Les xhiffres présentés dans le rapport ANIMA montrent une très faible intégration régionale sud-sud en matière d'investissements directs étrangers, et une dynamique plutôt à la baisse. ANIMA a interrogé à plusieurs reprises des chefs d'entreprise méditerranéens pour réfléchir aux moyens à la portée du secteur privé pour renforcer cette intégration. Les propositions reprises ici émanent de ces échanges. Poursuivre la montée en gamme de l'industrie méditerranéenne L'enjeu est de doter les pays MED d'une offre exportable à valeur ajoutée, dont l'insuffisance aujourd'hui peut expliquer en partie la faible intégration sous-régionale. Cela implique une meilleure capacité à intégrer les technologies développées ailleurs et un processus de mise à niveau et d'aide à l'investissement. Des programmes allant dans ce sens pourraient comporter : - La mise à niveau individuelle des entreprises, comme actuellement menée par les programmes d'appui européens, de l'ONUDI ou la BERD notamment ; - Une plus grande exigence sur les offsets des partenariats et de sous-traitance et projets d'investissement des industries technologiques basées à l'étranger pour capitaliser du transfert de savoir-faire ; - La montée en performance des pôles technologiques et clusters méditerranéens, qui implique la mise en place de projets collaboratifs d'innovation entre grandes entreprises, PME, laboratoires de recherche au sein des pôles, et leur connexion à l'international. Intégrer l'industrie méditerranéenne aux chaînes de valeur EMEA (Europe - Moyen-Orient - Afrique) Les chefs d'entreprise méditerranéens confessent un manque de connaissance de leurs marchés voisins. Il serait utile de mener un travail d'identification des complémentarités industrielles entre les pays méditerranéens. Ce travail consisterait en l'inventaire des compétences industrielles dans les pays pour identifier leurs « métiers » et les débouchés de leur offre industrielle. Il permettrait d'identifier le potentiel d'intégration sud-sud, mais aussi celui de l'industrie méditerranéenne dans les chaînes de valeur EMEA, qui constituent des marchés extérieurs stratégiques pour une offre méditerranéenne. Multiplier les rencontres entre entreprises, pôles d'innovation, centres de valorisation, investisseurs Cette intégration ne peut pas faire l'économie d'un processus volontariste de promotion des opportunités et de mise en relation directe entre entrepreneurs, et d'accompagnement au développement de partenariats sur les filières de complémentarité. Il est notamment proposé : - La création d'une bourse méditerranéenne de la sous-traitance sur les chaînes de valeur identifiées, qui pourrait prendre la forme d'une. plateforme en ligne et associer les entreprises de la zone EMEA, sur la base de la plateforme déjà développée par ANIMA : - La multiplication des rencontres partenariales associant entreprises, innovateurs et investisseurs méditerranéens, mais aussi européens, africains et du Golfe, à l'image des nombreuses opérations des projets EUROMED Invest, MedVentures et MedValley mis en œuvre par ANIMA et ses partenaires. Ces rencontres pourraient également être l'occasion pour le secteur privé d'une réflexion commune pour le développement de plaidoyers destinés aux gouvernements concernés, en faveur de l'intégration économique dans la région.