L'Arabie saoudite a accusé mardi la République islamique d'Irand'avoir causé "discorde, troubles et chaos" au Moyen-Orient, alors que la communauté internationale tente d'apaiser les tensions entre ces deux puissances régionales qui ont rompu leurs relations début janvier. "Depuis la Révolution iranienne, l'Iran a établi un record en propageant la discorde, les troubles et le chaos dans la région", a indiqué un responsable du ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle SPA. "Pendant cette même période, le royaume a maintenu une politique de retenue, même s'il souffrait -- comme les pays voisins -- des conséquences de la politique agressive continue de l'Iran", a-t-il poursuivi. Le responsable a déclaré que la politique de Téhéran était d'abord basée sur l'idée d'exporter la révolution iranienne. "L'Iran recrute des milices en Irak, au Liban et au Yémen", a-t-il dit, accusant Téhéran de soutenir le "terrorisme" et mener des assassinats. Grandes rivales régionales, l'Arabie saoudite et la République islamique d'Iran s'affrontent par conflits interposés en Syrie, en Irak et au Yémen. Leur animosité a dégénéré début janvier: Ryad a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran à la suite d'une attaque contre son ambassade par des Iraniens en colère après l'exécution en Arabie saoudite d'un dignitaire chiite saoudien très critique du régime. SPA a publié une fiche de 58 points, préparée par les Affaires étrangères, pour "illustrer la politique agressive de l'Iran" et pour réfuter "les mensonges persistants" de Téhéran, y compris une tribune du ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif publiée la semaine dernière par The New York Times. M. Zarif y accuse Ryad d'avoir tenté de stopper l'accord nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances, et bloqué toute tentative de dialogue au Moyen-Orient. "Aujourd'hui, certains à Ryad continuent non seulement d'empêcher une normalisation mais ils sont déterminés à entraîner la région tout entière dans l'affrontement", écrit M. Zarif, pour qui "la véritable menace internationale est le parrainage actif par l'Arabie saoudite de l'extrémisme violent". Il affirme encore que l'Arabie saoudite doit choisir entre le soutien aux "extrémistes" qui "encouragent la haine confessionnelle" et la collaboration avec ses voisins. Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a exprimé lundi sa "vive inquiétude" lors d'entretiens avec le roi d'Arabie Salmane ben Abdel Aziz sur la crise opposant l'Iran et le royaume saoudien. Il s'est rendu également mardi en Iran où il a rencontré le président iranien Hassan Rohani. Le président iranien Hassan Rohani a déclaré que son pays ne voulait pas de "tensions" dans le monde musulman, en recevant le Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, qui mène une médiation entre l'Iran et l'Arabie saoudite, a rapporté mardi l'agence officielle iranienne Irna. "Nous souhaitons développer nos relations et sommes contre toute tension, à condition qu'on respecte les droits des musulmans et les peuples de la région et que l'on respecte les règles diplomatiques et de politesse", a déclaré M. Rohani. M. Sharif était arrivé dans la journée à Téhéran après une étape en Arabie saoudite où il avait exprimé lundi sa "vive inquiétude", lors d'entretiens avec le roi d'Arabie Salmane ben Abdel Aziz, sur la grave crise opposant Téhéran à Ryad depuis l'exécution en Arabie saoudite d'un dignitaire religieux chiite saoudien très critique du régime. M. Sharif, qui mène une médiation pour apaiser les tensions entre les deux pays, a aussi "appelé a résoudre les différends par les moyens pacifiques et cela dans l'intérêt de la "oumma" (nation islamique)", selon un communiqué pakistanais. Le président iranien a pour sa part souligné que "la situation dans la région et dans le monde musulman nécessite la mise en place d'une +coalition+ pour le développement, pas pour la guerre", en allusion à la coalition militaire arabe sunnite qui intervient depuis mars dernier dans la guerre au Yémen. L'Arabie saoudite est à la tête de cette coalition qui combat les rebelles chiites Houthis, accusés de liens avec l'Iran. Grandes rivales régionales, l'Arabie saoudite et la République islamique d'Iran s'affrontent par conflits interposés en Syrie, en Irak et au Yémen. Leur animosité a dégénéré début janvier en affrontement ouvert: Ryad a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran à la suite d'une attaque contre son ambassade par des Iraniens en colère après l'exécution par l'Arabie saoudite d'un dignitaire chiite saoudien. Bahreïn, le Soudan, Djibouti et les Iles Comores ont suivi l'Arabie saoudite, rompant eux aussi leurs relations diplomatiques avec l'Iran, tandis que les Émirats arabes unis ont réduit leurs relations diplomatiques et le Koweït a rappelé son ambassadeur à Téhéran. Selon un compte-rendu de la présidence iranienne, M. Sharif a déclaré de son côté que "le Pakistan cherchait à renforcer la fraternité entre les pays musulmans et à réduire les tensions". Il a ajouté que "le terrorisme et l'extrémisme exploitent les différends qui existent entre les pays musulmans".