Concernant l'état d'avancement de mise en œuvre des différents CPR, la SMIT a présenté à la Cour un bilan d'opérationnalisation des produits conçus dans le cadre desdits CPR valable jusqu'à juin 2015 . La Cour des comptes précise, à cet égard, qu'un projet engagé, selon la SMIT, est un projet dont une convention ou un mémorandum ont été signé, ou dont les travaux concernant sa propre réalisation sont déjà en cours. L'analyse de la situation détaillée des projets engagés dans le cadre des CPR a permis de relever des contradictions. Ainsi, plusieurs projets cités pour justifier les montants engagés par région n'étaient pas inscrits au départ dans les CPR. En effet, selon la situation décrivant l'état d'avancement des projets CPR, un montant de 47,53 Milliards DH est engagé avant 2011, année de signature des premiers CPR. Ce montant correspond à des projets touristiques répertoriés par la SMIT sur ladite situation sans qu'ils émanent des CPR. De plus, la SMIT soutient que des projets ont été engagés dans le cadre du contrat programme de la région de Rabat pour un total de 9,5 milliards de DH, alors que ledit contrat, comme précité, n'était toujours pas signé à fin juillet 2015. Il en est de même du parc d'attraction SindiPark et les trois golfs, présentés pour appuyer les réalisations du contrat programme de la région de Casablanca, alors qu'ils ne figurent pas sur la liste des projets répertoriés au sein dudit contrat. C'est le cas aussi des Malls commerciaux, de Casablanca, Tanger et Agadir. En conclusion, il s'avère que cette situation, présentée comme celle de l'implémentation des CPR est plutôt une sorte d'inventaire de projets initiés ou juste suggérés, et que la SMIT estime qu'ils peuvent avoir un effet sur les flux touristiques au sein des régions concernées. C'est en effet une situation qui s'écarte largement des listes annexées aux CPR faisant montrer les projets à réaliser dans le cadre de leur mise en oeuvre. Ceci conforte le constat selon lequel la SMIT ne dispose pas d'un mécanisme de monitoring et/ou de reporting dédié au suivi de l'implémentation des CPR et permettant de cerner les investissements touristiques réellement engagés dans les différentes régions. Par ailleurs, l'imprécision des informations fournies par la SMIT au sujet de la mise en oeuvre des CPR et des autres aspects revus par la commission de contrôle et sa tendance à surévaluer les performances réalisées, a contraint cette dernière à s'adresser directement au ministère du tourisme. A cet égard la Direction de la stratégie et de la coopération au sein dudit ministère a remis à mi-juillet 2015 un autre état d'avancement de réalisation des projets issus des contrats programmes . Il en ressort notamment, en termes d'investissement, que le taux de réalisation des projets issus des CPR, selon cette situation communiquée par le ministère, est de 0,29 % correspondant aux projets réalisés. En y incluant les projets en cours de réalisation, ce taux pourrait atteindre 19,82 %. Ces taux sont très en deçà de celui de 73% défendu par la SMIT dans sa première situation livrée à la commission de contrôle et reprise d'une manière formelle dans son rapport au conseil de surveillance daté de juin 2015. Remise en cause des chiffres de la SMIT En termes quantitatif, l'état d'avancement présenté par la SMIT fait apparaitre un taux d'engagement national moyen de 73% des investissements prévus dans les différents CPR. La SMIT a confirmé ce taux dans son rapport présenté devant son conseil de surveillance tenu fin Juin 2015. La SMIT avait présenté dans son rapport au comité de surveillance en date de 22 Décembre 2014 une situation de mise en oeuvre des projets inscrits au niveau des CPR qui fait ressortir un «taux d'avancement moyen des projets CPR» de 31% en décembre 2014. La comparaison de ce taux avec celui arrêté en juin 2015 qui est de 73% montre que ledit taux a plus que doublé en l'espace de cinq mois seulement. Mais, le taux de réalisation de 31% à fin 2014 lui-même est à reconsidérer étant donné que plusieurs CPR n'ont été signés qu'en milieu de l'année 2013, voire en 2014.