Le président palestinien Mahmoud Abbas a menacé samedi soir de saisir les instances pénales internationales après les soi-disantes «agressions» de colons israéliens contre la mosquée Al-Aqsa dans la Vieille Ville de Jérusalem. «La direction palestinienne engagera les mesures judiciaires nécessaires au niveau international au sujet des agressions des colons contre la mosquée Al-Aqsa», a-t-il prévenu dans un discours d'ouverture du Conseil révolutionnaire de son parti, le Fatah, au siège de la présidence à Ramallah. «Nous ne permettrons pas aux colons de s'en prendre à la mosquée Al-Aqsa», a-t-il dit, dénonçant «de nombreuses attaques» sur l'Esplanade des mosquées autrement dit le Mont du Temple. Il veut interdire l'accès des Juifs au Mont du Temple, ce qui est une des nombreuses énormités antisémites du Fatah, reprise sans aucun sens critique par de nombreux médias, sûrs du bon droit systématique des Palestiniens en tout point contre Israël. L'Esplanade, qui réunit la mosquée Al-Aqsa et le dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam. Pour les juifs, c'est le lieu du Premier et second Temple détruit en l'an 70 par les Romains. Le mur des Lamentations, vestige du second Temple, est situé en contrebas de l'esplanade. Vendredi, M. Abbas a appelé les Palestiniens à empêcher l'accès à la mosquée Al-Aqsa aux juifs et à utiliser «tous les moyens» pour protéger le site, quelques jours après des heurts entre policiers israéliens et des Palestiniens protestant contre la venue de fidèles juifs. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, l'a aussitôt accusé d'appeler à «une guerre de religion», comparant M. Abbas aux groupes islamistes radicaux en Irak et en Syrie, comme l'organisation Etat islamique et le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. L'Esplanade des Mosquées est le théâtre de heurts chroniques devenus plus réguliers et plus violents depuis quelques mois, sous l'effet des tensions entre Israéliens et Palestiniens et de la guerre en juillet-août à Gaza. Le Conseil révolutionnaire du Fatah, plus haute instance du mouvement historique palestinien, se réunit chaque trimestre pour élaborer la ligne et les décisions du parti. La tension sur l'Esplanade des mosquées sera l'une des principales questions du congrès, selon M. Abbas. Seront également à l'ordre du jour, le projet de résolution que les Palestiniens entendent proposer bientôt au vote du Conseil de sécurité de l'ONU et qui réclame une date butoir pour la fin de l'occupation israélienne ainsi que la réconciliation avec le rival historique, le mouvement islamiste Hamas.