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Le discours royal distingue le bon grain de l'ivraie : La nouvelle Marche Verte vers la régionalisation avancée
Publié dans L'opinion le 08 - 11 - 2014

Le ton ferme pour un discours de rupture. SM le Roi Mohammed VI a mis les points sur les « i » concernant les provinces du sud, dans son discours commémorant le 39ème anniversaire de la Marche Verte. Un discours adressé aussi bien aux Marocains qu'au reste du monde. «Le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu'à la fin des temps», a indiqué le Souverain de façon limpide. La souveraineté du Royaume sur ses provinces du sud, ne se discute pas. «L'Initiative d'autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional», a-t-il souligné pour ceux qui n'auraient pas compris. «La souveraineté du Maroc sur l'ensemble de son territoire est immuable, inaliénable et non négociable» !
Des milliers de soldats marocains se sont sacrifiés pour la défense de la patrie. Certains sont tombés en martyrs en défendant l'intégrité territoriale du Maroc. D'autres ont été handicapés à vie. D'autres encore ont été emprisonnés pendant de longues années et dans les pires conditions à Tindouf, en Algérie. Au nom de tous les martyrs des Forces Armées Royales et Forces Auxiliaires, de toutes les veuves, les orphelins, de tous ceux qui ont eu la vie brisée par cette atroce guerre en sacrifice de leur patrie, la marocanité des provinces du sud du Maroc ne saurait être sujette à caution.
Cette marocanité du Sahara dit occidental plonge ses racines encore plus loin que l'invention du Droit international. Elle découle du Droit musulman, la Charîa, qui a cadré la vie des Marocains pendant plus de 1.200 ans. La relation entre toutes les composantes de la société marocaine et les différentes dynasties qui l'ont gouverné est basée sur la «beyâ», lien d'allégeance renouvelé en 1975 entre les habitants des provinces du sud et le Souverain du Maroc, feu Hassan II, parallèlement aux démarches juridiques entreprises par le Maroc au niveau des Nations Unies. Contrairement à d'autres États de la région de création récente, le Maroc moderne est l'héritier d'une structure étatique millénaire, aux contours géographiques restreints par les tracés coloniaux.
Les Marocains n'ont pas eu à se prononcer par référendum pour «autodéterminer» qui ils sont, qui est leur Sultan, Commandeur des Croyants, et sous quelle bannière ils veulent vivre. En 1956, l'Indépendance à été proclamée, après le retour d'exil du Sultan Mohammed V, sous la pression du peuple marocain. En 1958, les Espagnols savaient déjà que les Marocains cherchent à récupérer leurs provinces du sud, par tous les moyens. En 1975, ils étaient 350.000 hommes et femmes à marcher pacifiquement pour récupérer les provinces du sud de l'occupant espagnol. Entre quelques pays amis, dont les drapeaux ont pourtant flotté dans le désert aux côtés de celui du Maroc au cours de cette glorieuse Marche Verte, certains semblent toutefois avoir un peu oublié, ces derniers temps, cette belle épopée.
Le secret de la longévité en amitié entre États, c'est de jouer toujours franc jeu, les intérêts mutuels étant bien compris.
Les dirigeants du pays voisin de l'est ont claqué à tort et à travers des millions de dollars pour soutenir une fausse cause indépendantiste au sud du Maroc, juste par volonté d'hégémonie géopolitique, au détriment des intérêts de leur propre peuple. Le pire à constater est que la génération d'Algériens, qui savaient que tout ce conflit n'a été artificiellement crée par leurs dirigeants que par césarisme, est entrain de laisser place à une nouvelle génération soit apolitique, soit endoctrinée. Rares sont ceux qui se rappellent dans le pays voisin que le seul chef d'État algérien qui ait manifesté une réelle volonté de réforme, feu Boudiaf, fût justement le seul à chercher à mettre fin à cette déchirure entre les deux pays frères maghrébins. Mais comment expliquer aux voisins de l'est que ceux-là même qui l'ont tout simplement éliminé sont ceux-là même qui veillent à ce que les deux pays demeurent adversaires, faute d'avoir réussi à démembrer le Maroc.
