Les énergies renouvelables, un sujet d'actualité qui a été au centre d'une journée de signature des conventions de financement des projets de recherche et de développement appliqués dans le secteur des énergies renouvelables, Inno PV & Inno Wind, au titre de l'année 2013, organisée à Rabat le 13 du mois courant. Lancés par l'Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN), les appels à ces projets s'inscrivent, comme l'a souligné le Ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, M. Abdelkader AMARA, dans le cadre des programmes de mise en œuvre de la stratégie énergétique nationale qui a fait de la R&D dans les domaines de l'énergie solaire et des énergies nouvelles une priorité stratégique et un axe majeur pour encourager le développement de projets innovants, créer de nouveaux métiers à forte valeur ajoutée et des produits et procédés novateurs à même de permettre à notre pays une meilleure maitrise technologique des filières énergétiques renouvelables. La signature des conventions vise à financer 5 projets innovants dans le domaine du photovoltaïque, de deux dans le domaine de l'éolien et de deux autres portant sur le dessalement couplé à l'énergie solaire. Des projets qui seront financés à hauteur de 33 millions de dirhams au profit de 38 institutions de recherche et seize entreprises. Un projet grandiose aux retombées bénéfiques autant pour l'environnement que pour l'économie marocaine, comme le soutient M. Badr Ikken, Directeur Général de l'IRESEN, dans une déclaration faite à L'Opinion, il a affirmé qu' «aujourd'hui le Maroc s'est engagé dans la voie des énergies renouvelables et qu'il y a de très grands programmes nationaux qui visent, justement, à installer plusieurs mégawatts et gigawatts en électricité de source d'énergie renouvelable ». Pour le directeur de l'IRESEN, il est très important pour le Maroc de se positionner, justement, par rapport à la conception et au développement technologique. Cela aura, bien évidemment, un impact environnemental, mais il faut aussi que le pays se positionne sur l'aspect technologique industriel. Et d'ajouter qu'«Il y a 100 ans, il nous était très difficile de nous placer au niveau de l'industrie automobile. Aujourd'hui, en ce qui concerne les énergies renouvelables et l'énergie solaire, nous avons la possibilité de nous positionner et il faut le faire. Dans ce cadre-là, il y a, depuis 2012, le financement des meilleurs projets choisis dans le domaine des énergies renouvelables. C'est ce qui explique la cérémonie de signature des conventions des projets de cette année concernant les technologies photovoltaïques, les technologies éoliennes et les technologies du volet énergie ainsi que le volet eau : deux projets importants relatifs au traitement d'eau saumâtre : en utilisant deux technologies solaires : le photovoltaïque (des modules d'un semi conducteur qui transforme directement les rayons du soleil en électricité) et le solaire thermique : on réchauffe de l'eau ou de l'huile, et cette eau ou cette huile va faire tourner une turbine et produire de l'électricité par exemple. Un 2ème projet de dessalement d'eau de mer. Il y a lieu de rappeler que la 1ère phase d'Inno therm 3, a connu plusieurs projets dans le domaine du thermique. Et là il y a également des projets forts intéressants concernant l'utilisation de l'énergie thermique pour produire du froid dont la climatisation, le rafraichissement solaire, le secteur agricole ou avicole ou l'utilisation du solaire thermique pour les applications industrielles. Nous avons plusieurs industries qui utilisent des brûleurs tels le fuel, le diesel, etc., et qui peuvent être remplacés directement par de l'énergie solaire thermique. Une fois l'évaluation du projet faite, le financement du projet intervient à 70% pour l'université marocaine et environ 30% vont vers les entreprises marocaines, tant que l'objectif escompté est une incubation de la valorisation et que ces développements et ces inventions aillent vers une commercialisation et un développement aussi d'expertise. Les sept projets financés dans le cadre des appels à projets Inno PV et Inno Wind 2013 ont été présentés par les porteurs des projets. Le 1er projet, un Frigo Solaire sur triporteur avec isolation thermique à base de palmier dattier local. Sa réalisation, étalée sur 3 ans, le projet exige un budget estimé à 3 667 000 MAD comme investissement global dont 2 306 175,3 financé par IRESEN. Le projet consiste en la fabrication d'un frigo mobile qui fonctionne à l'énergie solaire. Le choix du dattier, comme l'a expliqué le porteur du projet, est dû au fait que ce matériau soit comparable aux isolants thermiques existant sur le marché. C'est un caisson hermétique, monté sur un châssis remorqué par un motocycle, muni d'un système de réfrigération utilisant comme source d'énergie l'électricité produite par des plaques photovoltaïques. Le conteneur est isotherme et son isolation est assurée par des matériaux naturels, en l'occurrence le bois de palmier dattier, ainsi que des matériaux composites. Une autre nouveauté relative à ce projet est l'utilisation du DC INVERTER comme compresseur qui a la faculté d'adapter sa vitesse en fonction de la demande. En effet, en variant sa vitesse donc son volume aspiré et sa puissance, il s'adapte aux besoins