Tout le monde peut revendiquer cette doléance. A commencer par le citoyen marocain qui ne peut plus, ni aucunement, supporter une augmentation du prix de cette denrée de première nécessité, surtout que son pouvoir d'achat est grevé chaque jour un peu plus à cause des hausses des prix qui brûlent tout et tous. Hydrocarbures, eau et élecricité, et on en passe. Touche pas à mon pain est aussi du droit du boulanger, qui, par la voix de la fédération des boulangers et patissiers, pointe du doigt l'indifférence du gouvernement envers les doléances d'un secteur qui se plaint de la hausse du coût de production et du gel des prix de vente. Enfin, le gouvernement peut aussi revendiquer l'expression "touche pas à mon pain!". Pour lui, le prix du pain est une ligne rouge à ne pas franchir surtout qu'il s'agit d'un produit subventionné. Les boulangers décident de faire passer le prix du pain de 1,20 dh à 1,40 dh à partir de lundi prochain. Le gouvernement crie Niet. Le pain est un produit subventionné et il ne saurait question d'accepter une augmentation de son prix. Des altercations comme celles-là, on en a souvent eu droit ces derniers temps. Une fédération qui brandit la hausse du prix du pain. Un Exécutif qui s'oppose à la hausse. Et entre les deux, un citoyen-consommateur qui voit sa kessra rétrécir, après chaque bras de fer, comme une peau de chagrin. A l'image de son pouvoir d'achat. La sortie de la fédération des boulangers et patissiers avec decision d'augmenter le prix du pain s'explique, selon son président, par l'indifférence du gouvernement vis-à-vis des revendications du secteur et qui refuse de s'asseoir à la table du dialogue avec la profession. N'empêche, le bras de fer est enclenché et il faudrait attendre lundi pour en connaître l'issue. Mais qu'adviendrait-il si les boulangers vont jusqu'au bout de leur menace? Que pourrait faire le gouvernement? L'histoire de la hausse du prix du lait est encore en mémoire. Pris (peut-être!) de court, le gouvernement n'a rien pu faire sauf que de recourir au Conseil de la Concurrence, qui a, plusieurs mois après, signifié que la hausse était illegale. Mais force est de reconnaître qu'elle est toujours en vigueur. Se dirige-t-on vers un remake de ce scénario?