Le constat fait il y a près de deux ans sur les résultats scolaires des enfants de résidents marocains à l'étranger est alarmant. Les acteurs associatifs d'une vingtaine d'ONGs qui œuvrent dans le soutien scolaire, venus assister à la restitution des résultats d'une étude menée sur la performance scolaire des enfants des MRE sont unanimes. L'éducation des enfants des MRE fait face à plusieurs problématiques, affirment des acteurs associatifs de France, d'Italie, de Pays Bas, d'Allemagne, de Belgique, d'Espagne, d'Algérie et de Côte d'Ivoire, qui font un travail de terrain avec les élèves et les parents. Du fait que, la plupart des élèves s'arrêtent au secondaire et que l'échec scolaire est plus flagrant dans les pays d'Europe. Plusieurs facteurs influents sur ces échecs, ils sont surtout d'ordre environnemental et familial. Ils sont également dus au faible encadrement associatif, faute de ressources humaines et financières, ainsi qu'aux mesures prises dans ce sens par les pays d'accueil. Les politiques éducatives adoptées par certains pays européens ont failli dans l'intégration des élèves MRE, en raison du manque de pertinence de certaines initiatives et des faibles moyens mobilisés à cet effet. L'atelier sur la performance scolaire des enfants des RME s'inscrit dans le cadre de l'approche participative du ministère. Echec et abandon scolaires planent sur nos enfants, les études de recherche ont mis en exergue également le faible accompagnement des familles qui ont tendance à orienter uniquement vers la voie de garage. Autrement dit vers des branches technologiques et professionnelles. Les politiques éducatives étant différentes d'un pays à l'autre, ce sont ces ONGs qui pourraient, en partenariat avec notre ministère et les institutions éducatives des pays d'accueil, faire du bon travail pour améliorer les performances des enfants et leur permettre d'arriver au niveau universitaire. Problème de langue en Hollande, accès précoce à l'éducation vers deux ans pour les hollandais et 6 ans et plus pour les marocains, orientation dès 10 ans en Allemagne alors que les marocains n'ont pas encore acquis la langue, manque de ressources humaines et financières, manque de suivi, manque d'encadrement des parents...ce sont là quelques conditions qui entravent la réussite scolaire des futures générations. L'éducation et la formation étant la clé de la réussite, comme stipulé par M.Anis Birou, ministre chargé des Marocains Résidant à l'Etranger et des affaires de la migration, c'est ce qui améliore les conditions de vie et qui permet d'avoir des citoyens constructifs. C'est une responsabilité des Etats et des familles. On compte 5 millions de marocains à travers le monde, si 20% sont représentés par des enfants, un million, c'est une puissance surtout qu'ils résident dans de grands pays. Le Maroc aspire à l'accès de ses enfants à plus de postes de décisions : économique, sociale, politique, recherche scientifique... c'est une fierté pour tous les marocains. Notre conscience nous interpelle, leur devenir nous interpelle, affirme le ministre. Il faudrait des commissions d'éveil au niveau des institutions scolaires pour les enfants marocains, un éveil à temps, avant que ces enfants ne perdent leur scolarité. Leur échec scolaire est une porte ouverte à la pauvreté et à l'extrémisme, ils sont à l'affut de toute autre influence. Ce n'est certes pas facile, faute d'un certain cumul de plusieurs années, mais avec le travail, l'acharnement, en un an, on pourrait avoir quelques petites prémices de changement qui nous projetteraient de l'avant. M. Birou a ajouté que le constat fait il y a presque deux ans, c'est que les résultats scolaires des enfants des MRE, ne sont pas au même niveau que les résultats des enfants des pays d'accueil. En Belgique et aux Pays Bas par exemple, les abandons scolaires sont 4 à 5 fois plus élevés que chez les belges et les hollandais. Ce qui est inquiétant. Si l'on veut préparer leur avenir et avoir une communauté qui influe sur les décisions économiques et la décision politique, la clé de la réussite, c'est l'école, c'est le savoir et la formation. Tous les moyens et les efforts sont ainsi concentrés vers ce seul objectif, à travers le partenariat avec la société civile marocaine des six pays d'accueil où