Depuis de longues années, les Marocains se sont habitués à user des sacs en plastiques, qui sont devenus indispensables dans leur vie quotidienne, pour diverses utilisations. Cependant, les matières que contiennent ces sacs en plastiques se sont avérées nuisibles pour la santé de l'Homme et la salubrité de l'environnement. A ce propos, une nouvelle loi est entrée en vigueur le 1er juillet 2016, portant interdiction de la production et de la vente de ses sacs, considérés comme produits toxiques et nocifs, tant pour les Hommes que pour les animaux et les plantes. Dans ce cadre, et en parallèle avec les préparatifs de la COP 22, la Coalition marocaine pour la justice climatique (CMJC), lance l'opération "Zéro Mika", (zéro sac en plastique), soutenue par le pôle communication du comité de pilotage de la COP 22, qui se tiendra en novembre prochain à Marrakech. Cette opération a pour objectif de sensibiliser la population, les acteurs économiques et la société civile des risques environnementaux engendrés par l'accumulation de sacs en plastiques dans la nature. La campagne de sensibilisation est marquée par le lancement d'une vaste opération de ramassage de ces sacs sur tout le territoire national durant la période comprise entre le 24 et le 26 juin passée. Des campagnes publicitaires ont également été diffusées sur les chaînes marocaines durant tout le mois du Ramadan, afin de mobiliser un engagement des citoyens pour rendre le mouvement plus efficaces. A cet effet, la coalition a mis au point un dispositif de production d'outils présentant un large éventail d'alternatives viables, pratiques et concrets pour remplacer le sachet plastique. « Les marocains utilisent des grandes quantités de sachets en plastique, faisant partie intégrante de leur quotidien », a indiqué M. Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, lors d'une conférence de presse organisée la semaine précédente, précisant que le Maroc est considéré comme le deuxième grand pays à consommer les sacs en plastique ( environ 26 milliards par an ), après les Etats unis d'Amérique. M. Elalamy a également ajouté que son ministère a créé une caisse à fond monétaire de 200 millions de dirhams pour couvrir les besoins des commerçants concernés par cette loi. Cette caisse va financer les opérations de recyclage des sacs en plastique en sacs en papiers fabriqués spécialement pour les produits alimentaires. Elle est dirigée plus particulièrement vers les entreprises dont la production des sacs interdits par la loi représente 30% de son chiffre d'affaires. Le ministre a aussi précisé que les opérations de ramassage des sacs en plastiques, démarrée le 5 juin et qui s'allongera jusqu'en octobre prochain, a permis de ramasser environ 377 tonnes de sacs au niveau des pistes routières (6003 km) et des points noirs (9807 hectares), brulées intensivement dans des fours d'usines avec l'aide de l'association professionnelle de l'industrie du ciment au Maroc. L'éradication des sachets en plastique est considérée comme l'un des plus grands défis jamais rencontrés au Maroc, il devient donc urgent d'agir pour mettre fin à la prolifération de ce fléau qui menace la santé des petits et des grands. L'opération est renforcée par l'initiative « ahssan ma kayen », mise en place par le ministère de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique. Ainsi, la loi n°77-15 interdisant la fabrication, l'importation, l'exportation, la commercialisation et l'utilisation des sacs en plastique, adoptée en novembre dernier par les deux chambres, est entrée en vigueur aujourd'hui, 1er juillet 2016. Toutefois, certains types de sacs en plastiques comme les sacs de récolte d'ordures ou ceux à usage agricole et industriel continueront de circuler.