La crise du bateau chargé de 5000 tonnes de fioul, échoué depuis le lundi 23 décembre 2013 au port de Tan Tan, attend toujours son dénouement après l'échec des premières tentatives de remorquer le Tanker. Si les autorités marocaines se veulent rassu- rantes en soutenant que tout risque de pollution marine est à écarter, le fioul s'étant solidifié au contact de l'eau froide, des craintes persistent en raison notamment des mauvaises conditions climatiques et de l'agitation de la mer, d'autant que les opérations pour désensabler le navire ont pour le moment échoué, en raison notam- ment du courant fort. Une aide espagnole a été sollicitée pour tenter de remettre à flot le pétrolier, alors que des experts hollandais préconisent de vider la coque du navire avant son remorquage. Dans le même temps, l'organisation écologique interna- tionale "Greenpeace" appelle à se comporter à l'égard du Tanker avec une extrême précaution et les autorités de Lanzarote, une des îles des Canaries, distante d'à peine 200 km, ont pour leur part indiqué avoir sollicité un point "urgent" sur la situation auprès de Rabat. Le problème se régionalise donc, voire s'internationalise. La crainte d'une catastrophe écologique est forte à Tan Tan réputée être une zone de pêche par excellence. La même préoccupation est en- registrée dans les Iles Canaries qui vivent du tou- risme. Le gouvernement de l'archipel suit en effet de près la situation du navire échoué et appelle le gouvernement de Madrid à apporter l'aide néces- saire au Maroc pour faire face à la menace. La radio espagnole Cadena Sur a rapporté que la société d'assurance "Smith" qui assure le bateau échoué, a dépêché des experts à Tan Tan pour assister leurs homologues marocains et affirmé que les hollandais considèrent que la meilleure solution est de vider le bateau de sa charge. Une opération qui exige le chauffage préalable du fioul en vue de le liquéfier davan- tage pour pouvoir le pomper, ce qui n'est pas sans quelques risques, mais qui demeure la so- lution idoine selon l'avis des experts hollandais. L'entrée en lice de "Greenpeace" réduit, se- lon les observateurs, la marge de manoeuvre d'autant que l'organisation écologique affirme suivre l'évolution de la situation avec beaucoup d'intérêt tout en réclamant l'extrême précaution pour écarter tout risque de pollution marine. Le Maroc, rassurant, n'envisage pas de dé- clencher le plan national d'urgence et affirme que la situation est sous contrôle et que toutes les solutions possibles sont à l'étude.