sujette à caution, paraîssent être plus un coup de com pour rassurer les troupes sur une supposée capacité algérienne à contrer les avancées marocaines, militaires, sécuritaires et autres. Yasser AYOUBI