La journée mondiale des premiers secours (JMPS), célébrée ce 14 septembre par les sociétés nationales membres de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) sous le signe de la sécurité routière, reflète la conscience de la communauté internationale des dangers, tant humains qu'économiques, des accidents de la route. Selon le rapport de situation sur la sécurité routière dans le monde en 2013, publié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 1,24 million de personnes meurent chaque année sur les routes, soit près de 3400 personnes par jour. En plus de ces décès (un toutes les 30 secondes), on estime que les accidents de la circulation laissent chaque année également entre 20 et 50 millions de personnes blessées ou handicapées à travers le monde. Ce bilan, déjà alarmant, risque de s'alourdir si la communauté internationale ne déploie pas davantage d'efforts pour mettre fin à cette hémorragie. En fait, le nombre total des victimes de la route risque de s'aggraver de 65 pc entre 2000 et 2020, et jusqu'à 80 pc pour le nombre de morts dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Le choix de ce thème, qui cadre avec le programme de l'Onu lancé en mai 2011 sous l'intitulé «Décennie d'action pour la sécurité routière (2011-2020)», arrive donc à point nommé pour tenter d'atténuer les effets de ce drame quotidien. Sachant que, selon l'OMS, plus de la moitié des décès dus aux accidents de la route interviennent dans les premières minutes qui suivent le choc, on comprend parfaitement la pertinence de ce sujet: «Premiers secours et sécurité routière». Beaucoup de ces décès et blessures pourraient être évités si la population avait suivi une formation de base aux premiers secours et était capable d'intervenir rapidement et efficacement en cas d'accident. L'OMS souligne que la chaîne des secours commence avec les personnes présentes ou celles qui arrivent en premier sur le lieu d'un accident. Ces témoins, précise l'organisation, peuvent jouer un rôle essentiel en appelant les services de secours et/ou en mobilisant d'autres formes d'assistance, aidant à maîtriser un incendie éventuel et prenant des mesures pour sécuriser les lieux (empêcher des sur-accidents, assurer la sécurité des intervenants secouristes, contenir la foule). Dans ce cadre, et afin de sensibiliser le plus grand nombre aux premiers secours et à la prévention des risques, le message clé de la (JMPS) 2013, comme défini par la FICR est comme suit : «Nous sommes tous plus ou moins vulnérables mais nous avons tous la capacité d'apprendre et de mettre en pratique des gestes qui sauvent». A cet égard, à l'instar des différentes organisations du croissant-rouge et de la Croix-Rouge dans les autres pays du monde, le Croissant rouge marocain (CRM) supervise, chaque année, des sessions de formation organisées au profit de volontaires qui apprennent les techniques des premiers secours, les méthodes de sécurité conformément aux principes adoptés par la FICR : humanité, autonomie, neutralité, impartialité, volontariat, unité internationale. Le rapport d'activité du CRM pour 2012 fait ressortir que les différentes branches de cet organisme organisent régulièrement des séances de formation aussi bien pour le grand public, que pour leurs volontaires. Le CRM se lance le défi de responsabiliser les citoyens, à travers la formation des secouristes, en espérant ainsi oeuvrer pour une promotion d'une véritable culture de la prévention et des premiers secours, lit-on dans le rapport qui rappelle l'organisation en 2012 de nombreuses formations, dans l'objectif de renforcer la capacité de mobilisation de son réseau et la qualité de ses prestations. Ces formations ont permis notamment le recyclage de 43 instructeurs en premier secours, le recyclage de 112 moniteurs en premiers secours, la formation de 50 moniteurs en premiers secours de base, et la sensibilisation de plus de 650 000 personnes sur l'initiation aux premiers secours à travers la formation d'environ 500 équipiers secouristes et de 11.110 sauveteurs. Le CRM organise également des simulations en collaboration étroite avec les pouvoirs publics afin de renforcer la préparation des dispositifs d'intervention en cas de catastrophes. Il anime et participe en outre à des activités au niveau international, telles que la formation de l'équipe nationale d'intervention aux catastrophes du Croissant Rouge tunisien, l'atelier de premiers secours dans les situations de violence en Côte d'Ivoire, et la formation de l'équipe nationale d'intervention aux catastrophes du Croissant Rouge Libyen, entre autres. Créé le 24 décembre 1957, et présidé par Son Altesse Royale, la Princesse Lalla Malika, le croissant rouge marocain joue un rôle central dans l'organisation et la mise en oeuvre de la politique humanitaire marocaine. Il est également chargé de mettre en place, en coordination avec les pouvoirs publics, les instruments nécessaires à la gestion des situations de crise.