Cinq jours de compétition, 8 matches en ce premier tour de la CAN, 19 buts marqués, aucun match à score nul (0-0), et 3 vainqueurs (Gabon, Algérie, Sénégal) voici le bilan, pour l'instant de cette CAN 2015 qui n'en finit pas de surprendre et qui remet tout un tas de choses en question. La Guinée Equatoriale, invitée de dernière minute a de meilleurs champs de jeu que ceux du Maroc. Ce qu'aurait proposé le complexe de Rabat, aurait été en dessous de ce qu'on trouve à Malako ou à Bata. Les 16 équipes ont évolué sur des gazons impeccables, les stades sont pleins. Tous. Et le niveau de jeu est fort honorable. Pour les raisons que l'on sait, le Maroc n'est pas de la fête. Manque-t-il à quelqu'un ? Certainement, en tous cas ici, nous, on n'arrive pas à s'enlever de la tête qu'on est passé à côté de quelque chose de grandiose. Et quelle belle leçon de modestie pour ces technocrates qui accumulent chiffres, statistiques et budgets milliardaires, pour nous en mettre plein la vue et nous faire avaler qu'organiser, c'est très compliqué et réservé à une élite. En deux coups de cuiller à pot la Guinée Equatoriale nous a balancé une CAN qui fera date dans les têtes et dans nos têtes et démontre que le chemin de la réussite passe par la simplicité. Au fur et à mesure que les matches de la CAN se déroulent, les téléspectateurs marocains ne peuvent s'empêcher de comparer le niveau au nôtre. Qu'auraient fait les Lions de l'Atlas dans un de ces 4 groupes ? A cette question, la majorité des Marocains répondent que l'on n'aurait pas tenu le coup. On ne partage pas, ici, cet avis même s'il montre bien à quel degré de pessimisme est tombé le public du football chez nous. Grosse, très grosse bouderie à Bein Sports. La chaîne qatarie a l'habitude d'acheter tout ce qui bouge en matière de droits sportifs audiovisuels. Aussi, a-t-elle acquis pour 18 millions d'euros tous les matches de qualification de l'Euro 2016 et de la Coupe du Monde 2018. Elle a ainsi raflé la mise à Canal Plus qui n'avait mis sur la table « que » 12 millions d'euros. Le triomphe de Bein n'a pourtant été que de courte durée, car ce montant ne donnait droit qu'à une diffusion en Europe. Bein ne savait pas qu'elle n'aurait pas les droits sur le Moyen-Orient qui lui ont été « pris » par Dhabi Media, grand concurrent des Qataris dans la région. Bein proposait 19 millions d'euros pour ses droits. Dhabi Media a surenchéri payant... 90 millions d'euros ! Bein pensait qu'étant implanté en Europe cela lui aurait donné quelque avantage auprès des ayants droits, comprenez par là l'UEFA présidée par leur ami Platini. Que nenni, l'UEFA et son agent ont donné une fin de non recevoir aux doléances quataries. Bein a boudé et carrément coupé l'écoute pendant plusieurs semaines. A tel point que l'UEFA a revendu à Canal Plus les droits octroyés à Bein. Celle-ci ravie de l'aubaine (elle a repris le marché avec son offre initiale de 12 millions d'euros) et s'apprête à concocter un magasine spécial autour de l'événement. Bein par bouderie a perdu le marché français de l'Euro 2016 et du Mondial 2018. Qui l'aurait cru ? On peut donc être milliardaire et pas bon négociateur. Tout le monde s'interroge sur les raisons de la colère de Bein. La chaîne, elle, refuse tout commentaire. Quelle affaire ! Une véritable première ! Le championnat Elite Pro, reprend demain avec un choc à Khémisset entre l'IZK et le MAS. La journée, 16ème du nom, se poursuivra, samedi et dimanche, avec entre autres, Raja-MAT ; OCK-FUS et H.A-KACM. Du spectacle... bien de chez nous et juste pour nous. Loin de tout.