Les ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) et la Jordanie ont réaffirmé, mercredi à Ryad, leur soutien à la proposition d'autonomie "sérieuse et crédible présentée par le Royaume du Maroc comme base pour une solution négociée pour mettre fin au conflit régional sur le Sahara marocain". Les pays du CCG et la Jordanie ont réitéré leur appui à la proposition marocaine dans un communiqué publié à l'issue des travaux de la réunion conjointe du conseil ministériel du CCG avec le vice-Premier ministre et ministre jordanien des Affaires étrangères et l'inspecteur général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. Par ailleurs, les ministres ont exprimé leur rejet catégorique de l'ingérence de l'Iran dans les affaires intérieures des pays membres du CCG et de la région, réitérant leur soutien à la souveraineté des Emirats arabes unis sur ses trois îles (petite et grande Tomb et Abou Moussa), en tant que partie intégrante de l'Etat des Emirats arabes unis. Ils ont, dans ce sens, appelé l'Iran à répondre aux efforts des Emirats arabes unis visant à trouver une solution à cette question à travers des pourparlers directs ou le recours à la Cour internationale de Justice (CIJ). Les ministres ont, par ailleurs, condamné fermement, les attaques perpétrées contre l'ambassade de l'Arabie saoudite à Téhéran et le consulat saoudien dans la ville iranienne de Machhad, endossant l'entière responsabilité à l'Iran concernant ces actes terroristes, conformément aux conventions de Vienne de 1961 et 1963 et au droit international sur l'application du régime de l'immunité diplomatique. Ils ont, dans ce cadre, appelé l'Iran à respecter les principes et les bases fondamentales du bon voisinage ainsi que la souveraineté des pays, tout en exprimant leur rejet des déclarations de certains responsables iraniens à l'égard des pays du CCG et l'ingérence dans leurs affaires intérieures. Le conseil des ministres du CCG a en outre souligné la nécessité du respect de l'accord conclu entre l'Iran et les pays du groupe "5+1", en juillet dernier, sur le programme nucléaire iranien. Dans leur communiqué, les ministres ont, par ailleurs, souligné l'importance de trouver une issue politique à la crise yéménite sur la base de l'initiative des pays du Golfe et des recommandations de la Conférence du dialogue national global et de la Conférence de Ryad, outre la mise en oeuvre inconditionnelle de la résolution 2216 du conseil de sécurité de l'ONU. Pour ce qui est de la situation en Irak, les ministres ont fait part de leur soutien à la souveraineté de ce pays arabe, appelant les différentes parties à se défaire des rivalités sectaires et communautaires, à privilégier l'intérêt suprême de l'Irak et à conjuguer les efforts en vue de mettre en place une armée irakienne unie. Ils ont également appelé au renforcement des contacts et de la coopération de l'Irak avec ses pays frères au sein du CCG et avec son entourage arabe et régional. Le Conseil ministériel du Golfe souligne l'importance du partenariat stratégique avec le Maroc et la Jordanie Le Conseil ministériel du Golf a souligné, mercredi à Ryad, l'importance du partenariat stratégique entre les pays du Conseil de la Coopération du Golfe (CCG), le Maroc et la Jordanie. Cette conviction a été formulée dans le communiqué final sanctionnant les travaux de la réunion mixte du Conseil ministériel du Golfe avec le vice-premier ministre jordanien et ministre des Affaires étrangères, et l'inspecteur général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération du Maroc. Le communiqué, publié à l'issue de la réunion, a mis en avant les orientations des Chefs d'Etat des pays du CCG, de la Jordanie et du Maroc, et la nécessité d'aller de l'avant dans l'établissement d'un partenariat stratégique distingué qui répond aux aspirations des peuples de ces pays à davantage de progrès et de prospérité et qui soit en phase avec les mutations et les défis que connait le monde entier, et la région en particulier. Il a aussi mis l'accent sur l'impératif de la solidarité et de la complémentarité entre les pays arabes, de leur engagement en faveur des valeurs de sécurité et de la paix internationales, de leur