Le contrat programme relatif à la Vision 2020 partait du constat que le tourisme au Maroc était caractérisé par sa concentration sur deux destinations, Marrakech et Agadir, qui totalisaient près de 70% des nuitées internationales. Cette concentration géographique ne permet pas de mettre en avant toutes les potentialités du territoire marocain. Pour permettre au secteur touristique de jouer pleinement ce rôle, la Vision 2020 s'était alors inscrite dans une approche intégrée et volontariste d'aménagement du territoire national. C'est dans ce cadre qu'ont été créés huit territoires touristiques présentant la cohérence, l'attractivité et la masse critique nécessaires (en termes de capacités d'hébergement, d'actifs touristiques et de desserte aérienne) pour disposer d'une visibilité internationale et accéder au statut de destination à part entière ; chaque destination étant à même d'offrir une expérience unique, en complémentarité et en cohérence avec toutes les autres. En effet, ce découpage, qui transcende le découpage administratif, était conçu pour permettre aux régions de tirer profit de l'ensemble de leurs potentialités : sites naturels, patrimoine culturel, .... Pour la concrétisation du principe de développement touristique territorial, la mesure n°1 du contrat programme de la Vision 2020 a prévu l'élaboration de contrats programmes régionaux (CPR) de développement touristique s'inscrivant dans le cadre des orientations définies pour chacun des territoires, au plus tard, à fin décembre 2011. Rôle de la SMIT dans la mise en oeuvre de la Vision 2020 Pour acter le processus d'implémentation de cette vision, la SMIT a commencé par l'élaboration en décembre 2011 d'une stratégie 2020 pour préparer l'opérationnalisation des axes retenus par le contrat programme 2020. Elle y a procédé notamment à la répartition des objectifs d'investissement et de capacité de la Vision 2020 par programme et par territoire ainsi que par année. Elle a procédé enfin à l'établissement d'un plan d'implémentation des objectifs de la dite vision. Ledit plan a été par la suite décliné en 2012, sous forme de CPR qui fixaient la vocation de chaque région et proposaient des projets prioritaires à réaliser pour valoriser le produit touristique en chaque région. Il est à préciser que ces contrats, au nombre de 15, ont été signés par les gouverneurs et les walis des régions concernés courant 2012 et 2013. A souligner à ce niveau que le CPR de la région Rabat-Salé-Zemmour- Zaer jusqu'à fin juillet 2015 n'est toujours pas signé. Cependant, la logique de territoire dans le déploiement de l'infrastructure touristique, que préconisait la Vision 2020, a été abandonnée au profit de la région comme entité administrative pouvant s'engager à contribuer à la réalisation des aménagements touristiques définis dans les contrats programmes. Par ailleurs, ces contrats programmes avaient permis de déterminer un positionnement à partir des ressources touristiques et des contraintes de chaque région. Il y a été développé ensuite des plans d'actions notamment en matière de développement de produit, de promotion et de soutien à l'investissement, de transport et de formation. Il faut préciser aussi à ce titre que la SMIT a été chargée explicitement au niveau de ces contrats programmes régionaux des actions relatives à l'identification du foncier, au développement de préconcept, au placement des projets via le démarchage des investisseurs ainsi qu'à la sélection des aménageurs développeurs et la contractualisation des engagements en matière de valorisation des lots touristiques. Le pilotage et le suivi des CPR ont été attribués aux Agences de Développement Touristique (ADT). Toutefois, dans l'attente de la création de celles-ci, lesdites attributions ont été conférées à un comité local présidé par le Wali de la région en question. Cependant, la convention pour l'opérationnalisation du produit nature de la Vision 2020, dite QARIATI, n'a été signée qu'en 2014 pour des engagements financiers totaux s'élevant à 2,34 milliards de dirhams de différents ministères et prévoit par ailleurs une rémunération forfaitaire annuelle de 20 millions de dirhams pour la SMIT au titre de son pilotage de la mise en oeuvre dudit produit. En conclusion, la SMIT s'est lancée dans une série d'études enchainant définition de produit touristique et proposition d'aménagement jusqu'au milieu de l'année 2014, sans toutefois pouvoir amorcer une vraie dynamique de mise en oeuvre de produit touristique proprement dit tel que défini dans les CPR.