Le ministre du tourisme a annoncé, lors des assises du tourisme de septembre 2014, qu'en parallèle à l'effort qui sera consenti par le gouvernement marocain pour faire émerger les trois stations de Saïdia, Lixus et Taghazout, les parties prenantes, tant privées que publiques, effectueront une reprogrammation de la réalisation des stations et/ou des tranches restantes avant 2020. Il s'agit des stations de Mazagan, Mogador et Plage blanche. Pour la station Mazagan, hormis la sortie d'une capacité résidentielle de 222 lits en 2013 correspondant à 37 villas, aucune réalisation n'a eu lieu, ni au niveau de l'hébergement touristique ni au niveau de l'animation. En outre, la station, comme souligné plus haut, souffre d'un manque de visibilité sur les deuxième et troisième tranches du programme de valorisation. Pour la station Mogador, le bilan fait état uniquement d'un hôtel de 406 lits ouvert en 2011, d'un golf de 18 trous et de 37 villas, soit 222 lits résidentiels. Pour la station Plage blanche, suite à la résiliation le 15 septembre 2009 de la convention de mise en valeur signée entre l'Etat et le groupe FADESA en 2007, une nouvelle convention a été signée avec le groupe égyptien Pick Albatros en mars 2010. Toutefois, aucune composante du programme de valorisation n'a vu le jour, sachant que les premières unités auraient dû être ouvertes en mars 2013. Selon les informations fournies par la SMIT, une réflexion est engagée pour la constitution d'un nouveau tour de table pour l'aménagement de la station. Bilan des six stations Azur au titre de la Vision 2020 A mi-chemin de la Vision 2020, le bilan du chantier produit semble très faible. En effet, en termes de capacité litière, sur un objectif global de 58 540 lits touristiques pour les six stations, seuls 1576 lits ont été réalisés, soit un taux de 2,7%9 par rapport à l'objectif. Pour le résidentiel ce taux est de 6,52%. Le graphique suivant schématise le bilan du programme Azur 2020 jusqu'à fin juin 2015 : Pour la réalisation du plan Azur, L'Etat a déployé d'importants moyens, en l'occurrence la mobilisation du foncier nécessaire pour les six stations, le plus souvent avec des conditions très avantageuses pour l'investisseur. à titre d'exemple, pour la station Taghazout, la SMIT, entreprise publique, a vendu le terrain à l'investisseur à 50 DH/m2, soit un écart par rapport au prix de marché de 200 DH/m2, ce qui constitue une concession de 1,3 Milliards DH. Contribution de la SMIT à la réalisation du Programme Azur L'analyse de la contribution de la SMIT à la réalisation des stations Azur a montré que, par rapport à ce qui a été prévu dans le cadre du contrat programme de la Vision 2020, la contribution de la SMIT s'est concrétisée essentiellement au niveau de Taghazout à travers la vente de 615 ha nécessaires à la réalisation de cette nouvelle station au prix de 307,9 Millions DH. A ce titre, la SMIT estime qu'en plus du foncier qu'elle a pu assurer à ce projet, son appui se manifeste également au niveau du prix de vente dudit terrain ramené de 250 DH/m2 à 50 DH/m2, soit un différentiel d'environ 1,33 Milliards DH. Pour les stations de Saïdia et Taghazout, la SMIT fait partie du tour de table des sociétés chargées du développement de ces dernières à travers des participations respectives à la SDS et à la SAPST de 34% (soit 0,10 Million DH) et 30% (soit 30 Millions DH) du capital social. A noter qu'en 2013 la SMIT est sorti du capital de la SDS. Par ailleurs, la SMIT a remis à la Cour une situation (voir annexe n°5) montrant, pour chaque station Azur, ce qu'elle a considéré comme contribution à la réalisation desdites stations. Celle-ci prend la forme, soit d'une ingénierie ou d'études stratégiques, de promotion des investissements, de suivi opérationnel ou encore d'actions portant sur le foncier. Toutefois, hormis les contributions précitées relatives aux stations de Saïdia, Taghazout et Plage blanche, les autres actions figurant sur la situation présentée par la SMIT ne peuvent être prises en compte, vu que la société n'a pas étayé lesdites actions par des éléments probants. Par ailleurs, il est à souligner que parmi les missions assignées à la SMIT, selon son texte de création, figure le suivi des contrats et conventions conclus avec des investisseurs. Or, il a été constaté sur place que la société a des difficultés à assurer un suivi rapproché du plan Azur, en témoigne la non disponibilité de certaines informations et les multiples contradictions constatées au niveau des données fournies à la Cour et afférentes audit plan.