Situé dans le Moyen Atlas, à 1798 mètres d'altitude et faisant partie du Parc National d'Ifrane, ce lac de montagne est caractérisé par son importante superficie et sa très faible profondeur. Il est situé dans une dépression karstique à fond plat remplie de basaltes et de dépôts fins. Le lac en lui-même possède une superficie maximale de 125 ha, mais la zone humide se poursuit par une pelouse humide qui entoure le lac. On dénombre, au lac d'Afenourir en temps normal, 31 espèces d'oiseaux aquatiques. Parmi ces espèces, au moins trois sont considérées comme sédentaires, donc nicheuses au lac d'Afenourir : le grèbe à cou noir (Podicepsnigricollis), le tadorne casarca et la foulque à crête. Le site abrite au moins trois espèces végétales rares ou à distribution localisée au Maroc : Persicarialapathifolia, Damasonium alisma et Juncusinflexus. Les Justifications de classification RAMSAR de ce Lac de Montagne qu'est le Lac Afenourir se sont basées sur le fait que le site contient « un exemple représentatif, rare ou unique de type de zone humide naturelle ou quasi naturelle de la région biogéographique concernée », il « abrite des espèces vulnérables, menacées d'extinction ou gravement menacées d'extinction ou des communautés écologiques menacées » et « abrite, habituellement, 1 % des individus d'une population d'une espèce ou sous-espèce d'oiseau d'eau ». Cette classification RAMSAR du Lac Afenourir s'est fixée pour perspectives de développement pour le site : La réalisation d'une gestion adaptée aux divers habitats du site ; L'approfondissement des connaissances sur la biodiversité et le fonctionnement écologique du site ; La gestion des activités piscicoles de manière à limiter leur impact sur le milieu et sur les espèces ; La gestion des pratiques pastorales et les autres activités des populations locales de manière à limiter leur impact sur le milieu et sur les espèces ; La gestion de la fréquentation touristique de manière à limiter son impact sur le milieu et sur les espèces ; Le maintien d'un niveau d'eau optimal dans le lac, qui permettra de satisfaire les besoins en eau des populations locales et de l'avifaune aquatique durant toute l'année, tout en assurant l'émergence des plantes aquatiques essentielles à la nidification de certaines espèces. Pour en savoir plus sur cet écosystème et sur les grands efforts déployés pour assurer « sa survie » et sa préservation, nous avons invité Mme El Adel Nezha, responsable au laboratoire de la qualité physico-chimique des eaux du Centre National d'Hydrobiologie et de Pisciculture (CNHP) relevant du HCEFLCD à Azrou qui a bien voulu nous parler du rôle joué par le CNHP pour la préservation de la vie aquatique au milieu de ce lac entre autres écosystèmes aquatiques du Royaume. Dans notre laboratoire de la qualité physico-chimique des eaux, nous a assuré Mme Nezha, nous avons comme mission principale du CNHP la réalisation des études hydro-biologiques au niveau des différents écosystèmes aquatiques marocains, et à ce niveau, il y a l'analyse des composantes biotiques et abiotiques, la mesure des paramètres physico-chimiques telles la mesure des températures, de l'oxygène dissout, de la conductivité et du PH-mètre avec des appareils appropriés portatifs. Aussi, au niveau de ce laboratoire, on effectue d'autres analyses physico-chimiques telles que l'analyse du nitrate, du nitrite, des auto phosphates et des sulfates également ainsi que des analyses de chlorure, de la dureté totale, de l'alcalimétrie des eaux et en plus de ça on fait l'étude de la matière en suspension et la chlorophylle A. On effectue toutes ces différentes analyses de laboratoire pour avoir un suivi de l'état sanitaire de chaque écosystème aquatique étant donné, bien sûr, que chaque écosystème a ses propriétés et ses caractéristiques que ce soit climatiques et géologiques qu'au niveau de sa faune et de sa biodiversité. Comme chaque écosystème, le cas du Lac Afenourir qui est un site RAMSAR qui a une importance écologique assez importante et avant tout opération de repeuplement ou bien de déversement, on effectue ces analyses physico-chimiques pour vérifier la santé du Lac et son rétablissement, sachant, bien sûr, que l'année dernière, ce lac a connu un dessèchement presque total avec la disparition de sa biodiversité et surtout concernant le Brochet.