En termes concrets, cette double discrimination se traduit par une baisse du taux d'activité des femmes de 30% à 25,2% entre 1999 et 2014 -- un recul qui a concerné toutes les tranches d'âge mais à des rythmes différenciés. Pour sa part, le taux d'emploi des hommes s'est élevé à 68,1% en moyenne entre 1999 et 2014 contre 23,7% chez les femmes. Les hommes sont donc 3 fois plus nombreux que les femmes à occuper un emploi. La répartition de la population active selon le niveau scolaire et le sexe montre que les hommes sont plus actifs que les femmes, quel que soit le niveau d'instruction. En même temps, la part des femmes dans la population active féminine sans niveau d'instruction a reculé de 9,6 points entre 1999 et 2013, pour s'établir à 51,9% au profit d'une hausse de la proportion des femmes ayant effectué des études supérieures -- baccalauréat, diplômes de techniciens et de cadres moyens et diplômes supérieurs délivrés par les facultés et les grandes écoles -- qui est passée de 7,9% à 12,7%. En ce qui concerne le niveau d'instruction, l'écart entre les femmes et les hommes actifs est sensible pour le niveau supérieur. En effet, la part des femmes dans la population active féminine est de 10,2% contre 7,2% pour les hommes. Cette situation est expliquée par le poids élevé des femmes à niveau d'éducation supérieur en situation de chômage dans la population active féminine. Entre 1999 et 2013, près de 75% des hommes actifs occupés ont en moyenne le statut de salarié et indépendant alors que 19,3% ont le statut d'aide familiale et apprentie. Par contre, une femme active occupée sur deux a un statut d'aide familiale et apprentie (53,4%) et 45,2% ont le statut de salarié et d'indépendant. Les entreprises appartenant à des femmes ou gérées par des femmes emploient plus de femmes (en moyenne près de 25% de la main-d'œuvre employée par ces entreprises comparativement à une part moyenne de 21% dans les entreprises appartenant à des hommes). De même, les entreprises appartenant à des femmes emploient une part plus importante de femmes cadres et responsables. En même temps, les données sur la répartition de l'emploi du temps par sexe, basée sur l'Enquête Nationale sur le Budget Temps menée du 1er octobre 2011 à fin septembre 2012 et portant sur 9200 ménages, font ressortir les faits suivants : L'homme consacre 4 fois plus de temps au travail professionnel et 7 fois moins de temps au travail domestique que la femme. En termes d'heures travaillées, l'homme consacre en moyenne 5h24 aux activités professionnelles contre 1h21 pour les femmes. Cet écart renvoie à l'accès limité des femmes au marché du travail. La charge de travail cumulant les durées du travail professionnel et du travail domestique de la femme dépasse celle de l'homme (elle représente 48,5% de la journée de la femme contre 44,6% pour les hommes). Dans le même cumul, les activités professionnelles représentent 88,2% de l'ensemble de la charge de travail masculin et occupent une proportion de 40% de son temps à vivre en dehors de son temps physiologique. De même, l'homme consacre plus de temps que la femme au temps libre qui représente 51% et 49% de leur journée en dehors du temps physiologique. Les femmes consacrent une part significative de leur temps au travail domestique, qu'elles soient actives occupées ou femmes au foyer. En revanche, les hommes consacrent moins d'une heure lorsqu'ils sont inactifs et moins encore quand ils sont actifs occupés. Les femmes ont tendance à diminuer leur temps professionnel aux dépens de leur temps domestique à mesure que le nombre d'enfants membres du ménage augmente. Ainsi, pour un ménage ayant 3 enfants et plus, le temps professionnel a diminué de 26,3% tandis que le temps domestique a augmenté de 40,1% par rapport au ménage qui ne dispose d'aucun enfant. De même, le temps consacré aux soins aux enfants passe de 26 mn à 49 mn respectivement pour les femmes ayant 1 à 2 enfants et les femmes ayant 3 enfants et plus. Cette tendance est inversée pour les hommes, qui accordent plus de temps au travail professionnel lorsque le nombre d'enfants augmente. Selon le niveau scolaire, les femmes ayant un niveau d'instruction supérieur font moins de travail domestique que celles ayant un niveau fondamental ou encore celles sans aucun niveau d'études.