Adieu les privilèges indus,
l'économie de rente
et le double jeu
La presse aux ordres veille au grain pour garder les esprits chauffés contre le Maroc à l'est de l'Oued Isly. Le temps que le baril de pétrole aux alentours de 80 dollars révèle toutes les failles du système politico-économique algérien. Les matelas de devises finissent par se vider, pas le dynamisme d'opérateurs économiques rôdés au libre marché. Il suffit d'ouvrir les frontières entre les deux pays et de suivre le sens pris par les flux de marchandises, d'un côté, et de touristes, de l'autre. A Al Mouradia, on n'ose même pas y penser, tellement ce serait flagrant.
Les fonctionnaires internationaux auxquels l'indépendance ratée d'un Timor Oriental, longtemps sous perfusion et gestion onusiennes, n'aurait pas servi de leçon, il faut rappeler que l'autre extrême à éviter, bien que la plus appréciée par nombre de Marocains, est la solution sri-lankaise. Exit les Tigres du Tamoul ! Avec tous les jihadistes polisariens qui rôdent dans les camps de la honte de Lahmada, il faudrait peut être même s'y résoudre un jour... Al Qaeda et Da'ech ne comptent aucun soutien au Conseil de sécurité des Nations Unies. 350.000 marocains ont marché sur le Sahara, sans armes et sans peur, il y a de cela quatre décennies, et les Espagnols, en gens civilisés, ont quitté sans trop rechigner. Quelques deux cents milles hommes des Forces Armées Royales, toutes armes confondues, outre les réservistes et candidats par centaines de milliers prêts à se sacrifier pour la défense de leur patrie, sont toujours là pour faire passer l'envie à quiconque s'aventurerait à mettre le pied dans les provinces du sud du Maroc.
Défendre sa patrie est l'une des formes énoncées par le Droit islamique, la Charîa, pour proclamer le véritable Jihad, tel que prescrit à l'unanimité de tous les courants religieux. Pas mal de non-marocains auraient de la peine à l'admettre, mais il suffirait que SM le Roi, Commandeur des Croyants, en donne l'ordre. Les Marocains d'aujourd'hui sont les descendants de ceux qui ont paradé, parmi les troupes alliées, il y a soixante dix ans à l'entrée de Rome, après avoir percé les défenses nazies de Monté Cassino à la bravoure, parce que feu Mohammed V leur en avait donné l'ordre, alors que le Maroc était pourtant sous protectorat. Le peuple marocain est une mosaïque d'ethnies, amazigh, arabe, andalouse, hébraïque, subsaharienne, assaisonné à pas mal d'autres ingrédients en tant que carrefour entre deux continents, avec également deux religions, la musulmane et la juive, une culture multiple et une diversité linguistique qui en font une nation plurielle, mais unie en un seul destin historique, depuis plus d'un millénaire. Tous les conquérants étrangers qui s'y sont frottés s'y sont piqués, même les Français ont gardé la structure étatique marocaine intacte lors du protectorat, qui n'a d'ailleurs pas duré longtemps à l'échelle de l'Histoire du Maroc.
Le programme pour l'année du 40ème anniversaire de la Marche Verte, c'est la mise en œuvre du programme de régionalisation avancée et le modèle de développement des provinces du sud. Le Maroc a déjà beaucoup investi dans ses provinces du sud. Sept Dirhams de dépenses pour un Dirham de recettes. Le nord du Royaume s'est solidarisé avec le sud, au point que l'on y vit encore mieux maintenant. Mais la rente, les privilèges indus, c'est fini ! Les habitants des provinces du sud vont directement prendre part aux prises de décisions qui les concernent. Ceux qui se sont plus à traire la vache de l'État marocain, c'est-à-dire les contribuables de toutes les parts du Royaume, tout en jouant double jeu, vendant leur allégeance au plus offrant, le moment du sevrage est arrivé ! «Soit on est patriote, soit on est traitre». SM le Roi a été on ne peut plus claire à ce sujet. Encore plus claire sur la signification juridique de l'intelligence avec l'ennemi, au Maroc, comme partout ailleurs à travers le monde. Maintenant, pour vivre, il faut faire comme tout le monde, travailler.
Quand à la MINURSO, elle restera tout simplement ce qu'elle est déjà. La chanson des «Droits de l'homme» et les ONG qui prétendent s'en émouvoir, tout en évitant soigneusement de regarder du côté des camps de Tindouf, c'est comme dans la version marocanisée de la fable de La Fontaine, celle où le corbeau dépose soigneusement le bout de fromage qu'il tenait dans son bec avant de répondre aux flatteries du renard : «Celle-là, on l'a déjà apprise à l'école» !


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