locaux en permanence, d'où une souplesse importante et une consommation optimisée. Un autre avantage de cette technologie est l'élimination des fluctuations de température constatées avec le compresseur traditionnel. Le 2e projet, LOUCOM, (Low Cost CPV in Morocco) est d'une durée de 3 ans, au budget estimé à 5 000 000 MAD comme investissement global dont 12 250 000 financé par IRESEN. Il concerne le développement des technologies compétitives. C'est un dérivé des projets photovoltaïques. Le concept se compose de 3 parties : le photovoltaïque, les cellules à très grand rendement et l'optique qui nécessite un suiveur de soleil très précis. Il vise le développement d'une technologie directe de fabrication de structure métallique. Il vise aussi le pompage solaire qui se prête au contexte solaire pour un monde vert. Le 3e projet, SECRETS (Sustainable Energy Clusters Realized Through Smart Grids), d'une durée de 3 ans, exige un financement estimé à 5 151 700 MAD comme investissement dont une contribution de 3 918 528,6 de la part d'IRESEN. Comme l'a expliqué le porteur du projet, une problématique s'impose du fait qu'il y a un besoin en réseau électrique flexible et un manque de flexibilité en terme de charges. ‘'Le consommateur devient producteur par énergies renouvelable; cela change un peu les rôles. Nous visons à développer une ville verte qui soit aussi intelligente. Mais à quel degré ? D'où l'idée de développer de nouvelles villes avec la composante de l'énergie renouvelable très présente. Il faudra étudier l'ensemble du système, c'est ce qui explique la pertinence de ce projet. Si on prend le cas du photovoltaïque, on approche la partie réseau qui équivaut à mettre en place une centrale photovoltaïque auprès de l'utilisateur. Ces centrales doivent répondre à un signal pour être à jour avec les exigences du réseau électrique.'' Le 4e projet s'intitule « PROPRE.MA ». En dehors des facteurs économiques, rapporte le porteur du projet, (valeur de l'investissement et l'électricité) et financiers (coût de l'argent), la productivité photovoltaïque est le facteur technique-clé qui conditionne la rentabilité d'un projet photovoltaïque. Le projet, d'une duree de 3 ans, exige un financement a hauteur de 4 451 534,5 MAD dont 13 575 013 comme apport financier d'IRESEN Le projet consiste en l'établissement de carte de productivité photovoltaïque régionale dans tout le Maroc. La réalisation de l'objectif du projet PROPRE.MA se basera sur l'utilisation d'un calibrage terrestre par mesures sur plusieurs sites et technologies tout en intégrant les mesures horaires pour obtenir la productivité mensuelle ainsi que celle annuelle. Le 5e projet : MORE SOLAR (Paramétrage et prédiction de la production des fermes solaires au Maroc), pour un investissement global de 3.470.000MAD Les installations photovoltaïques représentent un investissement à long terme dont le rendement dépend fortement de la qualité de l'exploitation. Un monitoring intelligent et une interaction optimisée de l'installation avec le réseau électrique sont donc essentiels. Dans ce cadre, le projet a pour objectifs le développement d'un système de monitoring et de contrôle adaptatif pour les installations photovoltaïques à grande échelle, le développement d'un simulateur de prédiction de la production d'énergie d'une installation photovoltaïque adapté à l'environnement marocain-une prédiction précise est primordiale pour une bonne intégration de l'installation photovoltaïque au réseau électrique ainsi que le développement d'un simulateur de prédiction de défaillances et de durée de vie des installations photovoltaïques au Maroc. Le 6e projet est celui des Nanolubricants (Développement de produits nanolubrifiants pour le fonctionnement des éoliennes dans des conditions difficiles). La même durée d'exécution que pour les autres projets. L'investissement global est de 4 078 150 MAD (financement par IRESEN : 2 700 000. L'idée de ce projet, comme l'a expliqué le porteur du projet, est la fabrication de petites éoliennes dont les procédés d'écoulement qui restent plus complexes que les grandes. A la fin 2000, il y eu un accord sur la fabrication de petites éoliennes dans plusieurs pays mais dans aucun pays arabe. D'où l'idée d'en fabriquer au niveau du Maroc. Les objectifs du projet sont la production de petites turbines éoliennes à moindre coût , arriver a une production de masse, faire un transfert de technologie au Maroc et dresser un guide pour le développement futur de l'industrie des petites éoliennes. Le 7e projet consiste en le dessalement solaire de l'eau de mer (Utilisation de l'énergie solaire pour le dessalement de l'eau de mer). Egalement prévu pour une durée de 3 ans, le projet est estimé à 3 990 458 MAD comme investissement global, et 7 186 060 MAD en tant que contribution de l'IRESEN. L'objectif du projet est de développer un nouveau concept de dessalement pour produire de l'eau fraiche à partir de l'eau de mer en utilisant de l'énergie renouvelable, principalement de l'énergie solaire. Pour faire face au manque d'eau, a inclus le dessalement de l'eau de mer comme une partie intégrante de ses objectifs. Des unités de dessalement existent déjà ou planifié dans l'océan atlantique a travers l'OCP a Jorf Lasfar et les associations d'agriculture a Agadir.