SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu L'assiste, accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid et de SA le Prince Moulay Ismail, a présidé jeudi, au Palais Royal de Casablanca, la cinquième causerie religieuse de la série des causeries hassaniennes du mois sacré du Ramadan. La causerie a été animée par le PR. Zahra Najia Zahraoui, membre du conseil local des ouléma de Marrakech qui a traité du thème «la contribution de la femme à l'édification de la personnalité marocaine», partant du verset du Saint Coran : «Les croyants et les croyantes sont solidaires les uns des autres. Ils incitent à la pratique du bien, déconseillent la pratique du mal, accomplissent la salât, s'acquittent de la zakât et obéissent à Dieu et à Son Prophète. A ceux-là, Dieu fera miséricorde, car Il est Omnipotent et Sage». La conférencière a tout d'abord fait savoir que le choix du thème de cette causerie a été motivé par l'attention particulière que SM le Roi Mohammed VI accorde à la femme et par les efforts que Sa Majesté déploie pour qu'elle intègre dans la politique de développement et contribue à l'édification de la société. Elle a ensuite indiqué que le vocable personnalité, objet du thème de la causerie, a de multiples dimensions religieuse, scientifique, spirituelle, politique, nationale, économique, culturelle et civilisationnelle, mettant l'accent sur un aspect qui distingue la femme, partout où elle se trouve, à savoir la maternité. Le PR. Najia Zahraoui, a développé deux aspects de la contribution de la femme à l'édification de la personnalité marocaine, en l'occurrence la contribution de la femme par le truchement du comportement, de la participation et du savoir et la participation de la femme au travail et à la création. Elle a cité des modèles de femmes marocaines rendues célèbres à travers l'histoire pour s'être illustrées dans le soufisme, la politique, la science, la résistance, la bienfaisance, la littérature, la médecine et l'art. Elle a évoqué le cas de Khayrouna, d'origine andalouse mais qui a grandi à Fès au cours de la deuxième moitié du sixième siècle de l'Hégire et qui a puisé l'enseignement du Fiqh auprès de l'érudit Othmane Salalji. Si des femmes comme Khayrouna ont consacré leur vie à la science de la Chariaa, d'autres femmes se sont intéressées à la science rationnelle et à Al Mantiq (la logique) telle Al AAlya Bent Mohamed Tayeb Benkirane, qui s'est distinguée en matière de logique, qu'elle a enseignée. La conférencière a aussi cité le cas de la femme sahraouie Hindou Bent Abdellah Al Majlissi qui a acquis une renommée dans le domaine de l'enseignement, de l'édition et de l'authentification, ajoutant que parmi ses principaux travaux, figure l'édition d'un manuscrit en six volumes réalisé par son oncle Abdelkader Al Majlissi décédé en 1937 lequel renfermait une Fetwa dénonçant l'invasion européenne du Sahara et récusant la politique coloniale, une Fetwa qui a revêtu une grande importance dans l'histoire politique et religieuse du Maroc pour avoir évoqué les liens d'allégeance et la défense de l'unité territoriale. Le PR. Najia Zahraoui s'est référée à d'autres femmes qui ont brillé dans le soufisme, signalant que le rôle des femmes soufies ne s'est pas limité à la prédication et à l'éducation spirituelle, mais il a également embrassé le domaine politique. Développant la dimension de bienfaisance, la conférencière a indiqué que la femme marocaine a montré, à travers l'histoire, son orientation vers l'action de bienfaisance, une qualité que partagent toutes les femmes marocaines suivant leur possibilités matérielles : des princesses, des Ouléma, des soufies, des femmes rurales et citadines. Elle a ajouté que les actions de bienfaisance menées par les femmes ont concerné tous les domaines : construction de mosquées, de ponts, approvisionnement des nécessiteux en produits alimentaires. Pour elle, les actions de bienfaisance de la femme marocaine ont été marquées par le Waqf, citant à ce propos l'exemple de Fatima Bent Mohamed Al Fihri, Oum Al Banine. La conférencière s'est aussi attardée sur la participation de la femme à la vie politique, qui est l'apanage de l'homme, citant les cas de Kenza, épouse de Moulay Driss Al Akbar, qui a fait du Maroc un état indépendant par rapport au califat de Baghdad. Cette femme, a-t-elle précisé, a acquis au contact de son époux une expérience en matière de gestion des affaires publiques et de l'action politique. Elle a aussi cité, dans le même sillage, l'exemple de Zineb Nafzaouya qui a aidé son mari Youssef Ibn Tachfine dans la gestion des affaires d'Imarat Al Moslimine grâce à son habilité. Le PR. Najia Zahraoui a abordé ensuite le rôle de la femme marocaine dans la défense de la patrie et la résistance depuis le début du vingtième siècle lorsque les convoitises du colonialisme ont commencé à viser les tribus et les villes du Maroc, évoquant les cas de femmes tombées en martyr pour défendre la patrie et le trône dans nombre de villages, de villes et de tribus sahraouies. La conférencière a souligné que la femme rurale et citadine ont apporté la même contribution à l'édification de la personnalité dans toutes ses manifestations scientifique, politique, de bienfaisance, de lutte, culturelle, économique, industrielle, artistique. Elle a aussi abordé les domaines ayant bénéficié de la contribution collective des femmes, notamment en matière d'éducation des générations et de la transmission des valeurs et de préservation de certains aspects civilisationnels par le biais du travail et de la création (art culinaire, vestimentaire, travaux agricoles, gestion du foyer...). Après avoir mis en exergue le caractère distingué de la personnalité marocaine, la conférencière a souligné que la renaissance de la femme contemporaine avait débuté au cours du règne de feu SM Mohammed V, a été consolidée durant celui de feu SM Hassan II et a atteint son apogée lors du règne de SM le Roi Mohammed VI, grâce au souci du Souverain de voir la femme participer à l'édification de la société lui permettant ainsi d'occuper des positions d'avant-garde dans divers domaines de la vie. Au terme de cette causerie, SM le Roi a été salué par le PR. Zahra Najia Zahraoui, qui a présenté au Souverain un ouvrage «Moaajam Chahirat Al Maghrib». Le Souverain a été également salué par SA Alhaji Ibrahim Do Kelnini Gambari, Emir de la province de Ilorin (Nigéria), Le pr Tierno Amadou Diallo, ministre des affaires religieuses (Mali), Abdel Aziz Sy, président de la Fédération des associations islamiques, porte-parole de la famille des Tijanes malékite (Sénégal), Cheikh Ahmed Tijani Niass, khalife général de la famille Niass (Sénégal), Madani Tal, Alem sénégalais, Thierno Hady Oumar Thiam, président du Conseil fédéral national des Adeptes de la Tariqa Tijaniya (Mali) et Mohamed Mokhtar Ould Bah, président de l'Université islamique moderne de Chinguetti (Mauritanie), qui a présenté à SM le Roi les anales de cette université (volumes 2, 3 et 4). Le Souverain a été également salué par Younes Touré, membre du Conseil des Oulémas (Côte d'ivoire), Mohamed Mokhtar El-Mufti Hassani, professeur de Hadith à l'Université Al-Bayt (Jordanie), Ismael Oceni Ossa, président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon et Mohamed Ghazali Janki, Alem guinéen.