Qui croire ? Le ministère de la Santé ou le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) ? Alors qu'un avis au public du CNTS signé par le directeur du centre himself annonce aux malades, depuis le 7 novembre dernier, que "la solution Albumine n'est plus disponible", autrement dit qu'il y a pénurie (Cf : L'Opinion du mardi 3 décembre 2013), un communiqué du ministère de la Santé, rendu public hier jeudi, soutient qu'"il n'y a pas de rupture d'Albumine". Le communiqué tente toutefois de nuancer en parlant de "diminution de ce produit", ce qui n'arrange rien puisque l'arrêt de sa livraison par le centre de transfusion, depuis plus d'un mois, demeure sans réponse. Le communiqué du ministère utilise la formule refuge: "suite à la diffusion de certaines informations" pour signifier que le démenti s'adresse aux médias. Or, c'est le contenu de l'avis au public du CNTS qui, dans le fond, est mis en cause par sa tutelle. Le ministère de la Santé dément donc le Centre national de transfusion sanguine et non la presse qui n'a fait qu'attirer l'attention sur un fait établi. La contradiction ne s'arrête cependant pas là. Le ministre de la Santé a annoncé à une journaliste de L'Opinion, le 4 décembre (L'Opinion du 5 décembre), qu'un "laboratoire marocain concurrent (...) va commercialiser ce produit (l'Albumine), dans exactement 5 jours...". Mais dans le communiqué officiel, on parle de rétablissement de l'approvisionnement en Albumine "d'ici janvier 2014". Autrement dit, il n'est plus question de 5 jours, et l'approvisionnement en albumine est renvoyé encore à au moins un mois de délai. Et avec tout ça, on récuse la pénurie ! Mais quels que soient les termes, pénurie, manque, "gestion rationnelle exagérée" des stocks, le résultat est un. Les patients qui ont besoin de cette solution se retrouvent dans de mauvais draps. Et, semble-t-il, ils doivent encore prendre leur maux en patience pour un bon bout de temps. D'ici là, comme dit l'adage marocain, "Vivra qui vivra et mourra qui mourra !" Et encore, fasse Dieu qu'à l'orée de l'année prochaine, on ne nous gratifierait pas d'une autre mauvaise nouvelle. Car, d'ici là, même le stock du plasma, à 10% d'albumine, risquerait la rupture des stocks.