La question palestinienne et la crise en Syrie figurent en tête des préoccupations focalisant les débats à l'occasion du 25è Sommet arabe ouvert hier mardi au Koweït (25-26 mars) sous le thème 'Solidarité en vue d'un avenir meilleur''. L'ordre du jour de cette rencontre, qui se tient dans des circonstances exceptionnelles à un moment où les pays arabes traversent des moments difficiles à cause de l'accroissement des foyers de tension dans la région, comprend également l'examen de la situation politique et sécuritaire en Libye et au Yémen et la question des déplacés syriens au Liban, outre les moyens de promouvoir le rôle de la Ligue arabe dans la perspective d'améliorer son action de manière à mieux accompagner les développement que connait la région. Les autorités koweïtiennes sont à pied d'œuvre pour réunir toutes les conditions et mettre toutes les chances de réussite du côté de ce Sommet, sur lequel le monde arabe fonde d'énormes espoirs de colmater ses brèches, en veillant à garantir une participation efficiente et active des dirigeants arabes, en quantité et en qualité. Le souci a été également d'élaborer un ordre du jour de façon à éviter tout point ou sujet susceptible d'approfondir les divisions entres les Etats membres, en misant sur la sagesse et la capacité des dirigeants arabes à sortir de ce conclave avec des décisions et recommandations en faveur de l'action commune, de la réunification et de l'unité. La question palestinienne arrive tout logiquement en tête des priorités. Les leaders arabes vont ainsi passer en revue les multiples scénarios envisagés pour mettre fin à la politique systématique d'Israël tendant à consacrer le statu quo de l'occupation, ainsi que les moyens d'accélérer la réconciliation inter-palestinienne. Dans ce cadre, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi a rappelé, dans des déclarations à la presse, la décision des ministres des Affaires étrangères arabes, prise récemment au Caire, à travers laquelle ils soulignent 'la nécessité de s'investir à mettre fin au conflit avec Israël et ne pas se contenter de seulement gérer ce dossier'', en s'employant à 'trouver des solutions aux questions fondamentales relatives à la création d'un Etat palestinien cohérent, sur la base des frontières de juin 1967''. La crise syrienne s'annonce comme le deuxième point le plus important à l'ordre du jour de cette rencontre au sommet, en raison des répercussions politiques, économiques et humanitaires de cette crise qui menace la sécurité et la stabilité non seulement des pays voisins, mais de toute la région. L'objectif escompté est de parvenir à adopter une position arabe unifiée qui va au-delà de tous les obstacles empêchant le règlement de cette crise qui ne fait que s'aggraver. Sur décision de la Ligue arabe, le siège réservé à la Syrie lors de ce sommet "restera vacant". Seront également abordés les moyens de promouvoir le rôle de la Ligue arabe et de sa mise à niveau, à même de permettre à cette institution interarabe d'améliorer son action et d'être au diapason des développements que connait la région. Selon des analystes et des voix internes même, "la Ligue arabe a l'obligation de transcender et de dépasser son statut et son rôle d'organisation régionale ou internationale de première génération" en vue d'être en mesure de s'acquitter de ses responsabilités dictées par les défis nouveaux et émergents. Dans ce cadre, Nabil Al Arabi a fait savoir qu'il sera procédé, lors de ce Sommet, à la présentation d'un dossier complet sur le développement de la charte de la Ligue, selon une nouvelle conception tendant à améliorer ses performances et visant à lui permettre de contenir les différends entre les pays membres. La situation sécuritaire en Libye ne sera pas en reste. Les travaux de cette rencontre devront ainsi discuter des actions de solidarité à entreprendre par les Etats membres envers ce pays pour soutenir à la fois ses efforts visant à préserver sa souveraineté et son indépendance, ainsi que les réformes profondes qu'il a engagées, relatives notamment à la réconciliation nationale et à la rédaction et l'adoption d'une nouvelle Constitution. Les dirigeants arabes plancheront, par ailleurs, sur l'examen des répercussions graves de la guerre en Syrie sur le Liban voisin, dans la perspective de lui apporter un soutien matériel et logistique en vue de faire face à la crise engendrée par la situation des déplacés syriens. Concernant l'évolution de la situation au Yémen, il est prévu que les dirigeants arabes réaffirment leur plein engagement à la préservation de l'unité de ce pays et au respect de sa souveraineté et de son indépendance, tout en mettant l'accent sur l'importance d'adopter les recommandations de la conférence du dialogue national et la nécessité de la mise en œuvre d'une nouvelle Constitution qui répond aux aspirations du peuple yéménite. A propos de la crise politique entre des pays du Golfe, le secrétaire général adjoint de la Ligue, Ahmed Ben Helli, a affirmé que "la crise diplomatique au sein du Conseil de Coopération du Golfe, à la suite du retrait de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Bahreïn de leurs ambassadeurs respectifs du Qatar, ne sera pas inscrite à l'ordre du jour de ce Sommet''. Lors de leur réunion préparatoire de ce 25ème sommet, tenue dimanche, les ministres des affaires étrangères arabes s'étaient mis d'accord sur les projets de décisions à soumettre aux Chefs d'Etats, portant sur la question palestinienne, le Golan syrien occupé, le soutien au Liban, l'appui financier à l'Autorité palestinienne et les répercussions négatives des déplacés syriens au Liban.