J'ose paraphraser un professionnel averti de l'industrie touristique qui a qualifié l'abandon où végète la station de ski de l'Oukaïmedden de crime économique. Selon cet expert du tourisme, l'aménagement et l'équipement de cet exceptionnel site constitueraient une valeur ajoutée à cette région aussi bien en termes d'attraction et de loisirs sportifs qu'en billets de banque. C'est donc un important maillon qui manque à la chaîne du tourisme qui fait tourner l'économie de toute la région et par voie de conséquence une énorme perte à gagner. Si au moins, elle était restée dans l'état des années 80 et 90 pendant lesquelles elle faisait le bonheur des skieurs. A l'époque, ses téléskis fonctionnaient à merveille sous le regard discret de Mr Brahim Rmili, responsable alors de sa gestion et ses parcours de ski bien tracés et parfaitement damés grâce à des militaires dévoués, jaloux quant à la beauté du paysage sous la conduite de leur chef le commandant Akachar. Depuis, la station tomba dans l'oubli et l'équipement dans l'usure et le délaissement. Ce qui était une station de sport et de loisirs s'est transformé en souk bédouin, regroupant une armada de commerçants qui n'hésitent pas à rendre le sol jonché de leurs hétéroclites marchandises et autres denrées alimentaires sans le moindre soucis d'hygiène encore moins de respect à l'environnement ambiant. Déjà les conducteurs de centaines de motos C 90 qui affluent à longueur de journée sur la station, encouragés par la courte distance séparant Marrakech de l'Oukaimedden (70km) et la facilité de l'accessibilité pour les 2 roues rendent encombrant le parking, astreignant les automobilistes à stationner n'importe où et n'importe comment, quitte à bloquer la circulation voire le passage des piétons. Je vous fais grâce du spectacle désolant qui prévaut à la place qui pilule de faux guides et faux moniteurs à l'affût du premier venu. Quant à la route sinueuse et accidentée à emprunter pour faire le trajet menant à la station, c'est la croix et la bannière auxquelles sont soumis les chauffeurs des véhicules, particulièrement les cars qui sont souvent surchargés. C'est honteux de laisser cet état perdurer. Nous ne saurons que saluer la réaction, bien que tardive, de l'association des amis de l'Oukaimedden récemment mise sur pieds par Dr Aziz Cherkaoui pour avoir tiré la sonnette d'alarme afin que les autorités locales et les élus surgissent de leur léthargie et fassent en sorte que cette station à défaut de bénéficier d'un investissement pour rivaliser avec ses homologues de l'Europe - Et Dieu sait qu'elle dispose de potentialités requises- puisse au moins faire l'objet de soins, de protection et d'attention.