En ce qui concerne la lutte contre la pauvreté au niveau régional, c'est l'Afrique du Nord qui a enregistré la plus forte réduction de l'incidence de la pauvreté, suivie de l'Afrique australe, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Est17. Pour ce qui est de l'écart de pauvreté, les régions se classent ainsi: Afrique australe, Afrique de l'Ouest, Afrique du Nord, Afrique centrale et Afrique de l'Est. Enfin, pour la sévérité de la pauvreté, le classement est le suivant: Afrique australe, Afrique de l'Ouest, Afrique centrale, Afrique de l'Est et Afrique du Nord. Il apparaît donc que les progrès réalisés au niveau régional dépendent de l'indice FGT utilisé, même si l'Afrique australe et l'Afrique de l'Ouest semblent globalement obtenir de meilleurs résultats que les autres régions. Au niveau des pays, les progrès réalisés sont beaucoup plus significatifs. Nous présentons donc, aux figures 2.3a et 2.3b, l'évolution annualisée des trois indices de pauvreté (incidence, intensité et sévérité) par pays depuis la fin des années 199018. D'après ces chiffres, plus de 70 % des pays africains ont connu une réduction de la pauvreté sur la période considérée et, à de très rares exceptions près, les trois indices FGT ont évolué dans le même sens19. En moyenne, l'incidence, l'intensité et la sévérité de la pauvreté ont reculé respectivement de 3 %, 4 % et au moins 4 % par an. Le recul est donc plus rapide pour les deux derniers indices que pour le premier, ce qui semble indiquer que sur les données agrégées, l'analyse de l'incidence n'aboutirait pas à une surestimation des progrès enregistrés pour les deux autres indices20. Néanmoins, dans les pays où l'incidence de la pauvreté a augmenté (Bénin, République centrafricaine, Côte d'Ivoire, Kenya, Lesotho, Madagascar, Mauritanie, São Tomé et Príncipe et Zambie), les deux autres indices ont généralement augmenté plus vite encore. De manière générale, la réduction de la pauvreté sur la période considérée a été plutôt homogène, quel que soit l'indice considéré. Les pays d'Afrique qui ont enregistré les progrès les plus importants sur les trois indices sont le Botswana, le Cap Vert, la République du Congo, la Gambie et l'Afrique du Sud. A contrario, la Côte d'Ivoire, le Kenya, Madagascar, São Tomé et Príncipe et la Zambie sont ceux qui ont le moins progressé sur les trois axes (figures 2.3a, 2.3b et 2.3c)21. Outre un repli de la pauvreté monétaire, le renforcement de la croissance et l'augmentation des revenus qui l'accompagnent vont de pair avec des avancées sociales, une amélioration du bien-être, et des progrès en termes de développement humain qui s'illustrent notamment par une augmentation du taux d'alphabétisation des jeunes ou un recul de la mortalité infanto-juvénile (figures 2.4a et 2.4b). Le bien-être social passe également par un meilleur accès à l'électricité et, pour les économies africaines les plus avancées, par une réduction des émissions de CO2 par rapport aux revenus (figures 2.4c et 2.4d). Toutefois, l'impact positif de la croissance sur les indicateurs sociaux n' est pas automatique, comme en témoigne la stagnation du taux d'achèvement de l'enseignement primaire dans les pays d'Afrique riches en ressources naturelles