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Taux de chômage selon le HCP: Recul d'à peine 3,5 points en 14 ans !
Publié dans L'opinion le 23 - 12 - 2015

Le taux de chômage au Maroc est passé de 13,4 pc à 9,9 pc entre 2000 et 2014, soit de 21,4 pc à 14,8 pc en milieu urbain et de 5 pc à 4,2 pc en milieu rural, selon le Haut-commissariat au plan (HCP).
Ainsi, le volume global du chômage au Maroc est passé de 1,37 à 1,17 million chômeurs entre les deux périodes (200 mille chômeurs en moins), soit une baisse annuelle moyenne de 14 mille chômeurs, précise le HCP dans sa note sur le marché du travail au Maroc entre 2000 et 2014.
Cependant, le chômage reste encore élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans pour lesquels, en 2014, le taux de chômage a atteint 20,1 pc au niveau national et 38,1 pc en milieu urbain.
Il est également plus élevé parmi les diplômés, il a atteint 15,5 pc parmi les diplômés de niveau moyen et 20,9 pc parmi ceux ayant un diplôme de niveau supérieur, pour lesquels la baisse a été de plus de 8 points depuis 2000.
Selon le milieu de résidence, le volume du chômage en milieu urbain a été amoindri de 182 mille personnes et celui du milieu rural de 18 mille.
Par sexe, ce sont les actifs masculins qui ont bénéficié le plus de cette baisse avec, chaque année, 13 mille chômeurs en moins contre 1 mille pour les femmes.
Les bénéficiaires de cette réduction sont surtout les jeunes âgés de 15 à 29 ans avec, 15 mille chômeurs en moins annuellement, suivis de ceux âgés de 30 à 39 ans avec 3 mille chômeurs en moins.
En revanche, les adultes âgés de 40 à 59 ans, ont vu leur volume de chômage augmenter de 4 mille annuellement.
Selon les types de diplômes, les personnes les plus touchées sont notamment, les détenteurs de diplômes de l'enseignement supérieur délivrés par les facultés (24,1 pc) et ceux ayant des diplômes de formation professionnelle de niveau spécialisation (22,4 pc), de niveau qualification professionnelle (22,1 pc) et les techniciens y compris les techniciens spécialisés (21,8 pc).
Par ailleurs, l'analyse des principales caractéristiques de la population active en chômage révèle qu'en 2014, quatre chômeurs sur cinq (80,1 pc) sont citadins, plus de sept sur dix (71,4 pc) sont de sexe masculin, près de deux sur trois (62,6 pc) sont âgés de 15 à 29 ans, près d'un sur deux (45,4 pc) est primo-demandeur d'emploi, environ six sur dix (59,2 pc) chôment depuis une année ou plus et plus d'un sur quatre (27,6 pc) est diplômé de niveau supérieur.
La prévalence du chômage au Maroc varie largement selon les régions, elle passe de 6,2 pc au niveau de la région de Chaouia-Ouardigha à 17,9 pc dans la région de l'Oriental.
Selon le HCP, si pour les actifs occupés, la part des diplômés n'est que de 38 pc, elle atteint 72,5 pc pour les chômeurs (44,7 pc ont un diplôme de niveau moyen et 27,8 pc un diplôme de niveau supérieur). Cette proportion passe de 50 pc en milieu rural à 78,1 pc en milieu urbain et de 68,9 pc pour les actifs masculins à 81 pc pour leurs homologues féminins.
Le volume de l'emploi est passé à 10,646 millions
Le volume de l'emploi au Maroc est passé de 8,845 à 10,646 millions entre les années 2000 et 2014, avec une création annuelle moyenne de 129.000 postes d'emploi, selon le Haut-commissariat au plan (HCP).
Le nombre d'actifs occupés âgés de 15 ans et plus a atteint 10,646 millions en 2014, dont la moitié (50,5 pc) réside en milieu urbain, plus de 7 sur 10 (73 pc) sont de sexe masculin et environ 3 sur 10 (28,9 pc) sont des jeunes âgés de 15 à 29 ans, précise le HCP dans une note sur le marché du travail au Maroc entre 2000 et 2014.
