Le Maroc semble bien avoir ce réflexe. La preuve, son classement à la 48ème place en termes de l'Indice de l'innovation 2016 élaboré par le groupe financier américain Bloomberg sur les économies les plus innovantes. Un classement qui prend en compte sept critères fondamentaux : l'intensité de la recherche et développement (R&D), la valeur ajoutée manufacturière, la productivité, la densité de haute technologie, l'efficacité du secteur tertiaire, la concentration de chercheurs et le nombre de dépôts de brevets d'invention. Avec un score de 48,85 sur 100, le Maroc est devancé par la Tunisie (46ème). Dans le détail, le Maroc est classé 33ème en matière de densité de haute technologie, 48ème en termes d'activité de brevetage, 49ème en matière de productivité, 47ème en matière de chercheurs, 46ème en matière d'efficacité du secteur tertiaire, 42ème en termes de recherche et développement et 41ème en termes de valeur ajoutée manufacturière. Le trio de tête de l'index 2016 de l'innovation est tenu par la Corée du Sud (1ère, avec un score de 91,31 sur 100), l'Allemagne (2ème, avec un score de 85,54) et la Suisse (85,21 sur 100). La Corée du Sud a décroché les meilleures notes dans le monde entier pour la valeur ajoutée ainsi que pour l'efficacité du secteur tertiaire. Une mesure qui comprend l'inscription dans l'enseignement supérieur et de la concentration de diplômés en sciences et ingénierie. Les deux dernières places reviennent à l'Argentine et le Kazakhstan (49ème et 50ème place). « Une apparition partout dans le top-50 devrait donner une économie de quoi se réjouir, car cela pourrait signifier un coup de pouce à la croissance à long terme », souligne le cabinet Bloomberg. La plus grande économie du monde, les Etats-Unis, se classe 8ème. Par ailleurs, le classement pour la deuxième plus grande économie du monde, la Chine, à la 21ème position est, selon les experts de Bloomberg, raisonnable compte tenu de son statut de pays en développement dont les technologies sont largement copiés plutôt que créés. La même chose pourrait être dite pour d'autres pays où l'avantage comparatif en matière de la main d'œuvre n'est encore relativement pas cher plutôt que celui des technologies de pointe, affirme la même source. Etant consciente que l'innovation est un enjeu clé pour la compétitivité des entreprises et de l'économie marocaine, le Maroc, faut-il le rappeler, a déjà lancé une démarche participative de réflexion, incluant en particulier les administrations, les entreprises, les universités, et les opérateurs financiers. Intitulée « Initiative Maroc Innovation », cette démarché est mise en place pour donner une nouvelle impulsion à l'innovation et rattraper le retard enregistré par le Maroc dans ce domaine par rapport aux pays développés, mais surtout par rapport à certains pays émergents et concurrents. Les grandes lignes de ce plan ont été présentées et validées lors du Premier Sommet marocain de l'Innovation organisé, le 5 juin 2009 à Skhirate, sous le Haut Patronage de SM le Roi. Cette nouvelle stratégie de l'innovation s'était fixée comme objectifs de produire 1000 brevets marocains et de créer 200 start-up innovantes à l'horizon 2014.