Qui n'a jamais eu le grand avantage d'être soigné dans un hôpital du secteur public, où l'on daigne s'occuper des patients ? Qui n'a pas, après cette belle expérience, réalisé qu'il n'a pas d'autre choix que de se retourner vers le privé ? Qui n'en a pas marre de payer la taxe santé dans les cabinets et cliniques privés ? Entre serment et errements : Les Médecins Sans Frontières sacrifient leur temps, leur jeunesse et leur énergie, en allant dans les contrées les plus lointaines du monde. Des médecins étrangers, faisant honneur au serment d'Hippocrate, n'hésitent pas à se rendre dans les zones les plus marginalisées de notre pays, avec très peu de moyens, pour sauver des vies. Sans oublier d'évoquer Docteur Terrab, qui a été le premier médecin marocain à participer à des campagnes de Groupes Sanitaires Mobiles. Là, je sais que je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Force est de constater, que nos étudiants en médecine, eux, ne font que protester, parfois de façon singulière (comme vendre des mouchoirs en papier et des bouteilles d'eau aux passants), dans les rues et réseaux sociaux. Ils accusent le ministère de la santé de vouloir les exploiter à moindre coût. Ils refusent, donc, catégoriquement l'instauration, selon eux humiliante, d'un Service Civil Obligatoire visant à offrir une assistance médicale minimale au profit des populations vulnérables. La colère atteint son paroxysme, bien que le ministre ait promis que le salaire sera aligné sur celui des collègues de la fonction publique. Ce fait, c'est-à-dire le refus du Service Civil Obligatoire, renverse complètement la déontologie à laquelle est soumis la profession de médecin. Le serment d'Hippocrate se serait-il transformé en serment d'hypocrite ?