Par secteur d'activité, 39,4 pc exercent dans l'agriculture, 11,1 pc dans l'industrie, 9,3 pc dans les BTP et 40,2 pc dans les services, fait savoir le HCP.
Les bénéficiaires des nouvelles créations d'emploi sont surtout les adultes âgés de 40 à 59 ans avec 100.000 emplois annuellement et ceux âgés de 30 à 39 ans 50.000, souligne la note.
Les jeunes de 15 à 29 ans, quant à eux, ont perdu annuellement 25.000 emplois, une perte due principalement aux efforts d'élargissement de la scolarisation et au prolongement de la durée de scolarité, ajoute la même source.
Dans ce cadre, le secteur des services, avec une création annuelle moyenne de 87.000 emplois (67 pc du total des emplois créés), reste de loin le secteur pourvoyeur d'emplois au niveau national, suivi du secteur des BTP avec 31.000 emplois (24 pc), puis l'agriculture forêt et pêche 10.000 postes (8 pc) et, en dernier lieu, le secteur de l'industrie (y compris l'artisanat) avec 1.000 postes (1 pc).
Par ailleurs, la part des jeunes âgés de 15 à 29 ans dans l'emploi total a reculé de 10,2 points au cours de la période, passant de 39,1 pc en 2000 à 28,9 pc en 2014, et son taux de féminisation demeure relativement faible (26,5 pc).
Le privé occupe environ 9 actifs occupés sur 10 (90,4 pc en 2014 contre 88 pc en 2000). Sa part dans l'emploi urbain est passée, durant cette période, de 76,7 pc à 82,9 pc, alors qu'en milieu rural, et elle a stagné autour de 98 pc.
Cette part enregistre des niveaux importants dans certains secteurs d'activité économique. En 2014, elle a oscillé entre 77,3 pc dans les services et 99,4 pc dans les BTP.
Dans ce cadre, ce sont les petites entreprises de moins de 10 employés qui ont contribué le plus à la création d'emploi dans le secteur privé, elles sont à l'origine de 64,5 pc des emplois créés depuis 2000. Le même constat est relevé dans le secteur privé non agricole où cette proportion a atteint 64,4 pc.
Environ 41,4% des actifs détiennent un diplôme
Environ 4 actifs sur 10, soit 41,4 pc, détenaient un diplôme en 2014, contre 3 sur 10 (31,3 pc) en 2000, selon le Haut-commissariat au plan (HCP).
La part des diplômés dans l'offre de travail est de 53,1 pc pour les 15 à 24 ans, de 49,1 pc pour les 25 à 39 ans et de 32,6 pc pour les personnes âgées de 40 à 59 ans, précise le HCP dans une note sur le marché du travail au Maroc entre 2000 et 2014.
Dans ce contexte, le niveau de l'analphabétisme, quoiqu'en régression, reste encore élevé parmi la population marocaine, aussi bien active qu'inactive particulièrement en zones rurales et parmi les femmes.
Le taux d'analphabétisme en 2014 a atteint 38,6 pc pour les personnes âgées de 15 ans et plus, 34,5 pc pour les actifs contre 42,4 pc pour les inactifs, souligne le HCP, notant qu'il a enregistré 55 pc en milieu rural et 49,8 pc parmi les femmes.
Parmi les actifs, ce sont les jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ont le plus bénéficié de l'effort d'alphabétisation au Maroc au cours des 14 dernières années.
En effet, si pour la population âgée de 15 ans et plus, ce taux est passé, entre les années 2000 et 2014, de 47,4 pc à 34,5 pc, enregistrant une baisse de 12,9 points de pourcentage, il a, en revanche, baissé de 26,2 points, pour les jeunes actifs en passant de 44,6 pc en 2000 à 18,3 pc en 2014.
Entre 2000 et 2014, leur taux de scolarisation est passé de 22,9 pc à 39,4 pc, enregistrant une évolution de 16,5 points, alors que celui des jeunes hommes est passé, au cours de la même période, de 31,6 pc à 53,1 pc, évoluant de 21,5 points de pourcentage.
