La primaire de la droite et du centre en vue des élections présidentielles qui auront lieu en France en 2017, dans cinq mois plus précisément, et dont le premier tour a eu lieu dimanche, est-elle un grand moment de démocratie ou juste un intermède qui permet à un parti ayant pignon sur rue de choisir le futur président de la république ? C'était franchement amusant de voir Nicolas Sarkozy affronter six de ses anciens ministres lors de cette primaire de la droite (Alain Juppé, François Fillon, Bruno Lemaire, Jean François Cope, Nathalie KM, Poisson) . Même s'il est bien vrai qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d'opinions mais il y a un minimum de cohérence politique et d'honnêteté intellectuelle car ceux qui affichent leurs divergences aujourd'hui avec l'ancien président, étaient tous d'accord avec sa politique lorsqu'ils étaient au gouvernement. Chacun des sept candidats a une certaine idée de la France et des projets pour la République, mais tous parlaient lors des débats de cette primaire comme si celui qui remporterait cette primaire de la droite serait sans aucun doute élu président de la république. Comme si Marine Le Pen n'avait aucune chance de s'imposer au second tour en mai prochain. Comme si la gauche n'avait aucune chance de tirer son épingle du jeu. A la limite, on comprend bien que François Hollande ne soit pas sûr de pouvoir se représenter car il n'est pas certain qu'une éventuelle primaire de la gauche tourne à son avantage. Les divisions actuelles de la gauche française et surtout le passif du Parti Socialiste avec François Hollande à la tête de la République, pour ne pas parler de déficit en matière de popularité, vont faire en sorte que le PS devra absolument et rapidement faire son aggiornamento. On le sait bien, en France, pour les présidentielles, les citoyens votent avant tout pour sanctionner le président sortant, alors si François Hollande n'est même pas de la fête, il se peut que les cartes ou les pistes soient brouillées dans un système qui a l'habitude de barrer la route aux énergies populaires. Après le triomphe de Trump il y a deux semaines aux États-Unis, il est fort à craindre que la valse du populisme ne fasse des vagues et ne vienne surfer sur les débats de cette présidentielle et sur le choix des Français. En attendant, François Fillon, ancien Premier ministre durant cinq ans avec Sarkozy, a pris une véritable option et est en train de tracer son sillon en vue du billet pour la présidentielle. Qui sait ? Cette fois, ce sera peut-être au tour de Nicolas Sarkozy d'être le Premier ministre de Fillon. On a déjà vu en Russie Vladimir Poutine revenir comme Premier ministre après deux mandats de président, est-ce alors le tour de Sarkozy! ?