Le Premier ministre britannique David Cameron a déclaré lundi que les djihadistes de l'Etat islamique basés en Syrie et en Irak préparaient des attentats contre le Royaume-Uni, et a estimé que l'organisation fondamentaliste sunnite constituait une menace existentielle pour l'Occident. "Il y a des gens en Irak et en Syrie qui sont en train de planifier des actions terribles en Grande-Bretagne et ailleurs et, tant que l'EIIL (l'Etat islamique, NDLR) existera dans ces deux pays, nous serons sous la menace", a déclaré David Cameron à la radio de la BBC. Quinze touristes britanniques figurent parmi les personnes tuées vendredi sur la plage et dans le lobby de l'hôtel Imperial Marhaba à Sousse en Tunisie. Et ce bilan est encore provisoire, des médias estimant que le chiffre final des pertes britanniques pourraient être de l'ordre de 30 morts. Dans une tribune publiée dimanche soir sur le site internet du quotidien The Telegraph, David Cameron appelle à être "intolérant contre l'intolérance de l'organisation Etat islamique" et estime que l'attaque contre l'hôtel de Sousse qui a fait au moins 39 morts, démontre le "degré du mal" auquel la Grande-Bretagne, parmi d'autres, est confrontée. "Nous ne reculerons pas. A l'effroi et deuil, nous devons ajouter un autre mot: la détermination. Une détermination inébranlable", écrit-il. "L'homme qui a fait cela, ce tireur souriant armé d'une Kalachnikov cachée dans un parasol, démontre le degré du mal auquel nous sommes confrontés. Un mal que nous avons vu sur le Mont Sindjar, en Irak, et dans un centre commercial du Kenya, au siège d'un magazine (Charlie Hebdo) à Paris et dans des écoles du Pakistan", écrit le Premier ministre. La priorité, précise David Cameron, est de venir en aide aux victimes de l'attaque. Plus de 50 membres des services consulaires, de la police et de la Croix-Rouge ont été dépêchés à Sousse. Et Cameron a été en contact avec le président tunisien Beji Caïd Essebsi. Au-delà, poursuit-il, "nous devons en faire plus pour coopérer et édifier nos capacités à faire face au terrorisme". Les solutions, face à l'Etat islamique, passent par une action à la source de la menace, notamment en Syrie, en Irak et en Libye. "Cela signifie apporter un soutien aux gouvernements pour renforcer des institutions politiques faibles et lutter contre l'instabilité politique. Ces zones incontrôlées sont des zones où prospèrent les groupes terroristes", explique-t-il. La lutte doit aussi se mener au niveau idéologique, "peut-être l'aspect le plus important". "Pour vaincre cette idéologie vénéneuse, nous devons clairement dire pourquoi elle est dans l'erreur. Nous devons révéler et vaincre ce qui persuade des jeunes gens, de la Tunisie au Koweït, de laBelgique à la Grande-Bretagne, à rallier l'EI", écrit Cameron.