Recul du taux de sous-emploi de 14,6% à 10,3%
Le taux de sous-emploi est passé de 14,6 pc à 10,3 pc entre les années 2000 et 2014, passant de 1,295 à 1,100 million, soit 195 mille actifs occupés sous-employés en moins, indique, d'autre part, le Haut-commissariat au plan (HCP).
Ce taux national qui cache des disparités importantes par catégorie de population en 2014, était de 11,2 pc en milieu rural contre 9,5 pc en milieu urbain et de 11,9 pc parmi les hommes contre 6,1 pc parmi les femmes, précise le HCP dans sa note sur le marché du travail au Maroc entre 2000 et 2014, ajoutant qu'il est plus élevé chez les jeunes de 15 à 24 ans (14,6 pc contre 10,3 pc pour l'ensemble des actifs occupés âgés de 15 ans et plus).
Selon le HCP, les personnes exerçant dans les BTP, avec un taux de sous-emploi de 17 pc (26,1 pc en 2000) sont les plus touchées par ce phénomène au niveau national, un constat relevé aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural.
Pour leur part, les personnes exerçant dans le secteur de l'"agriculture, forêt et pêche" viennent en deuxième position avec 10,3 pc (14,5 pc en 2000).
Par ailleurs, le taux de sous-emploi reste relativement faible dans les secteurs de l'industrie et des services. Ainsi, il a atteint respectivement 8 pc et 9,4 pc en 2014 contre 13,3 pc et 13,4 pc en 2000.
Au même titre que le chômage, le sous-emploi représente l'une des principales composantes de la sous-utilisation de la main d'œuvre. Il permet de renseigner sur les actifs occupés qui travaillent moins longtemps ou de façon moins productive qu'ils ne seraient en mesure et désireux de le faire.
Le marché du travail, avec une offre fortement déterminée par les caractéristiques d'une transition démographique particulièrement avancée et par une faible productivité des structures économiques, a connu, entre 2000 et 2014, une évolution marquée par une baisse tendancielle des taux d'activité et d'emploi, une disparité de la répartition spatiale et sectorielle de ce dernier ainsi que la précarité qui en caractérise une large partie.
Baisse du taux d'activité à 48%
L'accroissement de la population active, entre 2000 et 2014, demeure inférieur à celui de la population en âge d'activité qui a augmenté de 383.000 durant la même période, ce qui s'est traduit par une baisse du taux d'activité de 53,1 pc en 2000 à 48 pc en 2014, indique le Haut-commissariat au plan (HCP).
Depuis l'année 2000 et jusqu'en 2014, la population active (offre de travail) a connu un accroissement continu à raison de 115.000 nouveaux actifs annuellement, passant de 10,213 à 11,813 millions d'actifs, explique le HCP dans une note sur le marché du travail au Maroc entre 2000 et 2014.
Cette baisse du taux d'activité au niveau national cache d'importantes disparités selon les tranches d'âge. Pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans, il a reculé de 13,6 points, alors que chez les personnes âgées de 25 à 39 ans, il a baissé de 2,5 points et parmi celles âgées de 40 à 59 ans de 1,7 point, précise le HCP.
Dans ces conditions, le poids des jeunes âgés de 15 à 24 dans la population active a reculé de 10,1 points, passant de 27,2 pc en 2000 à 17,1 pc en 2014, souligne la note.
Cette évolution s'expliquerait, en grande partie, par les efforts importants déployés ces dernières années dans le domaine de la scolarisation, estime le HCP.
En dépit des efforts consentis dans le domaine de scolarisation, les jeunes femmes accusent toujours un retard important par rapport à leurs homologues masculins en la matière.
En effet, entre 2000 et 2014, leur taux de scolarisation est passé de 22,9 pc à 39,4 pc, enregistrant une évolution de 16,5 points, alors que celui des jeunes hommes est passé, au cours de la même période, de 31,6 pc à 53,1 pc, évoluant de 21,5 points de pourcentage.
L'effort de scolarisation a été à l'origine d'un accès de plus en plus tardif des femmes à la vie active. La part des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans dans la population active féminine a baissé de 27,5 pc en 2000 à 17 pc en 2014 (10,5 points d'écart) et leur part dans l'offre globale de travail a presque stagné durant cette période, avec une proportion d'environ 27 pc, déplore le HCP.
