Trois événements, dans trois pays différents, se déroulent actuellement sur le continent et qui s'apparentent plutôt à de l'obstination, une insulte à la mémoire collective comme si soudainement l'amnésie s'était emparée des auteurs de ces faits. Naturellement, le premier cas concerne le président burundais, Pierre Nkurunziza, qui dans sa soif du pouvoir massacre ses concitoyens sans aucune forme de procès. Son entêtement à briguer un troisième mandat, bien que la Constitution le lui interdit, est plus fort que tout. Pour ce faire, il ne lésine pas sur les moyens sordides d'éliminer même ses opposants. Et pour échapper à cette purge systématique, certains leaders de l'opposition vivent aujourd'hui dans la clandestinité. Malgré les réprobations et les condamnations de la communauté internationale, rien n'y fait. Nkurunziza est prêt à marcher sur le cadavre de ses concitoyens pour arriver à ses fins. A tel point qu'on se demande aujourd'hui que font les autres chefs d'Etat africain face à ce drame burundais ? Où encore quelle est l'utilité de la charte de l'Union africaine sur le respect des Constitutions ? En laissant Nkurunziza briguer un troisième mandat c'est ouvrir la porte à l'anarchie car il pourra servir d'argument à d'autres Présidents africains en embuscade dans le tripatouillage du texte fondamental de leur pays. Le second fait se passe au pays des hommes intègres. Non il ne s'agit pas de l'exhumation de la dépouille de Thomas Sankara mais plutôt de la démarche du CDP de Blaise Compaoré, chassé du pouvoir en octobre dernier par la population Burkinabè. Eh oui cette formation parle d'une élection inclusive où tous les partis politiques devraient part au vote du mois d'octobre prochain. Elle parle même de son droit constitutionnel. Et dire que c'est ce même CDP qui a voté la loi de modification de la Constitution burkinabè pour permettre à son mentor d'empiler un troisième mandat. Le CDP aurait à gagner à se restructurer, à instaurer une vraie culture démocratique interne au lieu de venir piaffer sur la victoire du peuple. Un peuple qui s'est vaillement réveillé en ce mois d'octobre 2014 pour chasser Blaise Compaoré du pouvoir. Le troisième cas vient de la Guinée. C'est le retour de Moussa Dadis Camara, l'ex-homme fort de la junte militaire. En effet, le capitaine Dadis dit vouloir se présenter à l'élection présidentielle devant se dérouler au mois d'octobre dans son pays. Il souligne aussi vouloir mettre fin aux souffrances de ses concitoyens. Il semble qu'il en a marre même de son exil doré au Burkina Faso. Mais avec les tueries massives et les atteintes graves aux droits de l'Homme intervenues le 28 septembre 2009 au stade du même nom à Conakry, dont les victimes attendent toujours que justice soit rendue, il est fort à parier que Moussa Dadis Camara a du pain sur la planche. Son obstination à revenir aux affaires risque de lui être fatale car il est le premier concerné dans ces douloureux événements du 28 septembre 2009. Quand l'entêtement nous tient !