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«L'enfant violenté» d'Ahmed Lamihi : Le roman mythique socialisé
Publié dans L'opinion le 14 - 12 - 2016

Dès son premier roman, « L'Enfant violenté », Ed. Afrique Orient, 2016, Ahmed Lamihi, docteur ès Sciences de l'éducation, enseignant à l'ENS de Tétouan, frappe par l'originalité de sa fiction s'apparentant vivement au roman mythique socialisé, nous faisant remonter à la mythologie grecque et son archétype de l'enfant naturel balloté par l'hostilité des hommes et le hasard des événements jusqu'à sa mort, elle-même accidentelle. Un coup d‘œil sur le destin de son héros enfant Hamdan fils de Fatna, mère abandonnée, avec son Kaddour son frère et Malika ses deux aînés, par un mari subalterne, sans cesse absent, ramène à l'esprit l'image d'Héraclès et de son tragique destin. «En tant que fils naturel de Zeus, lit-on dans « Mythologie grecque » : « Héraclès s'attira aussitôt la haine et la rancune d'Héra, qui essaya de le supprimer dès le berceau [...]. Plus tard, marié à Mégarée, fille de Créon, roi de Thèbes, il eut d'elle trois fils qu'il tua de ses propres mains dans un moment de folie introduit par Héra. [...] Après ses douze travaux [d'expiation], le héros [...] finit par épouser Déjanire qui causa sa mort malgré elle. » - www.mythologie. grecque.over-blog.fr
Dès les premières pages, le narrateur suggère de manière opportune : « Il est vrai qu'«une mère, on n'en a qu'une », comme l'a écrit un jour, un grand homme, un grand philosophe étranger ! Mais la science avance, et tout le monde sait depuis cette grande découverte, qu'un père, on ne peut en avoir qu'un seul aussi, même si la plus légère des mères multiplie, dans la même soirée, les partenaires à l'infini... Qu'importe ce que je dis ; l'important c'est que Hamdan n'avait plus de père depuis de longues années. » (p.6) Gérard Gengembre définit ce genre romanesque : «Roman mythique [...] : il s›agit d›un système de représentation dans lequel toute une série de convergences d›éléments, qui peuvent être empruntés à une simple vie quotidienne, vont être transformés, métamorphosés, transmutés en éléments symboliques qui vont prendre sens et qui vont permettre une lisibilité du réel comme ensemble de fonctions et d›événements qui peuvent être rapportés à de grandes vérités.» - «Roman et écriture du social », www.bmlisieux.com , p.1.
Le roman de Lamihi semble pleinement installé dans ce cadre de l'enfance malheureuse, mythe qui remonte à la nuit des temps. Agrémenté d'un quotidien semi-campagnard semi-urbain, gorgé de violence et de solitude avec un chien trouvé au hasard, le récit mythique cristallise les maux de l'enfant héros en évoquant ses craintes les plus intimes : « Hamdan souffrait de trois choses, qu'il considérait terreurs étant graves pour lui : « la mort de son père au moment où il avait le plus besoin de lui, comme tout enfant de son âge ; la catastrophe dont seul lui et sa mère en connaissent le secret ; l'attitude, l'agressivité, le mauvais traitement de son frère Kaddour non seulement à son égard ; mais aussi vis-à-vis de sa propre mère et de sa propre sœur... » (p.115) Naissance et enfance précaires, entre quasiment sporadique entre la campagne et la ville de Safi, vie et jeunesse tumultueuses, précocement interrompues par une mort tragiquement accidentelle, Hamdan, notre Héraclès socialisé, est fauché, le jour même de son mariage, par la voiture paternelle d'un jeune nanti chauffard, écervelé, encore mineur, sans permis de conduire, et ainsi la boucle est presque bouclée de cet admirable, saisissant et très instructif roman mythique socialisé (v. en un carrefour commémoratif, symbole de la mort brutale de J. F. Kennedy), en ces termes :
« Le chauffard avait deux copains, l'un devant, l'autre derrière. [...]
- Ralentis, Farid, tu vas finir par nous tuer... [...]
- Non, Farid, ne l'écoute pas ; plus fort la musique, à fond la caisse...
N'écoutant que sa cervelle, le chauffard continue sur sa lancée. Et c'est le choc. Un accident terrible. La mort instantanée.
C'était au rond-point, au très dangereux rond point du boulevard Kennedy.
Adieu petit Hamdan, adieu hbibou.» (p.141).
Toutefois, une projection symbolique optimiste se profile à l'horizon, en « Epilogue » de ce drame, car Malika baptise son nouveau-né Hamdan, du nom de son défunt frère un an après l'accident fatal qui l'a emporté :
«Un an après la mort de Hamdan, Malika donne naissance à un beau bébé. Elle l'appellera Hamdan, pour ne jamais oublier son petit frère, pour ne l'oublier jamais, jamais, jamais. » (p.142).
En un mot, ce petit roman, «L'Enfant violenté », de Lamihi, issu d'une main de maître, augure d'un futur prometteur du roman mythique socialisé, celui de l'enfant au Maroc et dans le monde actuel, tel que le souligne éminemment Mélina Plante : «L›enfant, dit-on, n›a jamais été autant choyé qu›à partir du XXe siècle. Dans les sociétés occidentales, il est devenu le lieu de toutes les attentions et de tous les espoirs. » - «De l'aurore à aurore : La présentation de l'enfant dans le cinéma québécois de fiction pour adultes 1951-2005», www.archipel.uqam.ca, p.1.


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