L'année qui s'achève aura été riche pour la Côte d'Ivoire sur le plan du renforcement des acquis démocratiques ainsi que du repositionnement du pays sur le plan international, notamment en termes de resserrement des liens de coopération bilatérale et multilatérale, prioritairement avec le Maroc. Ainsi, l'un des événements majeurs ayant marqué la vie politique ivoirienne a été le passage triomphal du pays vers la 3ème République après l'adoption, à une majorité écrasante, d'une nouvelle Constitution, au terme de la consultation populaire du 30 octobre dernier, avec en perspective une série de nouveautés, dont la création d'un poste de vice-président, et la mise en place d'un Sénat, aux côtés d'autres mesures destinées à consolider l'édifice démocratique et assurer durablement la paix et la stabilité dans le pays. Autre fait marquant, la tenue le 18 décembre courant des élections législatives. Un scrutin jugé crucial pour les formations politiques appelées à consolider leur position. Sur le registre diplomatique, la Côte d'Ivoire a su consolider son positionnement sur l'échiquier international grâce à sa participation à de nombreux rendez-vous mondiaux de grande envergure et aux multiples déplacements à l'étranger du président Alassane Ouattara, entre autres, en France, au Canada et aux USA (15 septembre dernier), dans plusieurs pays de la sous-région ouest africaine, et en novembre dernier au Maroc dans le cadre de la COP22 à Marrakech. Le déplacement dans le Royaume a offert l'occasion de resserrer la coopération bilatérale, d'autant que le Maroc et la Côte d'Ivoire partagent une même vision concernant plusieurs sujets stratégiques liés notamment à l'appui constant et inébranlable de la Côte d'Ivoire à la Marocanité du Sahara et aussi au retour du Maroc au sein de l'Union Africaine (UA), ou encore la lutte contre le terrorisme. A ce sujet, le président Ouattara avait notamment souligné, le 18 juillet depuis Kigali au Rwanda, ‘'La place du Maroc est au sein de l'Union Africaine'', relevant l'apport considérable du Royaume en faveur de la ‘'sécurité et de la prospérité'' dans le continent. Cette position a été réitérée, le 5 décembre courant, par le ministre ivoirien des Affaires étrangères par intérim, Amon Tanoh Marcel qui a réaffirmé le soutien de son pays au retour du Maroc au sein de la famille institutionnelle africaine. Sur le plan sécuritaire, si la mission du contingent marocain sous la houlette de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a pris fin, en juin dernier dans le cadre du départ annoncé de la mission onusienne en juin 2017, la coopération entre les deux pays demeure excellente et à la hauteur des ambitions du Maroc et de la Côte d'Ivoire de promouvoir la paix et la sécurité. Il convient de rappeler, à ce propos, qu'au lendemain de l'attentat terroriste abject ayant frappé la cité balnéaire du Grand- Bassam, le Maroc a été le premier pays à avoir dépêché, sur Hautes instructions Royales, une équipe du Bureau Central des Investigations Judiciaires (BCIJ) pour accompagner et soutenir les autorités ivoiriennes dans le travail d'enquête qu'elles menaient sur ces actes terroristes, laquelle mission était conduite par le ministre de l'intérieur, Mohamed Hassad, accompagné du directeur général de la Direction de la Surveillance du Territoire (DGST) et de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), Abdellatif Hammouchi. Toujours dans cette dynamique diplomatique, le renforcement de la coopération avec le Maroc dans divers domaines, figurent au premier rang des priorités des autorités ivoiriennes et ce, conformément à la volonté commune de SM le Roi Mohammed VI et du président Alassane Ouattara, d'asseoir un modèle de coopération sud-sud exemplaire et mutuellement avantageux pour les deux pays amis et frères de longue date. Le Maroc, premier pays investisseur africain en Côte d'Ivoire C'est dans ce cadre que le Maroc a participé à plusieurs rencontres et manifestations organisées dans la métropole économique ivoirienne, dont notamment la 2ème Foire Internationale d'Abidjan (FIA,24 mars-5 avril), et dont l'invité d'honneur a été le Maroc, et ce, en présence d'environ 36 entreprises marocaines leaders opérant dans les secteurs du BTP et matériaux de construction, les NTIC, le secteur pharmaceutique, la chimie et para-chimie, le textile et l'agroalimentaire. Le ministre délégué chargé du commerce extérieur, Mohamed Abbou s'était félicité, à cette occasion, de la place du Maroc, classé en 2015 premier pays investisseur africain en Côte d'Ivoire, avec un investissement global d'environ 147 milliards de FCFA, soit environ 22,4 millions d'euros. Les données fournies par Maroc Export révèlent, pour leur part, que les échanges commerciaux du Maroc avec la Côte d'Ivoire se sont multipliés par trois ces cinq dernières années, passant de 39,6 milliards de FCFA (60,4 millions d'euros) en 2010 à 121,92 milliards de FCFA (184,5 millions d'euros) en 2015. La multiplication par Maroc Export des différentes missions organisées à Abidjan durant l'année 2016 a eu pour effet le renforcement du positionnement du Royaume en tant que premier investisseur africain dans la zone de la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale et de l'Union économique et monétaire ouest-africaine et deuxième investisseur africain au niveau de tout le continent. Sur le plan industriel, l'année 2016 a connu l'arrivée en Côte d'Ivoire de plusieurs entreprises marocaines notamment, dans le domaine pharmaceutique, avec l'installation prochaine des Groupe ‘'Cooper'' et ‘'Pharma 5'', ou encore la mise en place prochaine d'une unité industrielle de textile, fleuron d'un partenariat entre le groupe marocain SEFITA et son homologue ivoirien, SEIFA. L'année qui tire à sa fin a aussi été riche en termes de promotion du partenariat entre la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Maroc, notamment avec la première visite officielle dans le Royaume du président de cette institution, Akinuwumi Adesina (19 au 23 juillet), suivie d'une seconde visite lors de la COP22. La capitale Abidjan a, en effet, abrité le 15 juillet dernier la cérémonie de signature d'un accord de prêt de 157 millions de dollars US de la BAD destiné à appuyer le secteur financier marocain. Sur le plan environnemental, l'exemple éloquent de la coopération maroco-ivoirienne demeure le projet de Sauvegarde et de valorisation de la Baie de Cocody, piloté par la société d'Etat, Marchica Med, un éco-projet intégré et novateur. Pour assurer l'aboutissement de ce projet, une table ronde des bailleurs de fonds a eu lieu, le 19 juillet à Abidjan, sous l'impulsion du Maroc, en vue de mobiliser des fonds nécessaires au financement du projet dans son intégralité. L'intérêt tout particulier accordé à ce projet s'est traduit, en marge de la COP22 tenue à Marrakech, par l'audience accordée par le président ivoirien, au président du directoire de Marchica Med, Said Zarrou, une occasion pour mettre en avant l'état d'avancement des travaux de ce projet qui devra s'achever en 2020 et dont le montage financier est déjà ‘'bouclé''. Autant d'acquis et de projets en commun qui montrent que le Maroc et la Côte d'Ivoire ont su développer un modèle de coopération sud-sud réussi, qui augure déjà d'un avenir prometteur et peut être généralisé dans la sous région comme à l'échelle de tout le continent africain.