Pour la 17ème édition de ses Alizés, Essaouira fait appel au monde, l'universalité en assise confortable. L'Europe, les Amériques, la Chine... rencontreront un Maroc peuplé de sonates. La musique classique est torride de ce côté de la Méditerranée. Du 27 au 30 avril 2017. Une gueule de bois, ce festival. C'est comme qui dirait : "Je n'ai connu la cuite qu'une fois dans ma vie: la première. Ensuite, dès le lendemain, je ne fais que reprendre mes esprits, en usant du même remède". Essaouira n'est pas responsable de cette douce divagation, mais chez elle cela tient de l'aérien. De la voltige, les pieds sur terre. Ça y sent bon puisque la mer, ce vaste land bleu, la définit comme une belle étendue ferme sur l'eau. Du coup, les sons les plus lointains y élisent domicile. Ils y sont dragués à ressacs, cela s'entend. Cette année, cet espace pluvieux d'idées fera voyager en arrimant chez lui un monde étrange qui a oublié d'être étranger. La musique, nodale et sans concession, troublera la "fête" de ceux qui tournent et contournent sans jamais savoir de quoi regorge le dedans, pourtant libre d'accès. Pour cette édition, c'est à un atelier ouvert que le Printemps convient ses Alizés. Ce n'est pas fa-si-la digérer, mais faisons-nous violence et vivons la douceur de l'un des plus beaux moments qu'offre la Cité des Vents. La musique n'est classique que lorsqu'on ne connaît pas ses entrailles. A Essaouira, on fera le tour du propriétaire qui ne manquera pas de nous indiquer le chemin menant à mélodies déployées à cette Chambre intimement ouverte aux initiés, à ceux en devenir, à ceux à qui on ne donne pas de leçon mais qu'on regarde évoluer. Ce "ON", c'est la magie d'Essaouira qui en tient la gérance. Sur trois lieux : Dar Souiri, Place El Minzeh et l'Église.