Ils ont promis une élection présidentielle transparente et apaisée. Ils l'ont fait. Ils, ce sont des millions de femmes et hommes burkinabè. Un scrutin inédit dans les annales de l'Histoire contemporaine de l'Afrique. Incroyable mais vrai. Qui aurait cru, il y a un an et un mois, quand Blaise Compaoré fuyait le Burkina Faso, chassé par la rue. Un an plus tard, la transition politique est bien là et le pays tient son futur chef de l'Etat : Roch Marc Christian Kaboré. Ce n'est pas un inconnu, il a été plusieurs fois ministre sous l'ancien régime, président de l'Assemblée nationale entre 2002 et 2012, avant de quitter le parti au pouvoir au début de l'année dernière pour fonder son propre mouvement le MPP, le Mouvement du peuple pour le progrès. Et ce mardi, ses partisans sont fous de joie. Les partisans de Roch Marc Christian Kaboré ont fêté toute la nuit la victoire du candidat du parti MPP, dans les rues de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso. C'est la victoire de tout un peuple. Ils ont prouvé qu'il y a la démocratie, la vraie démocratie au Burkina Faso. Après 27 ans de pouvoir où il était interdit de manifester concrètement voilà que tout devient possible avec cette élection. Les soutiens de Zéphirin Diabré ne s'attendaient pas à une défaite de leur candidat UPC dès le premier tour, mais pas d'amertume ni d'esprit de revanche chez eux, car la démocratie l'a emporté : « C'est sûr, je suis que je suis déçu, car mon candidat n'a pas gagné. Mais quelque part aussi, je suis content parce que c'est l'expression de la démocratie. Après ce que le peuple burkinabè a traversé, aujourd'hui on est contents. C'est quelque part une satisfaction, c'est une victoire. » Zéphirin Diabré, arrivé en deuxième position, s'est même rendu physiquement à la rencontre de son rival pour le féliciter. Il a reconnu sa défaite dès minuit, avant même la proclamation des résultats. Faut-il voir une main tendue de Roch Marc Christian Kaboré ? Cette nuit, le président élu a fait part de sa volonté de rassembler tous les Burkinabè : « Le sentier qui s'ouvre devant nous exige la pleine participation des fils et des filles du Burkina Faso, engagés dans la lutte pour le progrès et l'amélioration de la gouvernance du pays. C'est pourquoi, je voudrais féliciter et remercier tous les candidats à l'élection présidentielle pour leur amour pour la patrie et les encourager à continuer dans la tolérance et l'acceptation de la différence à rechercher les synergies d'actions pour la construction de notre chère patrie. » Tout est dit.