Une semaine jour pour jour après l'attaque, le groupe terroriste Al-Qaïda au Yémen a revendiqué l'attentat contre Charlie Hebdo, dans une vidéo mise en ligne, mercredi 14 janvier, sur un site islamiste. «Des héros ont été recrutés et ils ont agi», y déclare l'un des dirigeants d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Nasser Ben Ali Al-Anassi, faisant allusion aux frères Saïd et Chérif Kouachi. «En ce qui concerne la sainte Bataille de Paris, nous, l'Organisation d'Al-Qaïda du Djihad dans la péninsule arabique revendiquons la responsabilité pour cette opération comme vengeance pour le messager de Dieu», ajoute le dirigeant, revendiquant également le financement de l'attaque. Il précise que «l'opération a été menée sur ordre de notre émir Ayman Al-Zawahiri [chef d'Al-Qaïda] et conformément à la volonté posthume d'Oussama Ben Laden». Aqpa menace la France de nouveaux attentats Dans une vidéo diffusée vendredi, un responsable religieux d'Aqpa avait menacé la France de nouvelles attaques. «Vous ne serez pas en sécurité tant que vous combattrez Allah, Son messager et les croyants», déclarait dans ce message Harith Al-Nadhari, une autorité en matière de charia au sein d'Aqpa. Après l'attaque contre Charlie Hebdo, le 7 janvier, les frères Kouachi avaient demandé à des passants de «dire aux médias que c'est Al-Qaïda au Yémen». Leurs liens avec le Yémen remontent au moins à 2011, quand Saïd, l'aîné, s'y était rendu pour s'entraîner au maniement des armes avec Al-Qaïda. Il y était resté plusieurs mois, rencontrant plusieurs responsables du groupe. En mai 2013, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Charb, assassiné le 7 janvier, était devenu personnellement une cible. La publication jihadiste anglophone Inspire, éditée par Aqpa depuis 2010, avait mis sa tête à prix, avec ce message : «Recherché mort ou vif pour crimes contre l'islam».