il y a plus de marocains. Pour approfondir davantage la question, une étude sur la performance scolaire a été lancée et a ciblé les parents d'élèves, certains intervenants, nos consuls et nos ambassadeurs, ce qui a permis de mieux cerner cette problématique. Le ministère a ainsi établi une feuille de route pour appuyer et soutenir nos enfants dans ces écoles, les associations y jouent un rôle essentiel de vigiles et de sentinelles, car, il y a des enfants qui peuvent abandonner l'école, pour des raisons assez futiles. Si l'on s'en rend compte précocement, on peut corriger, sauver un enfant et lui permettre de réussir. Côté vigilance, il est impératif que les associations puissent être présentes dans ces écoles, il y a d'ailleurs une prédisposition au niveau de ces institutions pour permettre cette présence. En deuxième lieu, le partenariat triangulaire entre le Maroc, les autorités et les élus au niveau de ces pays d'accueil, et, la société civile marocaine qui est installée dans ces pays. Les causes de cette mauvaise performance, quoique difficiles à cerner, sont multiples, il pourrait s'agir de l'environnement, de la famille, de la langue. Le soutien scolaire touchera les matières qu'ils suivent à l'école, mathématique, biologie, sciences, physique ou autres. L'objectif est qu'ils réussissent à l'école. Cet axe de travail identifié est prioritaire pour le ministère des RME. Les communautés font face à beaucoup d'agressions, à travers les influences externes. La finalité est de soutenir la communauté et de lui permettre de s'affirmer. La réussite scolaire et professionnelle va obligatoirement rejaillir sur le lien avec leurs pays d'accueil. La rencontre a atteint plusieurs volets. Il a été question du rôle des associations dans l'accompagnement des élèves MRE, de l'identification des principaux impératifs à sécuriser en amont du lancement d'un plan d'actions d'accompagnement des élèves MRE ainsi que des propositions de projets (feedback, proposition de pistes d'amélioration) ont été soulevés. L'étude a pour objectif d'analyser le niveau d'étude des enfants des RME, d'après des études préétablies depuis longtemps, et faire état avec la réalité des enfants des RME. Elle a cerné les principales causes de succès ou d'échec (sociologiques, culturelles) et a fait certaines propositions. L'étude de recherche s'est étalée sur les pays qui englobent le plus de migrants marocains. Une expertise détaillée a été faite à travers des rencontres avec les élèves, les parents d'élèves, des socio-pédagogues, des enseignants, des acteurs institutionnels et les directeurs des institutions. Les analyses et les rapports de plusieurs études de recherche tels que PISA ont permis de faire ce constat. Les résultats et les propositions sont en faveur de la promotion de l'appui scolaire. Certes, certains pays essaient d'y remédier, par l'appui financier, les cours particuliers... mais en vain. En Belgique, il y a la caisse d'appui pour RME mais aussi la médiation sociale. En Espagne, il y a des programmes d'éducation sur internet. En France, il y a les zones d'éducation prioritaires, un programme qui a montré son échec lors de sa mise en application. En Italie, il y a une approche multiculturelle mais il y a une divergence sociologique de cette approche ; il y a participation des parents d'élèves pour l'apprentissage de la langue et des cours de soutien supplémentaires hors cursus. Trois axes influencent le cursus scolaire : l'intégration, l'orientation et le suivi. Si l'intégration est bonne en Espagne, en Italie et en Algérie, du fait, soit de l'expansion géographique des RME, (pas de condensation dans une ville), de la langue ou autre, dans les autres pays, on enregistre une faible intégration, l'éducation islamique y est de plus en plus en expansion. Pour ce qui est de l'Orientation, c'est toute une histoire, elle est précoce en Allemagne, à 10 ans. En Algérie, l'orientation a une même vision que pour le Maroc. En Italie, la sensibilisation des parents est nécessaire puisqu'ils dirigent la plupart des temps vers les branches techniques, manuelles et la formation professionnelle, ce qui tend à abaisser le niveau. Surtout que, les moyens financiers sont faibles pour pousser vers une orientation vers des cursus universitaires à surcoût.