Fidèle à son esprit, le festival Gnaoua d'Essaouira, unique festival du genre en Afrique et dans le monde, reflète l'âme africaine du Maroc. Un festival qui place la fusion et la découverte musicale au cœur de sa programmation musicale. Un festival reconnu pour son originalité et son ambiance particulières. Un festival qui valorise la part africaine de l'identité marocaine et qui illustre l'attachement des marocains à toutes les cultures du monde. Toujours inspirée de la terre d'Afrique et embrassant le jazz et les musiques du monde, la programmation de la 17ème édition est encore une fois audacieuse, avec près de 30 concerts. Pour cette 17ème édition, aux côtés de 20 des plus grands maîtres gnaoua de différentes villes marocaines, les scènes d'Essaouira accueilleront le griot malien Bassékou Kouyaté, le bassiste et jazzman qu'on ne présente plus Marcus Miller, l'immense trompettiste Ibrahim Maalouf, la nouvelle star du reggae, le sénégalais Meta & the Cornerstones, et la soul/ folk issue des diasporas avec la somptueuse Ayo. Grâce à l'Association Yerma Gnaoua ( pour la conservation du patrimoine Gnaoua), la 17ème édition apporte son lot de nouveautés avec la diffusion de l'anthologie des Gnaoua qui aura nécessité 3 années de travail et qui se concrétise avec le soutien de trois partenaires historiques du festival qui ont cru au projet depuis le premier jour et continuent de l'accompagner avec engagement et conviction. Autre volet très attendu de cette 17ème édition, le Forum du Festival, créé il y a deux ans en partenariat avec le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), et qui revient cette année pour une troisième édition avec pour thème « L'Afrique à venir ». Ils viendront du Burkina Fasso, du Sénégal, du Mali, de France et du Maroc : historiens, anthropologues, cinéastes, intellectuels, chercheurs feront du forum du Festival un espace d'échange ouvert, véritable lieu de débat pour repenser le Maroc africain, son histoire et ces espaces où les relations humaines se sont forgées au-delà des frontières géopolitiques. L'autre nouveauté de cette édition, les conclusions de l'étude réalisée, d'après des données glanées sur le terrain terrain, avec le soutien de la Fondation Valyans (émanation du Cabinet marocain Valyans Consulting et fondation qui s'est fixé pour mission de développer des partenariats de proximité sur des projets à vocation éducative, citoyenne et culturelle). Une étude d'où il ressort que 60% des répondants associent Essaouira à l'art, au festival et aux Gnaoua, et par laquelle on apprend aussi que chaque dirham investit dans le festival a généré 17 dirhams pour la ville, que le revenu généré pendant le festival à Essaouira est estimé à ce jour à près de 1,7 milliards de dirhams sur les 16 éditions. ` Ce cas d'école d'Essaouira avec des conséquences concrètes est l'exemple type de l'importance que peut représenter un événement culturel pour le développement d'une ville et qui conforte la volonté des organisateurs d'inviter l'ensemble des acteurs concernés (producteurs, gouvernement, territoire hôte et sponsors) à renforcer à l'avenir le cadre de leur collaboration, pour inscrire le festival dans une vision à long terme pour assurer sa pérennité et son développement conformément aux exigences d'un tel projet. « Chacun s'accorde à dire qu'à travers l'expression et l'art gnaoui c'est toute la puissance de la culture africaine qui résonne en terre marocaine et bien au delà. Et c'est aussi cela que nous n'avons cessé de rappeler, avec humilité et de manière inlassable, au cours de ces 17 années : au Maroc nous sommes d'abord africains! Un ancrage à valoriser et à interroger, parce qu'il est un des fondements de notre universalité, et donc de notre avenir », dira Neila Tazi productrice et organisatrice du festival. Nelson Madela, n'avait-il dit : « La politique peut être renforcée par la musique, mais la musique a une puissance qui défie la politique». L'originalité de la musique fait écho à une réflexion sociétale novatrice. Le forum, rendez-vous créé il y a deux ans et qui s'est rapidement imposé comme un lieu d'échanges et de paroles d'une liberté rare, est cette année, consacré à «L'Afrique à venir ». L'Afrique, en effet, au cœur de la 17ème édition. Un thème d'actualité en ces temps où, face à la montée des xénophobies, on assiste aussi à des rapprochements économiques jamais vus au sein du continent africain. Des échanges forts qui s'affranchissent des tutelles européennes et américaines, et augurent d'une ère nouvelle. Ce modèle mondial émergent se construit « à l'africaine ». S'exprimant sur l'aspect moral du Festival Gnaoua, André Azoulay a lancé une phrase forte : « Lbaraka d' gnaoua m3ana » (la baraka des Gnaoua nous accompagne)... Le conseiller de SM Le Roi a expliqué que grâce à cette grande manifestation culturelle qu'est le Festival Gnaoua Musiques du Monde – classé 5ème au monde par le magazine spécialisé Songlines – les Gnaouis jadis ostracisés et assimilés à des troubadours sont passés à une reconnaissance unanime de leur statut de vecteur de culture. Avant, on parlait du Festival avant même de penser aux Gnaouis. Aujourd'hui, la culture gnaouie transcende même le Festival qui l'a faite mieux connaître, ici et ailleurs. Et d'aucun estime qu'Essaouira, par sa diversité et sa propension à attirer toutes les cultures musicales et autres, du Maroc et du monde, est le vaisseau-amiral de l'altérité marocaine. Grâce à Essaouira, le Maroc a su résister à toutes les ruptures que connaît le monde aujourd'hui. « Il n'est peut-être pas sûr que nous ayons réussi, mais ce qui est certain est que nous n'avons pas échoué », lance André Azoulay. Très bien dit et il faut ajouter aussi, que c'est le Festival Gnaoua qui avait sorti Essaouira de sa léthargie et de l'oubli pour émerger avec les années en une vraie destination touristique culturelle appréciée de tous, nationaux aussi bien que visiteurs internationaux. Très bonne continuité à la Cité des Alizés, la terre des rencontres culturelles, musicales et artistiques...