On peut le qualifier d'injuste, de tendancieux, de partial voire arbitraire, mais le rapport de Human Right Watch présenté avant-hier à Rabat sur la situation des immigrés au Maroc peut se targuer d'un autre qualificatif. Il est aussi suffisant, à l'image de ses auteurs qui, à défaut de détenir la vérité, diffusent la leur, (restons polis et gardons-nous de prononcer le mot mensonge). Au moment même où le Maroc a lancé une politique sur la question de la migration qui vise, entre autres, la régulation dans un délai d'une année, la situation de pas moins de 30.000 migrants, voilà que la HRW ponde son rapport vilipendant le Maroc. Un rapport qui omet, sûrement pas par inadvertance, que la nouvelle politique de migration et d'asile marocaine est basée sur les recommandations du Conseil National des Droits de l'Homme (dont je doute que la gent de HWR l'ait mis à contribution pour la rédaction de son pavé de 79 pages, ni même si on a daigné le consulter). Les réformes comprennent l'octroi de la résidence légale aux migrants en situation irrégulière et à ceux que le HCR onusien a décidé de considérer comme réfugiés. Une fois traités par le Bureau national pour les réfugiés et les apatrides nouvellement réactivé, les réfugiés obtiennent des cartes de résident qui leur donnent le droit de travailler et de bénéficier de certains services sociaux. Mais toutes ces réformes entrent dans la case de « malgré quelques améliorations dans le traitement des migrants ...», simple placebo pour nous faire avaler la couleuvre. Autre grief qu'on pourrait tenir au travail de HWR, est qu'il ne «s'intéresse» qu'aux réfugiés subsahariens. Quid de tous ceux d'autres nationalités, des Européens, Américains, Palestiniens, Syriens, Libyens, Philippins, entre autres, qui se trouvent sur le sol marocain et qui sont aussi concernés par la nouvelle politique de migration et d'asile marocains ? Rien! 79 pages et pas un mot. Colluche disait vrai. Y'en a qui sont plus égaux que d'autres.