contribution à la préservation de la stabilité des pays, leur souveraineté et l'unité de leur territoire, tout en oeuvrant à les mettre à l'abri des conflits politiques et sectaires, à consacrer les bases de la coopération commune établie dans les différents domaines, et à les permettre d'explorer de nouveaux horizons en vue d'impulser les relations de coopération bilatérale et les hisser à un niveau supérieur. La réunion ministérielle a également loué les résultats des échanges de visites et de contacts permanents entre les chefs d'Etat du CCG avec le Maroc et la Jordanie, notant que cette coordination a reflété l'intérêt qu'accordent les dirigeants au développement des relations distinguées les liant et leur souci de jeter les bases d'un cadre idéal d'une coopération stratégique visant à consolider le processus de développement et d'investissement et à servir les intérêts et les objectifs communs. Le Conseil a fait part également de sa satisfaction du progrès constant dans le domaine de l'action commune pour réaliser les objectifs de ce partenariat stratégique conformément aux plans d'action adopté lors des réunions ministérielles conjointes précédentes qui ont défini les dimensions de ce partenariat, ses objectifs, et les mécanismes et programmes requis pour leur mise en oeuvre durant la période 2013-2018. Les ministres ont par ailleurs approuvé les recommandations de la commission conjointe entre le CCG, le Maroc et la Jordanie, ainsi que les recommandations des groupes de travail conjoints entre les trois parties dans le cadre des plans d'action communs pour la période 2013-2018 adoptés lors de leur 2è réunion conjointe en novembre 2012. Ils ont de même salué les réalisations et les résultats obtenus par les deux commissions conjointes et les groupes de travail spécialisés lors de leur réunion au siège du secrétariat général et dans les villes d'Amman et Rabat, dans les secteurs de la coopération économique, de la jeunesse, du transport, des télécommunications, de la santé, de la culture, de l'électricité, des eaux, de l'assainissement, de l'enseignement, de la recherche scientifique, du tourisme, du patrimoine, et du développement social. Les ministres se sont dits par ailleurs satisfaits de la mise en oeuvre des engagements pris par le CCG pour le financement de projets de développement dans divers secteurs, aussi bien au Maroc qu'en Jordanie. Le Maroc a été représenté à cette réunion par Ali Lazrak, inspecteur général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. Hommage au rôle de SM le Roi dans la protection de la Mosquée Al Aqsa et d'Al Qods Acharif La réunion ministérielle du Conseil de coopération des pays du Golfe (CCG), du Maroc et de la Jordanie s'est félicitée du rôle du Comité d'Al Qods, sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI, et de son bras opérationnel l'agence Bayt Mal Al Qods, dans la protection de la Mosquée Al Aqsa et de l'Al Qods Acharif. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette réunion, tenue mercredi à Ryad, les participants ont souligné leur détermination à apporter le soutien nécessaire en vue de baliser la voie à un règlement définitif de la cause palestinienne dans le cadre d'une solution globale et durable, conduisant à la création d'un Etat palestinien indépendant et souverain. Le communiqué final condamne, à ce propos, l'occupation israélienne des terres arabes, les mesures israéliennes visant à altérer l'identité d'Al Qods Acharif et ses monuments, la poursuite de la colonisation, ainsi que les arrestations arbitraires et les punitions collectives à l'encontre du peuple palestinien dans les territoires occupés. Les participants ont également dénoncé les violations auxquelles se livrent les autorités d'occupation israélienne à l'endroit du peuple palestinien et l'escalade dangereux des attaques systématiques menées par Israël contre Al Mosquée Al Aqsa et Al Qods Acharif en vue de diviser "la Mosquée bénie", de judaïser Al Qods Acharif et de l'isoler de son environnement palestinien et arabe, outre les incursions récurrentes de responsables et de colons israéliens dans l'enceinte de la Mosquée Al Aqsa, en violation des droits de l'homme les plus