Un Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings, qui effectuait une liaison entre Barcelone (Espagne) et Düsseldorf (Allemagne) avec 148 personnes à bord, s'est écrasé mardi dans le sud des Alpes françaises et, selon François Hollande, "il n'y aurait aucun survivant". Selon la direction de l'aviation civile française, l'appareil s'est déclaré en état de détresse à 09h47 GMT, à proximité de la petite ville de Barcelonnette, à environ 100 km au nord de Cannes, avant de disparaître des écrans radar. "Les conditions de l'accident, qui ne sont pas encore élucidées, laissent penser qu'il n'y aurait aucun survivant" a déclaré le président français, qui a annoncé le départ immédiat sur place du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Un hélicoptère de la gendarmerie a immédiatement pris l'air et a confirmé le crash, dans un massif montagneux appelé "les Trois Evêchés", très difficile d'accès, qui culmine à environ 1.400 mètres d'altitude. Des débris ont été repérés par l'équipage de l'hélicoptère. Le Premier ministre français, Manuel Valls, a quant à lui déclaré : "Nous ne savons pas les raisons de ce crash (...) Tout est fait pour comprendre ce qui s'est passé et pouvoir accueillir les familles des victimes dans les meilleures conditions". La cellule interministérielle de crise a immédiatement été activée et sur place d'importants moyens de secours ont été mobilisés. Un témoin qui faisait du ski dans les environs du lieu de l'accident, interrogé par une chaîne de télévision française, a raconté avoir "entendu un énorme bruit". Le président Hollande a indiqué qu'il allait s'entretenir rapidement avec la chancelière Angela Merkel et avec le roi d'Espagne Felipe VI, arrivé pour une visite d'Etat à Paris mardi à la mi-journée. Il s'agit de la pire catastrophe aérienne sur le territoire français depuis le crash d'un Concorde au décollage à l'aéroport de Roissy le 25 juillet 2000, qui avait fait 113 morts. Elle est aussi la plus grave dans le pays depuis plus de 40 ans et le crash d'un DC-10 de la compagnie Turkish Airlines, qui avait fait 346 morts le 3 mars 1974 au nord de Paris. Le titre du groupe aérien Airbus a immédiatement plongé mardi matin à la Bourse de Paris, perdant près de 2%. De son côté, le titre de Lufthansa, dont Germanwings est une filiale, perdait 0,47%. Un porte-parole d'Airbus a indiqué n'avoir "aucune information" à ce stade sur les circonstances de l'accident et a précisé qu'une cellule de crise avait été ouverte au sein de la société. L'A320 est un appareil ancien, fabriqué par Airbus à plus de cinq mille exemplaires, qui a une bonne réputation de fiabilité. Juste après l'accident le premier syndicat français de contrôleurs aériens, qui avait déposé un préavis de grève de mercredi à vendredi, a annoncé la suspension de son mouvement, en raison de "l'émotion" suscitée par le crash. "C'est une tragédie, une nouvelle tragédie aérienne, nous aurons à connaître toutes les causes et nous les donnerons bien évidemment" aux autorités espagnoles, allemandes et aux familles, a souligné François Hollande. "J'ai la volonté de savoir s'il n'y aurait pas eu d'autres conséquences de l'accident qui s'est produit dans une zone particulièrement difficile d'accès", a dit le président, disant ignorer pour l'heure s'il y avait des habitations concernées. "Dans l'attente, c'est d'abord la solidarité qui doit être notre premier sentiment", a-t-il conclu.