Par ailleurs, malgré une importante urbanisation de la population (de 54,2 pc en 2000 à 59,4 pc en 2014), la contribution du milieu urbain dans l'offre globale du travail a légèrement augmenté au cours de la période, passant de 51 pc en 2000 à 53,4 pc en 2014, ce qui s'explique, principalement, par le niveau élevé du taux d'activité en milieu rural, enregistrant 57,2 pc en 2014 contre 42,1 pc parmi les citadins.
Hausse à 44,9% du taux de salariat
Le taux de salariat a progressé de 37,7 pc en 2000 à 44,9 pc en 2014, soit de 61,6 pc à 65,1 pc en milieu urbain et de 17,2 pc à 24,3 pc en milieu rural, selon le Haut-commissariat au plan (HCP).
Toutefois, l'emploi non rémunéré représente encore 22,5 pc de l'emploi au niveau national et 41,6 pc en milieu rural, malgré son recul au cours des dernières années, indique le HCP dans sa note sur le marché du travail au Maroc entre 2000 et 2014.
La précarité de l'emploi se manifeste particulièrement par le fait que malgré les améliorations enregistrées ces dernières années dans le domaine de la promotion de la qualité de l'emploi, seuls 20,5 pc en 2014 (35,2 pc en milieu urbain et 5,6 pc en milieu rural) bénéficient d'une couverture médicale contre 13,1 pc en 2000 (26,1 pc en milieu urbain et 2 pc en milieu rural), explique le HCP, ajoutant que pour les salariés, cette proportion a atteint 41,8 pc en 2014 contre 33,2 pc en 2000, enregistrant 50,4 pc en milieu urbain et 18,4 pc en milieu rural contre respectivement 40,7 pc et 10,1 pc en 2000.
D'un autre côté, seul environ un salarié sur 3 (36,5 pc contre 31,8 pc en 2000), au niveau national, travaille avec contrat, une situation qui s'aggrave davantage dans les secteurs de l'agriculture et du BTP où cette proportion atteint respectivement 7,5 pc et 7,4 pc.
Pour sa part, la part des femmes âgées de 15 ans et plus dans l'emploi global ne représentait que 27 pc en 2014 (20 pc en milieu urbain et 34,2 pc en milieu rural) et elle n'a que légèrement changé depuis l'année 2000 où elle représentait 27,1 pc (21,7 pc en milieu urbain et 31,6 pc en milieu rural).
Toutefois, si les efforts consentis dans les domaines de promotion des conditions de la femme n'ont pas eu d'impact significatif sur son niveau de participation à l'emploi, ils ont, en revanche, influé sur la qualité de sa participation à l'activité économique et ce, en lui ouvrant de plus en plus la voie à des postes d'emploi plus exigeants en matière de qualification.
L'emploi irrégulier et saisonnier, qui représente environ 8 pc de l'emploi total au Maroc, a connu une recrudescence depuis 2008, période qui coïncide avec la crise économique et financière internationale qui a affecté une partie des entreprises marocaines dont la production est destinée en grande partie à l'exportation, note le HCP, ajoutant que plus de 5 emplois sur 10 créés au cours de la période, soit 53,9 pc, sont des emplois saisonniers ou occasionnels.
Par ailleurs, seuls 1,6 pc des actifs occupés salariés au niveau national en 2014, dont 2,1 pc en milieu urbain et moins de 1 pc en milieu rural, ont déclaré avoir bénéficié d'une formation prise en charge par leur employeur au cours des 12 mois précédant le jour de leur interview.
Sur un autre registre, plusieurs actifs occupés sont insatisfaits de leur emploi et désirent le changer pour plusieurs raisons notamment, l'inadéquation entre l'activité exercé au regard de leur qualification, le revenu perçu, les conditions défavorables du travail ou tout simplement l'attente d'un emploi qui correspond parfaitement à leur compétence.
Ainsi, en 2014, près du quart (23,6 pc) des actifs occupés et 37 pc de ceux exerçant dans le secteur des BTP ont exprimé le désir de changer leur emploi.


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