élémentaires. Ils ont exhorté, à ce titre, la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger le peuple palestinien et les lieux saints et religieux, plaidant en faveur de l'intensification des efforts pour contraindre Israël à cesser ses pratiques qui violent les chartes de la légitimité internationale et les valeurs humaines. Ils ont relevé qu'un règlement global et durable de la question palestinienne réside dans une "solution sur la base des frontières de 1967, qui embrasse tous les aspects du statut final et conduisant à la paix et la sécurité régionales et globale", invitant le Conseil de sécurité à adopter des résolutions garantissant la protection internationale du peuple palestinien et à mettre en oeuvre les résolutions y afférentes. Les participants se son félicités, de même, de la 'Déclaration de Jakarta'', issue du Sommet extraordinaire de l'Organisation de Coopération Islamique (OCI) sur la Palestine et Al Qods Acharif, tenu les 6 et 7 mars 2016, exprimant leur appui à la tenue d'une conférence internationale pour la paix afin promouvoir les efforts visant à réaliser la solution à deux Etats sur la base des frontières de 1967, selon un calendrier clair et bien détaillé. Dans la même veine, ils ont appelé à une mobilisation arabe et islamique plus accrue en vue de soutenir la cause palestinienne et de favoriser la reprise des négociations de paix dans le but de mettre fin au conflit israélo-palestinien et d'aboutir à une solution pacifique conformément aux résolutions du Conseil de sécurité pertinentes et à l'initiative de paix arabe. Les participants ont estimé, dans ce sens, que les colonies israéliennes construites sur les terres arabes occupées sont illégitimes aux yeux du Droit international et constituent une entrave majeure sur la voie de la réalisation d'une paix durable et globale. Ils se sont réjouis, par ailleurs, des efforts entrepris par le Roi Abdallah II de la Jordanie, pour la défense d'Al Qods et de ses lieux saints dans le cadre de la tutelle historique des souverains hachémites sur les lieux saints islamiques et chrétiens de la ville sainte d'Al Qods. Hommage aux efforts constructifs déployés par le Maroc dans la conclusion de l'accord historique de Skhirat concernant la Libye Le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) s'est, d'autre part, félicité de l'accord conclu pour la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye, louant les efforts inlassables et constructifs déployés par le Maroc pour permettre aux parties Libyennes de signer l'accord historique de Skhirat. Dans un communiqué publié à l'issue de cette réunion conjointe, les pays du CCG, ainsi que le Maroc et la Jordanie expriment l'espoir de voir les parties libyennes parvenir à un accord définitif concernant la formation de ce gouvernement et que ce dernier soit adopté le plus tôt possible par le parlement libyen internationalement reconnu, dans l'intérêt de la stabilité du pays, sa sécurité et son unité nationale, appelant toutes les parties à faire valoir l'intérêt supérieur de la Libye et de son peuple frère. Ils ont réaffirmé, en ce sens, leur soutien au gouvernement libyen légitime, considérant que la sécurité de la Libye touche à la sécurité de tous les pays arabes, tout en exprimant leur gratitude à l'ancien Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour son rôle dans la gestion du dialogue politique libyen et le rôle joué à cet égard par la mission de l'ONU en Libye. Ils ont, par ailleurs, appelé à la mise en oeuvre rapide de la résolution 2174 (2014) du Conseil de sécurité sur la Libye, exprimant en même temps leur inquiétude à propos de l'escalade des attaques armées et de la violence en Libye par des groupes terroristes armés qui déstabilisent sa sécurité et sa stabilité et menacent l'unité et la sécurité des pays voisins. Les ministres ont également invité le gouvernement libyen et le parlement élu à adopter des politiques qui tiennent compte des intérêts de tous les Libyens et leurs aspirations à la paix, la réconciliation et à la prospérité économique, les incitant à l'unification de leurs efforts pour faire face aux violations et massacres commis par le groupe terroriste Daech.