Le public montréalais a été gratifié, dimanche soir au Théâtre Outremont, d'un concert grandiose placé sous le signe du brassage des musiques andalouse, orientale et brésilienne, et animé par la star marocaine Leila Gouchi, le jeune artiste marocain Mike Chriqui et la chanteuse brésilienne Bïa Krieger, qui ont fait forte impression en livrant des prestations qui ont enflammé l'assistance. Ce concert envoûtant, qui a clos en apothéose l'édition 2016 du festival séfarad de Montréal, organisé par la Communauté sépharade unifiée du Québec, a subjugué un auditoire en transe, émerveillé par les chants des trois artistes qui n'ont pas fait dans la demi-mesure en invitant les festivaliers à un voyage musical transfrontalier, à travers des mélodies et des rythmes ouverts sur toutes les musiques du monde et puisés dans un patrimoine musical issu de cultures différentes. Ce spectacle de haute facture, fortement applaudi par le public composé notamment des membres des communautés marocaine et juive établies au Canada, a permis aux trois chanteurs de célébrer, à travers cette soirée mémorable, les nobles valeurs universelles de l'amour, du partage, du dialogue, de la tolérance et du vivre-ensemble. Se relayant sur la scène, Bïa, Mike Chriqui et Leila Gouchi ont réussi avec brio à travers ce concert, auquel ont assisté notamment la Consule générale du Royaume du Maroc à Montréal, Habiba Zemmouri, et la ministre québécoise de l'immigration, de la diversité et de l'inclusion, Cathleen Weil, à mettre en lumière les liens entre la profondeur de leurs racines et la richesse de tous les rythmes et musiques du monde et à tisser ainsi des ponts entre leurs cultures, en interprétant des titres qui ont captivé l'attention des spectateurs présents. La première partie du spectacle a été marquée par la belle prestation de la Brésilienne Bïa qui a notamment interprété des titres en langue espagnole comme "la gran pérdida de Alhama", qui rappelle la chute de la ville de Grenade en Espagne, "volveran las oscuras golondrinas" (les hirondelles noires seront de retour), ou "Cucurrucucú paloma", ainsi que d'autres morceaux en portugais comme "Foi A Flor", qui relate l'histoire d'une fleur qui, dans un village déserté, émerge dans l'asphalte, comme signe de l'espoir et de la résistance. Grâce à sa voix à la fois puissante et soyeuse, Bïa a réussi à créer de la beauté et de l'émotion, et à établir des passerelles entre les cultures qui ont façonné son identité multiculturelle. Chanteuse, auteure, instrumentaliste, danseuse et vedette de télévision, Bïa arrive à jouer sur scène avec une aisance et une joie de vivre, et à brasser toutes les cultures musicales du Brésil, d'Espagne, d'Amérique du Sud et de France puisqu'elle chante en plusieurs langues. Le public a, ensuite, savouré avec le talentueux Mike Chriqui une sélection de morceaux en hébreu, ainsi qu'une chanson en espagnol présentée en duo avec Bïa intitulée "Historia de un amor", outre une chanson française intitulée "les yeux de la mama". Talent révélé lors de l'émission "Studio 2M" en 2005, Mike Chriqui possède une présence vocale forte, en tant que ténor et baryton à la fois. Son répertoire comprend des airs d'opéras populaires, des chants liturgiques, des standards espagnols et sud-américains ainsi que des grands classiques. Polyglotte (parle français, italien, anglais, arabe, espagnol et hébreu), il a effectué des tournées dans plusieurs pays, notamment en Espagne, en France, en Italie, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Suisse. La même ferveur a été réservée à la star marocaine Leila Gouchi, l'une des lauréates de "Studio 2M", qui a conquis, par sa voix gracieuse, l'auditoire très réceptif en interprétant un florilège de chansons puisées dans le riche patrimoine musical andalous et oriental. Etablie à Montréal, la talentueuse Leila Gouchi, qui n'a pas fini de surprendre les fans par sa voix douce, a ainsi brillé de mille feux en interprétant de célèbres chansons telles que "Ya Qalbi Khalli El hal", "Lamouni li Gharou meni", "Tefla andaloussia", "Ya Bint Bladi" du grand maître feu Abdessadek Chakara et "Omri ma nensak ya mama" de feu Samy El Maghribi, outre "la Bohème" chantée en duo avec Mike Chriqui. A la fin de cette soirée inoubliable, les trois artistes se sont livrées à l'interprétation, dans les trois langues, de la chanson "Halleluja" du grand chanteur Leonard Cohen, décédé récemment. Venu nombreux, le public montréalais n'est pas près d'oublier ce concert baptisé "plusieurs voix, une seule voie", où il a goûté à la douceur de mélodies issues de différentes cultures, grâce au talent de trois artistes représentant divers horizons, qui ont célébré la richesse du patrimoine musical universel aux diverses partitions qui ne connaissent pas de frontières.