Il est bien noté sur le PV au conseil de surveillance que 31% est un taux d'avancement des projets CPR à fin 2014, et que 73% est aussi un taux d'avancement desdits projets selon la situation livrée à la Cour en Mai 2015. Par ailleurs, et outre les CPR signés avec les régions, la SMIT continuait à signer en 2014 d'autres contrats avec certaines collectivités territoriales pour les assister et les accompagner dans la réalisation d'études d'ingénierie et de mise en oeuvre du produit touristique. On cite à titre d'exemple, la convention relative au développement de l'offre tourisme nature en arrière-pays d'El Hoceima, une autre concernant le tourisme Rural et de Nature à Berkane .... Néanmoins, il est à observer que cet enchainement d'études et de conventions depuis 2010 jusqu'à 2015 en vue de décliner les objectifs de la Vision 2020 témoigne plutôt du manque d'une démarche claire et structurée traduite par un planning d'opérationnalisation des programmes découlant de ladite vision. guise de conclusion, l'analyse détaillée des CPR et des taux de réalisation des projets révèle une faible implémentation desdits contrats, à l'exception de rares actions engagées dans ce cadre mais qui restent très limitées en termes de nombre et de montants investis. Base de données basique et imprécise Sur un autre registre, la SMIT tient, sur tableur, une base de données globale renseignant sur des projets ou aménagements à caractère touristique et en attente d'être réalisés. sur la dite base, 2655 projets ont été recensés enchainant des actions de valorisation des médinas, des réalisations de différents types d'hébergements (hôtels, villages de vacances, camping...) ainsi que d'autres aménagements plutôt à caractère urbain tels que ceux des corniches,... Ladite base englobe également des projets inscrits au niveau des CPR ; ceux conventionnés de ce type totalisent sur ladite base un investissement prévu d'environ 36 milliards de dirhams, soit 22% du total des investissements à réaliser dans le cadre des CPR. Toutefois, la base de données en question contient des imprécisions et des contradictions, ce qui rend difficile toute analyse objective des données extraites de ladite base. A titre d'exemple, la plupart des projets sont considérés, au sein de cette dernière, comme étant déjà engagés juste suite à la signature d'un MOU ou de la convention les concernant. Par ailleurs, dans son rapport pour son conseil de surveillance de juin 2013, la SMIT s'était engagée à faire migrer cette base vers un logiciel plus performant, mais sans résultat. Concernant la concordance des réalisations supposées des CPR avec les objectifs de la Vision 2020, il faut souligner que l'état d'avancement défendu par la SMIT fait apparaitre une persistance de la concentration des investissements touristiques sur certaines régions dites matures en termes d'attractivité touristique. En effet, la situation présentée par région administrative fait apparaitre des taux de réalisation dépassant 100%, en capacité et en investissement, pour les régions de Marrakech, Agadir et Casablanca. Ainsi, les deux territoires Marrakech et Agadir ont accaparé à eux seuls, selon les situations précitées, plus de 50 milliards de dirhams d'investissements engagés dans le cadre de la Vision 2020 ; soit presque la moitié de l'investissement total supposé engagé au niveau national, selon la SMIT. La persistance de cette concentration régionale en matière d'investissement touristique est en écart par rapport à l'objectif fixé dans le contrat programme de la Vision 2020 pour ce qui est de la favorisation de l'émergence de destinations touristiques autres que celles de Marrakech et Agadir. Ceci conforte l'idée selon laquelle les investissements touristiques évoluent indépendamment des actions entreprises par l'Etat et de ses démembrements, en l'occurrence la SMIT, et qui visent à les développer et à les orienter vers d'autres destinations autres que celles présentant une certaine maturité et disposant déjà de la capacité critique. En conséquence, l'implémentation de la Vision 2020 telle que reflétée par la situation présentée par la SMIT, n'a pas permis l'introduction de l'équilibre souhaité par la Vision 2020 entre les régions en matière d'investissements touristiques d'une part, et n'a pas favorisé la diversification recherchée dans l'offre touristique nationale notamment en matière d'animation et loisirs d'autre part.