C'est plutôt sur son salaire, tenu bizarrement secret, que Gerets a été violemment attaqué. Jetés en pâture, cachets, primes, chèques, ont fini par écraser sous la colère populaire le coach belge parti avant l'heure. Il se dore actuellement au soleil du Qatar où il réussit plutôt bien. Rachid Taoussi qui avait réussi à l'examen de passage pour devenir coach des Lions de l'Atlas (on rappellera qu'il avait gagné face à Amri, Fakhir et ... Zaki) a été présenté, à l'époque comme l'anti-Gerets. C'était en 2013 et Taoussi paraissait vivre les plus beaux jours de sa vie. On rappellera juste que Mendoça, pape des entraîneurs marocains, lui avait organisé une très grosse réception à Casablanca où tout ce qui compte en foot national s'était empressé d'assister. Fêté, courtisé, entouré, Rachid nageait dans le bonheur et clamait qu'il avait atteint le but de sa vie. Aujourd'hui, où est-il ? Il est à l'AS FAR (merci beaucoup à eux) mais ni Mendoça, ni la FRMF ni la presse ne l'ont évoqué à l'occasion de l'arrivée de Zaki. Au contraire, c'est pire que s'il n'avait jamais existé, c'est même pire que s'il avait été mort parce que dans ce cas, il y aurait eu la fatiha ou la minute de silence à sa mémoire. C'est comme ça, le rouleau compresseur de l'oubli écrase tout sur son passage. La vie continue sans ceux que l'on adulait hier... Le foot continue, lui aussi, mais en changeant et chacun y apporte sa touche personnelle. Touche qui est souvent très différente de ce qui se faisait avant. Zaki va rappeler des joueurs que Taoussi avait mis de côté, voire ignorés. Boussofa et Carcela seraient de retour à en croire les très nombreux échos (et bobards !!) qui entourent les débuts de Zaki. Alors la question peut se poser, ces joueurs sont-ils bon ou non ? Qui a raison ? Taoussi ou Zaki ? On ne répondra pas car dans le foot, seule la victoire donne la réponse. En foot, c'est celui qui gagne qui a raison. Point final. Chiba, l'élégant footballeur international qui a bien réussi, aussi, comme consultant sur Al Jazira Sports devenu « Be in », est arrivé au Maroc pour mettre au point son contrat avec le staff technique de Zaki. Un staff imposant avec les Bouderbala, Hajji, Fouhami, et les chargés de ceci et de cela. La FRMF a livré le salaire de Zaki, mais on ne sait rien des émoluments des autres. Ça doit faire beaucoup de pognon, et ajoutez y ce que touchent Fakhir (équipe nationale des locaux) et les coaches des « U », et celui des olympiques et on atteindra des sommes astronomiques. Il faut ce qu'il faut, il n'y a rien à dire, mais de grâce que l'on ne vienne pas répéter que la fédé a fait des économies. C'est du pipeau ! Avec le voyage au Portugal, les tournées en Europe pour discuter avec les pros, les concentrations, les primes et on en passe et on en oublie, tout ça fait un sacré gros paquet qui n'a rien à voir avec les smigards même si ce staff a été nommé au lendemain du 1er mai, Fête du Travail. Mais c'est ça le football, des multimillionnaires qui dirigent ou qui jouent et des smigards qui les encouragent et se sacrifient pour les suivre et les soutenir. Quelle belle affaire en fin de compte ! Et le bon peuple qui oubliera tout si on lui livre les triomphes espérés. Hajji, Bouderbala, Zaki disent la même chose « La CAN 2015 est l'affaire de tous, il faut que tout le monde se mobilise ». Bien sûr, bien sûr, mais soulignons que ceux qui sont payés pour travailler doivent se mobiliser plus que les autres. Non ? On parlait plus haut de Gerets et Taoussi, mais le rouleau de l'oubli est aussi passé sur Naybet, Nawal Khalifa, Karim Alem et tant d'autres. Sans compter Baddou Saïd (frère de l'autre) Walid Regragui etc... Il y a le colonel Lakhal (FAR) qui espère que ses supérieurs le laisseront revenir gambader autour des Lions de l'Atlas. Ce sera alors l'exception qui confirme la règle et ce sera l'homme qui aura survécu à Henri Michel, Fakhir, Lemerre, Fathi Jamal et qui retrouvera 10 ans plus tard Zaki. Une belle histoire non ?