Le secteur laitier marocain continue à croître fortement, et représente un marché d'environ 21 milliards de DH. Tel est, en tout cas, le constat d'Euromonitor International, leader mondial dans la recherche d'informations et dans les études stratégiques pour les marchés de consommation, dressé dans un rapport, ajoutant que les grandes catégories du marché des produits laitiers sont les produits laitiers à boire, les fromages, les yaourts et le lait fermenté. Le marché des produits laitiers à boire, où le lait couvre 75% des ventes en valeur, a réalisé un chiffre d'affaires de 813,5 millions de dollars en 2012 et 880,7 millions de dollars en 2013. En 2014, l'évolution se poursuivra. Le marché est estimé pour l'année courante à 957,6 millions de dollars, et devrait atteindre 1,036 milliard en 2015, 1,123 milliard en 2016 et 1,217 milliard en 2017. Euromonitor fait savoir, en outre, que le lait, dominé par trois entreprises, est un marché où 804,5 millions de litres seront consommés en 2014, pour un chiffre d'affaires de 726 millions de dollars environ. Le lait aromatisé est, pour sa part, dominé par une seule société. Il est le second produit le plus consommé après le lait pour une valeur de 125,1 millions de dollars en 2013. Sur la période 2014-2017, sa consommation passera de 139,1 millions de dollars à 191,7 millions de dollars. Ce segment constitue près de 14% des produits laitiers à boire en 2014. Cette part était de 13% en 2012 et est prévue d'être à 15% en 2017, selon Euromonitor, cité par MEDIAS 24. Le marché du yaourt, dominé par quatre sociétés, représente, quant à lui, une valeur de 608,8 millions de dollars en 2014. Il est prévu que ce marché frolera les 754 millions de dollars dans trois ans. Quant aux fromages, trois sociétés dominent le marché. Selon le ministère de l'Agriculture, le secteur du lait permet la création de 460.000 emplois permanents et génère un chiffre d'affaires de 8 milliards de dirhams par an. Cependant, le développement de la filière laitière est entravé aujourd'hui par plusieurs facteurs. De l'avis des spécialistes, 20% de la production est destinée aux circuits informels (Mahlaba et autres), échappant ainsi à tout contrôle sanitaire. La stratégie de développement de la filière laitière, telle que définie dans le cadre du Plan Maroc Vert, table, elle, sur une production de 5 milliards de litres à l'horizon 2020, prévoit la mise en place, sur la base d'un contrat-programme entre l'Etat et les opérateurs existants, la création de projets intégrés autour de fermes productrices, l'augmentation massive des volumes produits au niveau du modèle de production des petites et moyennes fermes agrégées, avec un objectif de doublement de 2,5 à 5 milliards de litres à l'horizon 2020. Il est également prévu d'améliorer la race de vaches laitières pour passer à 1000% à l'horizon 2020, de mettre place une application stricte des normes d'hygiène et de santé à travers des mécanismes de contrôle adéquats, etc. Au Maroc, on compte près de 400.000 exploitations laitières, principalement localisées dans les bassins côtiers du Nord du Maroc (Gharb, Doukkala, Chaouia, Souss Massa), essentiellement au niveau des périmètres irrigués. Cette région représente plus de 20% de la production laitière nationale, soit près de 453 millions de litres/an. Considérée comme l'une des régions les plus performantes, le plan agricole lui a consacré d'importants programmes qui prendront fin en décembre 2014. Concernant la région de Fès-Boulemane, la production atteint 35,5 millions de litres par an. Des projets ont vu le jour, il y a quelques années dans la région, notamment dans la province de Moulay Yacoub et la province de Sefrou, dans le but d'augmenter la productivité et d'assurer une autosuffisance nationale en lait.