Le Maroc a déjà "jeté les bases d'une croissance durable et propre en s'érigeant en modèle dans la région MENA" en matière de préservation de l'environnement et de lutte contre le changement climatique, a indiqué le Directeur des opérations de la Banque mondiale (BM) pour le Maghreb, Simon Gray. "En combinant ces réformes avec une politique axée sur la création d'emplois, de richesses et d'opportunités, notamment pour la population la plus vulnérable, le Maroc peut encore davantage renforcer sa croissance verte et promouvoir un modèle pérenne de développement", a dit M. Gray dans un entretien accordé à la MAP, après l'approbation, mardi soir à Washington, par le Conseil d'administration de la BM du Cadre de partenariat stratégique (CPS) avec le Maroc au titre de la période 2014-2017. Le Maroc a pris des mesures pour réduire sa dépendance vis-à-vis des importations de combustibles fossiles, pour promouvoir les énergies renouvelables, aussi bien solaire qu'éolienne, et pour limiter la pollution quelle qu'en soit la source, a précisé M. Gray. "L'eau, ressource rare et précieuse pour le Royaume, a également été au centre de réformes stratégiques visant notamment le secteur de l'agriculture, pour réduire l'exploitation abusive de l'eau et limiter sa pollution", a-t-il ajouté. Il a également fait savoir qu'en combinant ces réformes entreprises avec une politique axée sur la création d'emplois, de richesses et d'opportunités, notamment pour la population la plus vulnérable, le Maroc peut encore davantage renforcer sa croissance verte et promouvoir un modèle pérenne de développement. Dans un cadre lié, il a réitéré le soutien de la Banque mondiale à ce processus, à travers un programme multisectoriel visant des secteurs comme l'eau, l'énergie, les transports et l'agriculture. "Un prêt à l'appui des politiques de développement de 300 millions de dollars a été récemment approuvé pour soutenir une croissance verte et inclusive, ainsi qu'un ensemble de réformes développées au niveau national ayant pour objectif d'améliorer l'efficacité de la gestion des ressources naturelles et d'encourager la transition vers une croissance sobre en carbone", a-t-il dit. Concernant l'approche volontariste du Maroc en faveur de la promotion de la coopération Sud-Sud et à l'échelle africaine, le responsable de la Banque estime que le Royaume "a fait un choix intelligent" en se tournant vers les marchés subsahariens, dont certains sont en pleine expansion, pour trouver un débouché pour ses exportations et son savoir-faire dans des domaines aussi divers que l'immobilier, le secteur des assurances ou le secteur bancaire. "Grâce aux efforts réalisés ces dernières années, le Maroc peut également servir de référence dans l'établissement d'un cadre favorable pour la croissance économique en Afrique subsaharienne", a-t-il assuré. Il a également fait savoir que le soutien de la Société financière internationale (SFI) au développement des investissements Sud-Sud en provenance d'entreprises marocaines est un axe prioritaire de l'intervention du groupe de la BM au Maroc, ajoutant que les investissements dans la région permettront d'accroître la coopération entre les pays d'Afrique subsaharienne et le Maroc, mais également entre les différents pays de la région en vue d'une véritable intégration régionale. "Le développement économique est un premier pas vers la réduction de la pauvreté et l'amélioration du bien-être de la population croissante du continent africain", a-t-il martelé. Pour ce qui est de la résilience de l'économie marocaine face à la conjoncture morose que traversent beaucoup de pays du globe et du continent, M. Gray a noté que "l'économie marocaine a surmonté sans trop d'écueils apparents les crises successives qui ont secoué l'économie internationale depuis 2008". Il a, en outre, imputé cette résilience à un effort d'assainissement des finances publiques au début des années 2000, et notamment des exercices budgétaires en quasi équilibre ou en léger surplus, expliquant que le pays a pu faire jouer à plein les politiques contra-cycliques pour gérer les crises successives (financières, pétrolières, et celles des dettes souveraines en Europe). Le Directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb a, dans le même cadre, relevé que "la croissance économique a été soutenue, en partie, par le creusement des déficits budgétaires et de la balance des paiements courants", précisant que "la dette publique a fortement augmenté et les réserves de change ont diminué, mais l'activité et l'emploi ont pu être en grande partie préservés". "Une nouvelle phase s'ouvre désormais pour l'économie marocaine. Après une politique de gestion active de la demande, il faut désormais renforcer l'offre, notamment l'offre exportable, et reconstituer les marges de manœuvre macroéconomiques, pour affronter les crises futures", selon le responsable de l'institution financière. Il s'est, dans le même cadre, félicité de l'effort important fourni en 2013 par le Royaume, pour réduire les déficits jumeaux et limiter l'endettement supplémentaire, notamment grâce aux ajustements successifs de la politique de compensation. "Nous encourageons les autorités à poursuivre dans cette voie en 2014 et sur le moyen terme et confirmons notre engagement à soutenir pleinement l'économie marocaine dans les années à venir, à travers la mobilisation de nos ressources financières, de notre assistance technique et de nos capacités analytiques au service d'une plus grande prospérité pour tous les Marocains et Marocaines", a-t-il soutenu. La BM a renouvelé, lors de son conseil d'administration, son CPS avec le Maroc, en augmentant son soutien financier à 4 milliards de dollars (USD) durant la période 2014-2017.